Notules dominicales 2008
 
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Notules dominicales de culture domestique n°349 - 4 mai 2008

DIMANCHE.
Scène de gare. C'est demain la rentrée, il faut que je renouvelle mon abonnement SNCF. Deux personnes au guichet, c'est le moment. Cinquante minutes d'attente, ce n'était pas prévu. Le premier voyageur veut un truc inimaginable, genre aller retour Epinal - Bonifacio via Thiron-Gardais, le deuxième se fait confectionner vingt billets Epinal - Paris et retour pour vingt dates différentes. Derrière moi, ça s'agglutine, ça piaffe, ça renaude. Une dame interpelle la guichetière, est-ce qu'il ne serait pas possible..., non il n'y a personne d'autre le dimanche matin avant 11 heures 30, impossible d'ouvrir un nouveau point de vente. C'est alors que le type aux vingt billets se risque dans l'arrogance, vous n'avez qu'à utiliser les machines, faut vivre avec son temps, moi j'ai attendu sans rien dire alors faites-en autant. La dame se cabre, mais je ne vous parle pas à vous, je parle à la guichetière, mêlez-vous de vos oignons. On en arrive au stade ornithologique, vieille conne et autres noms d'oiseaux, non mais comment vous parlez à la dame, vous voulez mon poing dans la gueule et ainsi de suite. La fille au guichet : "J'appelle la sécurité". La sécurité arrive, grand moment. La sécurité, c'est Jean Lefebvre, Fougasse à Saint-Tropez, la casquette sur les yeux, la tête renversée en arrière pour voir ce qui se passe. C'est là qu'un type dans la queue (qui s'étire maintenant jusqu'à la gare suivante) sort de ses gonds : "Ah mais je vous reconnais vous, c'est vous qui m'avez fait rater un train avec un groupe de trente personnes le mois dernier, vous êtes toujours là au bon moment !" Là, on ouvre un deuxième foyer de conflit. Tout y passe, service public de mes fesses, grévistes congénitaux, incapables de première, appelez-moi le chef de gare, comment ça il ne travaille pas le dimanche, de qui se moque-t-on, ah elle est belle la France. Je ne sais pas s'il a fallu appeler la sécurité de la sécurité, entre-temps l'imbécile aux vingt billets était parti sous les huées et j'avais réussi à être servi, une opération éclair que j'aurais pu d'ailleurs effectuer à partir d'une borne automatique. J'ai choisi le contact humain, j'ai été servi, cinquante minutes d'attente dont je ne regrette pas une seconde. Et dire que tout cela a été filmé par les caméras de surveillance... Je me demande s'il y a un moyen de récupérer l'enregistrement.

La disparition. Le site des notules est devenu inaccessible. Je ne sais pourquoi, c'est normal. Y, son administrateur, ne sait pas non plus, c'est inquiétant.

LUNDI.
TV. Les Indomptables (The Lusty Men, Nicholas Ray, E.-U., 1952 avec Susan Hayward, Robert Mitchum, Arthur Kennedy; diffusé le mois dernier sur Cinécinéma Classic).

MARDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Histoire de la Gestapo de Jacques Delarue. C'est un jeune au crâne rasé qui lit ça mais n'en tirons pas de conclusions hâtives.

TV. Football : Manchester United - FC Barcelone 1 - 0 (en direct sur TF1).

MERCREDI.
TV. Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia, George Marshall, E.-U., 1946 avec Alan Ladd, Veronica Lake, William Bendix; diffusé le mois dernier sur Ciné Polar).
J'ai vu peu de films avec Alan Ladd, celui-ci est seulement le troisième. Alan Ladd est pourtant un des acteurs les mieux connus des amateurs de Perec : "Smart à falzar d'alpaga nacarat, frac à rabats, brassard à la Franz Hals, chapka d'astrakan à glands à la Cranach, bas blancs, gants blancs, grand crachat d'apparat à strass, raglan afghan à falbalas, Andras MacAdam, mâchant d'agaçants partagas, ayant à dada l'art d'Allan Ladd [sic], cavala dans la pampa ..."
A noter que le scénario est signé Raymond Chandler (il s'agit en fait d'un roman inabouti) et que l'histoire si elle n'est pas limpide se laisse suivre, ce qui n'est pas fréquent avec cet auteur.

