Notules dominicales 2007
 
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Notules dominicales de culture domestique n°317 - 2 septembre 2007

DIMANCHE.
Vie dangereuse. Après les chemins déserts de la Creuse, je tente une sortie vélocipédique avec les filles dans la jungle urbaine histoire de leur apprendre les bonnes manières. Pas de dégâts à déplorer malgré une certaine indécision quand il s'agit de choisir le bon couloir de direction et de s'y tenir à la bonne place.

Courriel. Une suggestion intéressante pour résoudre le problème des variantes orthographiques dans l'Invent'Hair dont il était question dans les notules du jour (Diminu'Tif ou Diminu-Tif, etc.) : "Pourquoi devoir choisir ? C'est trop cornélien ! Vous pouvez très bien dresser plusieurs inventaires qui respecteraient à la fois la sémantique et l'orthotypographie de chaque inscription :
- un Invent'hair
- un Invent-hair
- un Invent Hair
- un Inventhair..."

TV. Football. Olympique Lyonnais - AS Saint-Etienne 1- 0.

LUNDI.
Vie savonneuse. Il fait beau, on dirait que les vacances commencent. J'en profite pour nettoyer la poubelle. Pas ma corbeille à papier, non, le gros conteneur avec les roulettes, à grande eau, à la brosse, quelque chose de soigné. On me dira, à quoi bon nettoyer une poubelle qu'on va remplir de cochonneries cinq minutes après. Je n'en sais rien. C'est probablement un vestige de l'atavisme familial hérité du grand-père cantonnier. Chez Didion, on aime nettoyer ce qui ne nous appartient pas, les poubelles, les trottoirs, les caniveaux, les pelouses publiques. Pour vous repérer dans Epinal : si vous voyez un monsieur bien mis chasser du balai le gravillon au milieu de la chaussée au mépris de toute sécurité, c'est que vous êtes devant chez mon père. Chez moi, c'est là où il y a une poubelle qui brille.

TV. Uranus (Claude Berri, France, 1990 avec Gérard Depardieu, Philippe Noiret, Fabrice Lucchini, Jean-Pierre Marielle, Michel Blanc, Michel Galabru; diffusé en août dernier sur Cinécinéma Premier).

MARDI.
Larmes de sang. Je tombe au milieu d'un sujet du journal télévisé qui présente la rentrée scolaire précoce de quelques bambins aux vacances écourtées pour cause d'horaires aménagés. Commentaire du journaliste sur des images de joues mouillées et d'yeux rougis : "Tout s'est bien passé malgré l'hémorragie lacrymale qui sévissait chez certains". Rien que pour cette perle, vive la rentrée des classes.

TV. J'irai au paradis car l'enfer est ici (Xavier Durringer, France, 1997 avec Arnaud Giovaninetti, Claire Keim, Brigitte Catillon; diffusé en août dernier sur Canal +).

MERCREDI.
Courrier. Arrivée d'un CD qui promet "160 minutes avec Jacques Hélian" et son orchestre, et d'un autre du Thelonius Monk Quartet avec Coltrane, un enregistrement tellement indispensable que c'est la deuxième fois que je l'achète, comme je le constate en voulant le ranger sur l'étagère.

TV. Quartier V.I.P. (Laurent Firode, France, 2005 avec Johnny Hallyday, Pascal Légitimus, François Berléand, Valeria Bruni Tedeschi; diffusé en août dernier sur Cinécinéma Premier).

VENDREDI.
Vie poussiéreuse. J'aide le père de R. à faire le tri dans ses bouquins. Le cauchemar d'avoir à vider la maison d'un mort, il y a eu un roman là-dessus il y a un ou deux ans, Comment j'ai vidé la maison de mes parents, quelque chose comme ça. Cauchemar de plus en plus présent, avec la volonté de ne pas imposer ça à ceux qui me survivront, le souhait d'arriver au moment final, s'il ne survient pas brusquement, à l'issue d'un lent processus de dépouillement progressif, d'une asymptote soigneusement entretenue. Le processus en question est enclenché, cet été, je me suis astreint à faire un voyage hebdomadaire jusqu'à la déchetterie, pour y balancer des cartons de bouquins, cassettes, vidéos, papiers divers. L'idéal : ne laisser, au final, qu'un disque dur à effacer, un livre entamé, une brosse à dents et le pyjama de l'hospice.