JEUDI.
Unité syndicale. Parti à la recherche du défilé du 1er mai, je ne trouve que le PMU. Le défilé, je l'apprendrai plus tard, se tient à Remiremont.

Itinéraire patriotique départemental. Parti à la recherche du monument aux morts de Celles-sur-Plaine, je constate avec soulagement qu'il n'a pas, lui, été délocalisé.

TV. La Dernière Chasse (The Last Hunt, Richard Brooks, E.-U., 1956 avec Robert Taylor, Stewart Granger, Lloyd Nolan, Debra Paget; diffusé ce mois sur TCM).

VENDREDI.
Vie maniaque. J'ai des manies. Et ça ne risque pas de s'arranger en grandissant. Par exemple, j'ai l'habitude de préparer chaque soir les frusques que je compte porter le lendemain. Je dis chaque soir, mais ça c'était au début, maintenant c'est plutôt en fin d'après-midi. Et le matin venu, quand j'enfile les frusques en question - qui souvent sont totalement inadaptées au climat de la journée qui s'annonce à cause d'un imprévu météorologique - je dois me faire violence pour ne pas préparer dans la foulée les fringues du lendemain, et puis tiens pourquoi pas celles du surlendemain et du reste de la semaine tant qu'on y est. Si je mets la table, après avoir sorti et disposé les quatre assiettes, je me dis que je pourrais tout aussi bien en sortir quatre autres et les mettre dans un coin en prévision du repas suivant et ainsi de suite. Un jour, je le sens, je céderai à mes pulsions, je ferai des tas de nippes et de vaisselle, je bâtirai autour d'ingénieuses structures destinées à les stocker en vue de leur utilisation future et je resterai dans l'Histoire comme l'inventeur de l'armoire et du placard.

Lecture. La Reine dans le palais des courants d'air. Millémium 3 (Luftstottett som sprängdes, Stieg Larsson, Norstedts Forlag, Stockholm, 2007, Actes Sud, coll. Actes noirs, 2007 pour la traduction française, traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain; 720 p., 23 €).
On sait tout désormais ou presque sur l'histoire Millémium : les trois tomes écrits en deux ans et apportés d'un bloc à l'éditeur, les sept autres prévus, la mort subite de Stieg Larsson avant la sortie du premier livre, le succès envahissant la Suède (2,5 millions d'exemplaires vendus), puis les pays nordiques et maintenant le monde entier. On a dit assez tôt ici tout le bien que l'on pensait du premier volume, on a exprimé dans la foulée un léger bémol concernant le deuxième, une petite déception totalement éclipsée par la lecture du volet final. Dans ce dernier épisode, on s'apprête à juger Lisbeth Salander pour une série de crimes qu'elle n'a pas commis et son principal soutien, le journaliste Mikael Blomkvist, est occupé à démanteler tout un pan des Services secrets suédois. La machine Larsson est parfaitement en place et on se demande comment d'emblée, à son premier essai, ce journaliste a pu ainsi faire preuve d'une telle maîtrise des codes du thriller. La construction du livre est une merveille : les deux intrigues principales qui progressent crescendo en montage alterné, autour de ces deux pôles une succession d'histoires secondaires qui finissent par y être connectées, l'injection régulière de nouveaux personnages, le suspense maintenu jusqu'aux deux morceaux de bravoure attendus (le procès Salander et le coup de filet dans les hautes sphères de l'espionnage) sans oublier un rebondissement final qui vaut le détour. C'est magistral, bourré d'inventions et de surprises, c'est écrit au rasoir sans un paragraphe superflu et c'est d'autant plus remarquable que Stieg Larsson dépasse la simple maîtrise des codes d'un genre (que d'autres ont possédée avant lui) pour faire de sa création une oeuvre politique, sociale et humaniste à la hauteur de ses préoccupations : Stieg Larsson était un idéaliste, un journaliste acharné à révéler les aspects les plus sombres de son pays et cette trilogie a été écrite dans cet esprit. Pour une fois qu'un énorme succès est mérité, il n'y a pas lieu de faire la fine bouche : on a rarement tourné 2000 pages à une telle vitesse.

SAMEDI.
Football. SA Epinal - Red Star 93 0 - 3.

Vie informatique. On est toujours sans nouvelles du site des notules. L'heure du découragement n'a pas encore sonné : Y. explore les abysses internautiques à sa recherche et ne désespère pas de harponner le fugitif.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Epinal (Vosges), photo de l'auteur, 1er mai 2004

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°350 - 11 mai 2008

DIMANCHE.
Farniente. Ouverture de la saison de chaise longue à Saint-Jean-du-Marché. Du soleil, des filles qui jouent l'après-midi entière en oubliant de se chicorer, on n'est pas loin du bonheur.

Lecture. Ceci n’est pas de la littérature… Les forcenés de la critique passent à l’acte (Sylvie Yvert, Rocher, 2008; 224 p., 14,90 €).
Chronique à rédiger pour Histoires littéraires.

LUNDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Je te retrouverai de John Irving.

TV. Acte de violence (Act of Violence, Fred Zinnemann, E.-U., 1948 avec Van Heflin, Robert Ryan, Janet Leigh; diffusé ce mois sur TCM).

Lecture. Escapades provençales avec Marcel Pagnol (Colette Munoz, Séguier, 2007; 106 p., 16 €).
Chronique à rédiger pour Histoires littéraires.

MARDI.
TV. L'Inspecteur Harry (Dirty Harry, Don Siegel, E.-U., 1971 avec Clint Eastwood, Henry Guardino, Reni Santoni, John Vernon; diffusé la veille sur France 3).

MERCREDI.
Aménagement du territoire (fin). On est chez nous. On peut le dire, ça y est, c'est fait. Deux ou trois coups de marteau encore hier matin pour habiller les murs, et puis plus rien. La boîte à outils est refermée et remisée. Cet après-midi, j'ai même pu aller faire un peu de jardin à la pharmacie. Il a fallu deux mois pour qu'on puisse se dire on est chez nous, un peu plus peut-être mais la journée est propice aux anniversaires. Deux mois pour se sentir habitant de ce lieu neuf. C'est plus long que l'installation en soi, le déballage, le rangement, l'arrangement, tout ça c'est du mécanique, du physique, du gestuel. Ce qui est plus long dans l'appropriation d'un nouveau territoire, c'est le reste : c'est savoir où sont les prises de courant, trouver un interrupteur dans le noir, ouvrir le tiroir des couverts sans se tromper, sélectionner du premier coup la bonne clé pour la bonne serrure, ne pas se coincer les doigts en fermant les volets, sortir le bon livre de la bonne étagère, programmer la chaudière, découvrir que la cave est inondable et inondée, s'habituer aux bruits, les voisins, les bus, la porte automatique du garage, l'ascenseur, les grappes de lycéens qui sortent de la gare, c'est s'aventurer au dehors dans un nouvel environnement, apprendre aux filles à traverser au feu rouge et non plus au petit bonheur la chance, assimiler de nouveaux horaires, de nouveaux itinéraires. C'est aussi apprendre les gens du quartier, le coiffeur bien sûr, le marchand de légumes ancien footballeur avec qui j'échange des commentaires navrés sur la décrépitude du FC Metz, la dame de chez Avis, la cloche du coin, M. G., je lui donne des sous, il achète des cigares qu'il fume au soleil, grandiose, les dames de la librairie celles-là je les connais depuis Gutenberg, un nouveau PMU dont le patron ne semble pas encore savoir qu'il a affaire à un gagnant en puissance... On est chez nous et les dieux lares veillent à ce qu'on y soit bien.