Lecture. Lignes n° 20 (Éditions Lignes & Manifestes, mai 2006; 208 p., 17 €).
"Situation de l'édition et de la librairie"
Nez creux, prémonition ou manque de chance, on ne sait comment qualifier le choix de ce thème pour ce numéro de revue mais les faits sont là : depuis sa publication, un bon paquet d'éditeurs sont tombés au champ d'honneur du papier imprimé : Al Dante, Comp'Act, farrago, L'Esprit des Péninsules, Maren Sell, Le Temps qu'il fait. Ironie du sort, la revue Lignes elle-même a cessé de paraître, avant de renaître, comme d'ailleurs certaines des maisons citées précédemment qui ont pu reprendre leurs activités après un réajustement financier. Donc, quand on lit, en ouverture de l'éditorial, "L'édition, la librairie se portent mal", on a du mal à s'inscrire en faux, même si on trouve dans ces milieux des courageux qui essaient de ramer à contre-courant. C'est à eux que Lignes donne la parole, des libraires, des éditeurs, des critiques, des directeurs de collection. On aurait aimé avoir l'avis des auteurs, toujours étrangement absents ou muets, sauf quelques rares exceptions, sur les structures qui les encadrent. Les problèmes sont connus, Patrick Cloux les a lui aussi examinés dans Mon libraire, sa vie, son oeuvre (Le Temps qu'il fait) paru depuis : inflation de l'offre, diminution de la demande, durée de vie réduite des titres, impossibilité de constituer un fonds stable, raréfaction du lectorat, augmentation des loyers, développement du commerce en ligne. Les éditeurs avancent des explications, concurrence des autres activités de loisirs, concentrations éditoriales, Éducation Nationale ("C'est elle qui détient la clé ouvrant sur la curiosité des générations en formation"), erreurs stratégiques (le combat contre les bibliothèques et la photocopie) et affirment tous leur volonté de poursuivre leur travail pour "faire exister une littérature folle, engagée, violente, ignominieuse, vivante " (Laurence Viallet). Les critiques, déjà confrontés à une autre crise, celle de la presse, disent leur difficulté à exister dans un milieu où la promotion a depuis longtemps surpassé l'analyse. Les libraires font dans l'héroïsme ("La librairie est un sport de combat", nous sommes "les gardiens des livres", "Portrait du libraire en chien", "Bras de fer", etc.), multiplient les points d'exclamation et les références à un "nous" un peu surprenant dans une profession plutôt individualiste, ce qui n'est pas un reproche. Mais c'est peut-être bien dans ce "nous" que réside le seul espoir, la seule solution viable, dans la création de réseaux, de labels et d'outils communs.

SAMEDI.
Vacances (fin). A mon tour de devancer la rentrée des classes et de reprendre le collier : je m'attelle à ma chronique trimestrielle pour Histoires littéraires.

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°318 - 9 septembre 2007

DIMANCHE.
Vie scolaire (à venir). Nouveau sacrifice à un rite archaïque : je cire mon sac d'école.