Lecture. Viridis Candela (Carnets trimestriels du Collège de 'Pataphysique n° 27, 15 mars 2007; 128 p., 15 €).
Un très beau numéro, dru et scientifique à souhait, entièrement consacré à un attribut souvent négligé et parfois caché : le poil. Le poil et le docteur Faustroll, Ubu poilu, le poil dans la main, l'art velu, le traitement du poil pubien dans la peinture, la moustache de la Joconde, tout est ratissé au peigne à poux. On notera en particulier une étude de Pascal Bouché sur l'onomastique capillicole qui, si elle s'appuie sur un corpus moins fourni que celui que présente l'Invent'Hair, a le mérite de fournir une démarche méthodologique dont ce dernier est dépourvu.

La réapparition.
Le site des notules est revenu. Gloria, alléluia, eurêka et tout le barda.

TV. La Main qui venge (Dark City, William Dieterle, E.-U., 1950 avec Charlton Heston, Lisbeth Scott, Viveca Lindfors, Dean Jagger; diffusé ce mois sur Ciné Polar).

JEUDI.
Fait divers. "Meurtre de la pharmacienne : un trio pas si parfait dans son scénario. Le mari de la riche pharmacienne assassinée par son jardinier [...] aurait bien commandité le meurtre de son épouse. C'est en tout cas ce dont l'accuse son proche ami d'enfance, le vicomte A. [...] Deux mois après le meurtre, les aveux tardifs de ce troisième homme viennent confirmer le scénario machiavélique révélé par le jardinier. B.B., pharmacienne, avait été tuée de deux coups de fusil au domicile conjugal, le 11 mars vers 21 heures 30. Son époux avait appelé les gendarmes vers 22 heures, juste après avoir découvert le corps en rentrant de sa réunion hebdomadaire au Rotary Club" (Libération du jour). Bon, le Rotary, le jardinier, l'ami vicomte, je sais que les similitudes avec mon train de vie sont troublantes mais je plaiderai l'innocence.

TV. L'Amour d'une femme (Jean Grémillon, France, 1954 avec Micheline Presle, Massimo Girotti, Gaby Morlay, Julien Carette; diffusé ce mois sur Cinécinéma Classic).
Ce n'est pas parce que Grémillon était un des cinéastes préférés de Georges Perec ou parce que les dialogues sont signés René Fallet mais c'est un très beau film.

SAMEDI.
L'Invent'Hair perd ses poils.


Epinal (Vosges), photo de l'auteur, 20 mai 2004

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°351 - 18 mai 2008

DIMANCHE.
TV. Golden Door (Nuovomondo, Emanuele Crialese, Italie/Allemagne/France, 2006 avec Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato, Aurora Quattrocchi, Francesco Casisa, Filippo Puccillo; diffusé en avril dernier sur Canal +).

LUNDI.
Lecture. Turbulences catholiques (Turbulent Priests, Colin Bateman, 1999, Gallimard, coll. Série Noire, 2007 pour la traduction française, traduit de l'anglais par Nathalie Beunat; 370 p., 22 €).
Colin Bateman est le représentant de l'Irlande du Nord dans la Série Noire. Il compte déjà cinq volumes à son actif, dont plusieurs mettent en scène le journaliste Dan Starkey, un fort buveur du genre impétueux. Starkey est ici envoyé en enquête sur une île retirée qui s'enorgueillit de la naissance d'un nouveau Messie : une gamine de cinq ans, à laquelle on attribue déjà plusieurs miracles. Arrivé sur place, Starkey mesure les dégâts occasionnés par cette révélation : l'île est aux mains d'une bande de fanatiques dont il pourrait s'accommoder si l'une de leurs premières décisions n'avait été de bannir toute boisson alcoolisée du territoire. Le scepticisme de Starkey va lui attirer bien des ennuis et donner lieu à des situations intéressantes que Bateman dépeint avec un humour plutôt féroce. Construit sur deux piliers de l'Irlande, la foi et la soif, son livre serait une pleine réussite s'il ne se montrait pas aussi pataud quand il s'agit de dépeindre des scènes d'action qu'il étire à l'envi, les privant ainsi de toute force.

TV. Folle à tuer (Yves Boisset, France, 1975 avec Marlène Jobert, Tomas Milian, Thomas Waintrop, Michael Lonsdale; diffusé ce mois sur Action).

MARDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

TV. Ma place au soleil (Eric de Montalier, France, 2007 avec Nicole Garcia, Jacques Dutronc, André Dussollier, François Cluzet, Valeria Golino; diffusé en avril dernier sur Canal +).

MERCREDI.
Lecture. De la constance du sage (De constantia sapientis, Sénèque, 52-53; traduction par E. Bréhier, revue par L. Bourgey, rubriques, notice et notes par L. Bourgey in Les Stoïciens, Gallimard, 1962, Bibliothèque de la Pléiade n° 156; 1504 p., 52,90 €).
Dans ce texte, Sénèque se propose d'amener à la doctrine stoïcienne un de ses amis, Sérénus. Pour vaincre les hésitations de son interlocuteur, il s'emploie à lui dépeindre les avantages de la vie du sage sur celle de ses contemporains. Le sage est hors d'atteinte de toute injure, de toute blessure, de toute affection. Impassible, serein, ayant appris à ne compter que sur lui-même, le sage est comme un métal sur lequel les coups ne marquent pas : "le sage n'est pas exposé à l'injustice : aussi peu importe tous les traits qu'on lance sur lui, puisque aucun d'eux ne peut le pénétrer." On rêve d'être un sage à la Sénèque, quand on connaît sa propre fragilité... De toute façon, Sénèque nous connaît bien : "En présence d'un seul, nous rions d'une parole, dont nous nous indignons en présence de plus d'un, et nous ne laissons pas aux autres la liberté de dire ce que nous avons accoutumé de dire nous-mêmes contre nous-mêmes". Un texte clair, lucide et fort, qui ne manque pas de souffle : "Ne pas être vaincu, être quelqu'un contre qui la Fortune ne peut rien, c'est appartenir à la république du genre humain."

Vie horticole. Mise en terre des premières salades.

TV. Taxi Driver (Martin Scorsese, E.-U., 1976 avec Robert De Niro, Cybill Shephard, Jodie Foster, Harvey Keitel; diffusé ce mois sur Cinécinéma Culte).

JEUDI.
Vie stoïcienne. Mes salades subissent les premiers assauts des limaces sans que je m'en émeuve le moins du monde. Ce n'est peut-être pas grand-chose sur le plan de la sagesse mais je débute. Merci qui ? Merci Sénèque.

TV. Imagine Me & You (Ol Parker, E.-U./G.-B./Allemagne, 2005 avec Piper Perabo, Matthew Goode, Lena Headey, Celia Imrie, Darren Boyd; diffusé en avril dernier sur Canal +).

VENDREDI.
TV. Chair de poule (Julien Duvivier, France, 1963 avec Robert Hossein, Jean Sorel, Catherine Rouvel, Georges Wilson; diffusé ce mois sur Ciné Polar).

SAMEDI.
Football. SA Epinal - AJ Auxerre B 1 - 1.
La relégation n'est pas encore un fait acquis, il reste un match, mais ça sent le sapin. Ce soir, il y a plus de monde que d'habitude. Il y a toujours du monde aux enterrements.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Epinal (Vosges), photo de l'auteur, 6 juin 2004

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°352 - 25 mai 2008

DIMANCHE.
Première. J'ouvre ma bibliothèque Adobe digital editions histoire de lire confortablement les journaux de Philippe de Jonckheere et de Thierry Beinstingel, mes voisins de catalogue sur publie.net. Tiens, j'arrive à faire des liens qui marchent maintenant.