Lecture. Mardi (Mardi, and a Voyage Thither, Herman Melville, Harper & Brothers, New York, 1849; texte traduit par Rose Celli, revu par Philippe Jaworski, présenté et annoté par Dominique Marçais, Mark Niemeyer et Joseph Urbas, in Oeuvres I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 433; 1432 p., s.p.m.)
"Il y a peu de temps, après avoir publié deux récits de voyage dans le Pacifique qui avaient été accueillis en maint endroit avec incrédulité, l'idée me vint d'écrire un pur roman d'aventures polynésiennes et de le publier comme tel, afin de voir s'il ne serait pas possible que la fiction passât pour vérité : dans une certaine mesure, l'inverse de mon expérience précédente. Cette idée en engendra d'autres, qui ont abouti à Mardi." Dans sa déclaration d'intention, Melville annonce donc sa volonté de rompre avec ses deux premiers romans, Taïpi et Omou. L'ouverture est cependant semblable à celle d'Omou : c'est le récit d'un marin embarqué sur un baleinier qui cherche à quitter le navire. Melville déroule les scènes du roman maritime (vie à bord, désertion, survie à bord d'une chaloupe, tempête, naufrage, abordage...) avec une virtuosité admirable, c'est passionnant, haletant, parfait. Mais si Melville démontre cette habileté, c'est avant tout pour faire ses adieux à un genre qui (pour l'instant) ne l'intéresse plus. Rapidement, après un intermède insulaire, le narrateur repart en mer, en quête d'une jeune fille qui lui a été ravie. Il est accompagné de trois personnages : le roi de l'île, un philosophe, un historien et un poète. Le quatuor va visiter toutes les îles de l'archipel mardien à la recherche de la bien-aimée. Chaque escale, chaque île visitée sert de prétexte à une description du système de gouvernement qui y a cours (monarchie absolue, théocratie, anarchie...) et à de longues discussions sur la politique, l'histoire, la condition humaine, la providence, la religion, la guerre et bien d'autres sujets. Melville passe donc du roman exotique au banquet philosophique, du traité ethnologique à l'écriture symbolique : l'archipel est une représentation du monde à haute teneur allégorique qui permet à l'auteur de discourir par personnages interposés et à mots couverts sur des problèmes de son temps comme l'esclavage, l'expansionnisme américain, la ruée vers l'or ou la révolution de 1848 qui vient d'avoir lieu en France. Le problème, c'est que Melville change aussi de calibre : là où ses deux premiers romans tenaient en trois cents pages, il en livre ici le double, sur cent quatre-vingt-quinze chapitres et le pudding est bien indigeste. Là où les contes de Voltaire, qui participaient un peu de la même démarche, passaient sans problème, Mardi se révèle d'une lecture beaucoup plus difficile et ennuyeuse. C'est qu'il a voulu tout y mettre, ses idées mais aussi ses lectures, les rappels de Rabelais, de Montaigne, de Swift, de Burton, de Thomas Browne qui finissent par écraser l'humour et la légèreté qu'on lui connaissait. Mais si l'on en croit les critiques, il n'y aurait jamais eu Moby Dick sans Mardi... Il fallait donc bien en passer par là, pour le lecteur aussi.

LUNDI.

Vie scolaire. Le collège vit sa journée de prérentrée. Le ronron coutumier est juste troublé par une minute de silence qu'on nous demande d'observer à la mémoire de R. C'est un peu ridicule, j'ai l'impression d'être au stade et que le match va commencer. Sinon, c'est l'ennui habituel. Le professeur, c'est bien connu, n'est là que pour connaître son emploi du temps mais les autorités ne lâchent pas la chose comme ça. Avant d'en connaître la teneur, il faut obligatoirement en passer par les circonlocutions alambiquées d'usage destinées à faire comprendre combien son élaboration fut délicate, ardue, en raison des contraintes d'horaires, d'effectifs, de groupes, de salles, de bus, de cantine, sans compter les exigences exorbitantes des enseignants. Le responsable de la chose ne manquera jamais de souligner qu'il a sué sang et eau jusqu'à la veille voire jusqu'à l'aube avant de trouver une solution qui de toute façon ne satisfera personne. Quand on entend cet amphigouri pour la vingt-cinquième fois, on en arrive à se demander quel est le calibre de la pétoire qu'on lui a collée sur la tempe pour qu'il accepte une telle charge. Une fois en possession du précieux papelard, je le fourre dans mon sac ciré sans en prendre connaissance et je file : ma présence est indispensable at home, personne ne peut faire la sieste à ma place.

MARDI.
Vie scolaire. Au tour des filles de reprendre l'école. Alice me fait peur, blanchit de minute en minute jusqu'à ce qu'elle entre en classe. Surtout ne pas revivre les premières semaines de l'an passé, les peurs, les pleurs, la maladie... A midi, le sourire. Cette fois, c'est sûr, ça va aller.

MERCREDI.
Emplettes. J'achète une anthologie de mystères en chambre close et une anthologie de voyages en Polynésie (suite aux lectures de Melville). Une anthologie, deux anthologies, après ça, je rentre au logis.

Courrier.
Décidément on n'en sort pas : je reçois une Anthologie de la connerie militariste d'expression française, un volume étonnamment mince eu égard au sujet traité.

JEUDI.

Obituaire. Mort d'un ténor qui me permet enfin de replacer une devinette familiale : Que dit le notulographe en parlant de sa fille aînée qui marche derrière ses parents percluse de coups de soleil ? Réponse : Lucie à nos pas va rôtie.

TV. Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes 1, 2 & 3 diffusés le soir même sur Canal +).

VENDREDI.
Rugby. France - Argentine 12 - 17 (en direct sur TF1).
Lucie, tombée par hasard sur la cérémonie d'ouverture : "Tiens, Intervilles."

SAMEDI.
Football. SA Epinal - Vesoul Haute-Saône Football ? - ?.
Le score est de 2 à 0 pour Vesoul au moment où un coup de téléphone m'apprend que mon père est hospitalisé aux urgences, traumatisme crânien, fracture du crâne, suite à une chute à cette heure inexpliquée. Je quitte les lieux fissa pour rejoindre ma mère et porter quelques affaires à l'hôpital.

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°319 - 16 septembre 2007

DIMANCHE.
Vie bien remplie. Laisser les filles à ma mère, aller à l'hôpital où la morphine ne rend pas le malade très accessible, récupérer les filles, monter dans les hauteurs des Vosges pour une réunion de famille destinée à fêter une famille de la Réunion, en redescendre en catastrophe parce que Lucie a flingué sa tubulure en faisant l'andouille avec ses cousins et qu'il faut changer son cathéter dans les meilleurs délais, passer à l'hôpital, revenir ici, repartir chercher ma mère à l'hôpital, la reconduire, reprendre cette chronique Histoires littéraires qui n'avance pas, c'est une journée sans ennui. Une bonne chose : le SAS est parvenu à revenir à 2 - 2 hier soir après mon départ précipité, comme quoi tout n'est pas si moche.

LUNDI.

Vie monotone. Comme à l'automne dernier, l'hôpital Jean-Monnet est en passe de devenir notre résidence secondaire. La différence, c'est que depuis qu'il a acquis une radieuse auréole, tout le monde sait aujourd'hui de quoi je parle quand je parle de l'hôpital d'Epinal. Mon père a quitté les urgences pour le service de neurologie. Les examens du jour ont été rassurants, n'ont révélé ni causes, ni séquelles cardiaques ou cérébrales mais il va falloir beaucoup de temps et de repos pour récupérer.

MARDI.
Lecture. Le Club des conspirateurs (The Conspiracy Club, Jonathan Kellerman, Ballantine Books, New York, 2003; Seuil, coll. Policiers, 2006 pour la traduction française, traduit de l'américain par William Olivier Desmond; 368 p., 21 €).
Jonathan Kellerman semble être apprécié en France puisque ce titre est le onzième traduit par les éditions du Seuil. On peut imaginer qu'il a été plus convaincant dans ses livres précédents car pour ce qui est de celui-ci, il n'apparaît pas comme un auteur de polar incontournable. L'histoire met en scène un psychologue hospitalier dont la petite amie a été assassinée sauvagement et qui a connaissance d'autres actes criminels présentant les mêmes caractéristiques. Le héros est peu à peu mis sur la piste de l'assassin par une série de messages énigmatiques envoyés par un de ses collègues sans qu'on sache vraiment pourquoi ce dernier ne lui dit pas les choses clairement, ce qui ferait gagner du temps à tout le monde. Tout cela est poussif, filandreux et totalement improbable. Il reste une description parfois intéressante de la vie d'un hôpital avec cette belle définition : "L'hôpital avait perdu son statut de lieu consacré à soigner et ayant besoin de fonds destinés au traitement des malades au profit de celui de gros employeur municipal ayant besoin des chèques des malades pour payer son personnel." A noter aussi, au rang des curiosités, ce qui doit être la première apparition dans une fiction de l'expression "démocratie participative".
Citation. "Une sacher torte et du cognac l'achevèrent sur fond de conversation légère." C'est intéressant de voir comme la fameuse Sacher Torte de Vienne perd de sa superbe quand on la prive de ses majuscules.