Cinéma. 15 ans et demi (François Desagnat & Thomas Sorriaux, France, 2008 avec Daniel Auteuil, Juliette Lamboley, François Damiens, Lionel Abelanski).
Daniel Auteuil a l'air ici d'un Jean Lefebvre un peu empâté. Le film ne laissera pas plus de souvenirs que la majeure partie des films de Jean Lefebvre.

Ecriture. J'entame la rédaction du Bulletin de l'Association Georges Perec.

LUNDI.
TV. Très bien, merci (Emmanuelle Cuau, France, 2007 avec Gilbert Melki, Sandrine Kiberlain, Olivier Cruveiller, Christophe Odent, René Remblier; diffusé en avril dernier sur Canal +).

MARDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Derrière la vitre obscure (Susan Wilson), Chronique du règne de Nicolas Ier (Patrick Rambaud) et Dans les replis du temps (Kate Atkinson).

TV. Madame Bovary (Jean Renoir, France, 1933 avec Valentine Tessier, Pierre Renoir, Fernand Fabre, Robert Le Vigan, Max Dearly; diffusé ce mois sur Cinécinéma Classic).

MERCREDI.
Chronique de la haine ordinaire. Ce fat, cette outre, ce paon qui rameute sa couvée en claironnant d'un bout à l'autre du magasin de sa voix pincharde "Allez les enfants, on y va, il faut aller chercher Lucas à l'escrime", deux fois, trois fois, quatre fois, pour bien faire savoir que chez lui on ne joue pas au foot, on a des activités plus élevées... Il m'a donné envie de relire les Crimes exemplaires de Max Aub.

De l'art de vivre une éternelle fin de semaine. La télévision, c'est pour les films, le football parfois. Pour les informations, je m'en tiens au papier mais pour le reste, les documents, les débats, les voyages, c'est la radio, irremplaçable. Jamais en direct, parce que c'est impossible à suivre, trop de mouvement, trop de bruit, trop de choses à faire en même temps. Donc longtemps avec des cassettes, deux appareils voisins sur le bureau, un pour enregistrer les produits frais, un autre pour écouter le réchauffé, le programmateur pour ne rien rater, papa ta cassette a claqué, la retourner, programmer le réveil au milieu de la nuit pour ne rien rater et puis après écouter, garder ou non, penser, classer, archiver, des kilomètres de bandes, quinze ans de Papous, vingt-cinq ans d'Averty, des milliers de cassettes qui dorment à la cave parce que plus d'appareil performant pour les écouter, je n'aurai jamais le temps de toute façon. Même plus de radio-cassettes dans les autos maintenant... Inutile de dire que l'apparition des radios sur Internet et la technique du podcast ont bouleversé ma vie. J'enregistre toujours, je stocke toujours, mais les manoeuvres sont autrement faciles et ça prend tout de même moins de place. Cependant, le temps n'est pas extensible et je n'arrive jamais à écouter tout ce que je garde et je passe ma semaine à avaler les programmes enregistrés pendant le week-end. A savoir, dans l'ordre :

Samedi.