MERCREDI.
Vie notariale. C'est aujourd'hui renouvellement du bail pour la maison qui abrite l'appartement et la pharmacie. On en reprend pour neuf ans. Certes le propriétaire aimerait nous vendre la chose mais il y a une légère distorsion entre le prix qu'il en veut et la valeur réelle de la turne, qu'il a oublié de visiter et d'entretenir depuis trente ans, ceci expliquant cela. Nous nous contenterons encore pour un temps de rester ses locataires, peu désireux que nous sommes de l'enrichir trop brutalement.

TV. Football. France - Ecosse 0 - 1 (en direct sur TF1).

JEUDI.
TV. Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes 4 & 5 diffusés le soir même sur Canal +).

SAMEDI.
Vie officinale. Déferlement de blouses blanches dans une cantine locale que je ne citerai pas par charité (même si les fourmis congelées parsemant les fruits confits ont su donner aux agapes un petit côté Koh-Lanta qui vous anime une tablée en un rien de temps) où l'on célèbre une préparatrice qui travaille depuis vingt ans à la pharmacie. J'ai du mal à oublier mon pied qui bleuit gentiment dans ma chaussure gauche. C'est que les Didion volent bas en cette saison : ce midi, en me levant de mon bureau, je me suis pris les pieds dans un sac d'école (le samedi, ici comme ailleurs, c'est le jour où les enfants rapportent leur cahier du jour et déposent leur cartable aux pieds du pater familias en attendant que celui-ci joue de la férule ou du brin de laurier) et je suis allé m'encastrer à toute volée dans les étagères, rayon du bas, entre L'Histoire du rock'n'roll de Charlie Gillett (deux volumes chez Albin Michel) et le Jenny Marx de Françoise Giroud dont j'ignorais totalement l'existence (pas Françoise Giroud, elle, je connais, Jenny Marx, c'est limite mais le bouquin, alors là, pas du tout) dans un fracas tel qu'en bas à la pharmacie on a cru que cette fois, pour de bon, la cabane était tombée sur le chien.

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°320 - 23 septembre 2007

DIMANCHE.
Journée du patrimoine. Nous nous limitons au patrimoine local, voire vicinal, avec une visite à l'exposition de notre voisin clown jongleur sculpteur et, en l'occurrence, peintre. Son support : la cagette. Son slogan : "2007, l'année de la cagette". L'an prochain, c'est promis, il peindra des coquilles d'huîtres.

TV. Rugby : France - Namibie 87 - 10 (en direct sur TF1).