France Culture.
7 h 05 Terre à terre (parfois, selon le thème)
8 h 10 Masse critique (parfois, selon le thème)
9 h 07 Répliques (souvent, Finkielkraut m'énerve mais me fascine)
10 h Concordance des temps (toujours)
11 h Le rendez-vous des politiques (toujours)
11 h 55 L'oeil du Larynx (toujours, je suis un inconditionnel du Professeur Rollin)
12 h Question d'éthique (rarement)
12 h 45 La rumeur du monde (toujours, pour les analyses brillantes de Jean-Claude Casanova)
13 h 30 Projection privée (parfois, selon le thème)
14 h 15 Mauvais genres (quand il est question de polar)
15 h Ça me dit l'après-midi (selon l'invité)
17 h Jeux d'épreuves (toujours, en dépit du ton compassé de l'émission)
19 h Jeux d'archives (parfois, selon l'invité et les archives diffusées)
19 h 45 La malle des Indes (parfois, selon l'invité)

France Musique
11 h Etonnez-moi Benoît (toujours, c'est la musique que je passerais si je faisais une émission de radio, j'ai presque tous les disques)

France Inter
12 h 05 Ça se bouffe pas, ça se mange (souvent)

Dimanche

France Culture.

7 h 05 Vivre sa ville (parfois, selon le thème)
11 h L'esprit public (toujours, attentif à la sarkolâtrie galopante de Max Gallo)
12 h 45 Des Papous dans la tête (toujours fidèle, même si ce n'est plus aussi bien qu'avant)
14 h Carnet nomade (parfois, selon le thème)
15 h Tout un monde (parfois, selon le thème)
19 h For intérieur (parfois, selon l'invité)
22 h 10 Atelier de création radiophonique (parfois, selon le thème)

France Musique

11 h Les greniers de la mémoire (parfois, selon le thème)

France Inter

10 h 10 La prochaine fois, je vous le chanterai (presque toujours)
11 h 05 Panique au Mangin Palace (toujours, un régal)
20 h 08 Le masque et la plume (toujours)

Après ça, il ne reste plus de temps pour ce qui passe dans la semaine, il faut recommencer, c'est la fin de semaine perpétuelle. Heureusement, il y a la nuit. Là, c'est en direct, sur le radio-réveil qui ne sert que de radio, en continu. Pas trop fort bien sûr, il y a du monde à côté de moi. Donc je n'entends rien et puis de toute façon je dors mais j'ai toujours cru que même dans mon sommeil je bénéficiais des doctes paroles déversées dans les Nuits de France Culture, par une sorte de capillarité cérébrale inconsciente. Après tout, si le but de la vie, comme je le professe couramment, est de se coucher moins niaiseux qu'on ne l'était au lever, ce n'est pas une raison pour négliger la proposition inverse et ne pas essayer d'entamer la journée moins sot qu'on ne l'était la veille au soir.

JEUDI.
Vie universitaire. Caroline est à Nancy où elle est membre d'un jury de thèse sur les tatouages, piercings et scarifications. Je me suis contenté de regarder les images, parfois peu ragoûtantes.

TV. Quatre frères (Four Brothers, John Singleton, E.-U., 2005 avec Mark Wahlberg, Tyrese Gibson, André Benjamin, Garrett Hedlund, Chiwetel Ejiofor; diffusé ce mois sur Canal +).

VENDREDI.
Vie parisienne (sans moi). Sortie de fin d'année pour les CM2 de l'école de Saint-Laurent. Comme Lucie impressionne un peu la maîtresse avec sa pompe à insuline, celle-ci a demandé à Caroline de figurer dans l'équipe des accompagnateurs, avec un autre parent et l'inévitable instit' en retraite qui joue le rôle d'adjudant de semaine. Le temps est clément, le programme démentiel comme il se doit et la journée réussie, avec un seul épisode hypoglycémique à déplorer.

SAMEDI.
Ecriture. Je termine la rédaction du Bulletin Perec et l'envoie à Bernard Magné.

TV. La Chinoise (Jean-Luc Godard, France, 1967 avec Anne Wiazemsky, Jean-Pierre Léaud, Juliet Berto, Michel Semeniako; diffusé cette semaine sur France 2).

L'Invent'Hair perd ses poils.


Rupt-sur-Moselle (Vosges), photo de Sylvie Bernasconi, 24 juin 2004

Bon dimanche.