LUNDI.
Bougies. Cela n'apparaît pas dans les gazettes locales mais mes archives sont formelles : on devrait célébrer aujourd'hui le quarantième anniversaire du stade de la Colombière. Le match d'inauguration eut lieu le 17 septembre 1967, un dimanche après-midi, un match amical entre deux grandes équipes du moment, Lyon et Sedan, je m'en souviens, j'y étais. Je me souviens aussi du score, 2 - 1, mais je ne sais plus pour qui. Et si la Colombière a quarante ans, ça veut dire que j'ai quarante ans de Colombière. Je n'ai pas vu tous les matches du SAS, Stade Athlétique Spinalien, des quarante dernières années, il y a eu des absences, des voyages, des maladies, des fâcheries, une longue parenthèse même lorsque le club était tombé aux mains d'une bande d'aigrefins au milieu des années 90, mais je n'en ai pas manqué beaucoup. A la Colombière, j'ai tout connu, la Division d'Honneur, la 3e Division, la 2e Division, le National, les montées, les relégations, jusqu'au Championnat de France Amateur d'aujourd'hui. J'ai connu les quatre buvettes aux quatre coins du stade, le panneau "Respectez l'arbitre" au-dessus du panneau d'affichage, Monsieur Thouvenot, speaker officiel, boucher dans le civil, Robert Ternier qui était mon chaperon lors des déplacements à l'extérieur parce que je faisais aussi les déplacements, j'avais dix ans, départ du car quai des Bons-Enfants devant le siège de La Liberté de l'Est, premier arrêt dix bornes plus loin au premier bistrot, le pied-bot juché toujours à la même place sur ses caisses de bière et ses "Allez les gamins", Dundov qui ôtait son short à chaque but marqué, les coups francs de Dupa, les dribbles de Nagbe, les buts de Schwartzwalder, les touches d'Ady Schmitt, la classe de Patrice Vicq, les beuglements qui s'échappaient du centre d'insémination tout proche, Dugarry et Lizarazu qui débutaient avec Bordeaux, Charly Loubet venu avec l'AS Cannes, le FC Metz de Jules Bocandé, le 11 - 0 contre Lunéville, le rougeoiement des cigarettes lors des pannes de courant, les spectateurs sans le sou qui se hissaient sur le mur d'enceinte du camping voisin, les embouteillages, "Le ballon du match est offert par Le Prêt-à-Porter, rue des États-Unis", les chauds derbys contre Saint-Dié ou Nancy, les matches de garçons bouchers contre Stiring-Wendel ou Merlebach, des joies, des peines. La Colombière me doit de fières onglées, quelques tonneaux d'adrénaline, un ou deux poumons et un écheveau de cordes vocales. Pourtant, la Colombière n'est même pas un vrai stade de foot, la piste d'athlétisme qui l'entoure éloigne les spectateurs, on n'y voit rien, on y gèle, le vent s'engouffre de partout, le spectacle y est souvent pitoyable, d'ailleurs plus personne n'y va à part quelques schnocks dans mon genre, les gens préfèrent le hockey, le basket ou la télévision. N'empêche. Tous les quinze jours, je palpite à l'idée d'y retourner et je sais que je serai vraiment vieux quand je n'aurai plus le goût d'y aller. Vivement samedi.

Courrier. Arrivée d'un CD de Laura Veirs.

Vie scolaire. Signature d'un nouveau PAI (Projet d'Accueil Individualisé) pour Lucie à l'école avec la directrice et le médecin scolaire.

Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

MARDI.
TV. La Maison du diable (The Haunting, Robert Wise, G.-B., 1963 avec Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson; diffusé en août dernier sur Cinécinéma Classic).

Lecture. Violette Nozières, la fille aux poisons (Véronique Chalmet, Flammarion, 2004; 264 p., 18,90 €).
C'est une des affaires criminelles les plus célèbres du XXe siècle qui a déjà donné lieu à plusieurs récits (on aurait aimé une biographie, même succincte, en fin de volume) : le 21 août 1933, Violette Nozières, 18 ans, empoisonne ses parents dans leur appartement parisien. Le père meurt, la mère survit, renie sa fille, se réconcilie avec elle, Violette est condamnée à mort, graciée, réhabilitée et meurt en 1966. La quatrième de couverture annonce la couleur : il s'agit d'une "biographie romanesque" et question romanesque, il y a la dose : dialogues reconstitués, monologues intérieurs, descriptions symboliques, style Détective ("L'errante s'assied sur un banc et noie ses larmes dans l'encre du ciel"), rien ne manque. Heureusement, après le morceau de bravoure ampoulé que constitue l'assassinat proprement dit, Véronique Chalmet s'éloigne un peu du récit factuel pour recentrer son propos sur la réception de l'affaire, son impact sur l'opinion de l'époque et devenir, du coup, plus sobre et plus intéressante. Sitôt les faits connus, Violette Nozières est livrée à la vindicte publique. Une haine féroce, bien entretenue par les journaux, qui tient bien sûr à la nature du crime, le parricide, mais aussi à la vie dissolue que menait Violette au Quartier latin et surtout aux justifications avancées par la criminelle pour expliquer son geste, à savoir les relations incestueuses auxquelles son père la forçait depuis plusieurs années avec la complicité muette de la mère. L'auteur évoque aussi, mais on aurait aimé que le sujet fût un peu plus creusé, la dimension littéraire du personnage. Violette Nozières devint l'icône des surréalistes qui trouvaient chez elle un modèle de refus violent de la société : le 1er décembre 1933, André Breton, René Char, Paul Eluard, Maurice Henry, E.L.T. Mesens, César Moro, Benjamin Péret, Guy Rosey, Salvador Dali, Yves Tanguy, Max Ernst, Victor Brauner, René Magritte, Marcel Jean, Hans Arp, Alberto Giacometti, Man Ray cosignent une plaquette intitulée Violette Nozières pour défendre la parricide; le 17 octobre 1934, Marcel Aymé signe dans Marianne un article remarquable ("En condamnant Violette Nozières sans vouloir entendre parler d'inceste, le tribunal s'est montré fidèle à l'une de ses plus chères traditions. Il a voulu affirmer le droit du père à disposer absolument de ses enfants, tout compris : droit de vie et de mort, et droit de cuissage aussi"). Véronique Chalmet aurait pu aussi mentionner un certain docteur Destouches qui, sous le pseudonyme de Bardamu, étudie dans La Revue anarchiste d'octobre 1933 le cas de "L'infortunée Violette Nozières" sous l'angle de l'habitat urbain : "En fait, l'exiguïté des logements citadins provoque la fornication."
Curiosité. Page 39 : "C'est l'époque où Violette découvre le feu de la passion dans des romans sentimentaux à quatre sous dévorés le soir sous ses couvertures et dans les quelques films avec son actrice préférée, Louise Brooks, qu'il lui a été permis de voir. Peut-être est-ce parmi l'une de ces références qu'il faut chercher l'origine d'une phrase, isolée dans une marge [de son cahier de français] et soulignée : Je souffre le dépit de me voir outragée..." Allons bon, voilà Molière (Le Misanthrope) ravalé au rang d'auteur de romans sentimentaux.

MERCREDI.
Lecture/Écriture. Les mots croisés (Georges Perec, P.O.L., 1999; 240 p., 179 F).
C'est la partie alimentaire de l'oeuvre : pendant plusieurs années, Georges Perec a fourni au magazine Le Point sa grille hebdomadaire de mots croisés. A ces 232 grilles déjà rassemblées dans deux volumes parus précédemment s'ajoutent ici des problèmes composés de façon exceptionnelle pour d'autres publications (Politique hebdo, La Quinzaine littéraire, Jeux et stratégie...) et des grilles préparées mais jamais publiées dont certaines sans solutions et sans cases noires, le tout précédé de "considérations de l'auteur sur l'art et la manière de croiser les mots". Les énigmes sont de difficulté moyenne, parfois exigeantes mais faisables sans l'aide des solutions (à part, pour ce qui me concerne la grille 348), et pèchent parfois par un abus de chevilles ("Au bout du chemin", "Un fragment de Calderon", etc.). Perec aime utiliser des définitions négatives, ce qui lui permet de donner place au calembour ("Ne désignent pas des rencontres entre deux sourds" = ENTREPOTS), à l'à-peu-près ("Ce n'est pas Jeanne d'Arc qui a voulu en bouter hors Langlois" = CINEMATHEQUE) et à la franche rigolade ("On ne peut pourtant pas dire qu'il ait fait des croûtes" = LEPARMESAN). Sans oublier quelques exercices de pure virtuosité, plusieurs grilles blanches et cette grille 344, de 9 X 9, qui contient les mêmes mots disposés horizontalement et verticalement.

TV. Separate Lies (Julian Fellowes, G.-.B., 2005 avec Tom Wilkinson, Emily Watson, Rupert Everett, Hermione Norris, John Warnaby, Linda Bassett, Richenda Carey, Christine Lohr; diffusé en juillet dernier sur Canal +).

JEUDI.
Presse. Le "Carnet" du Figaro du jour publie ce texte à la rubrique "Condoléances" : "Les membres de l'Association des amis de Jacques Martin s'associent à la tristesse de toutes celles et ceux qui ont sincèrement aimé cet ayatollah de l'esprit gaulois. L'AJM veillera avec vigilance au respect de la mémoire de ce phare de l'impertinence." L'existence d'une association des amis de Jacques Martin interloque déjà un brin mais je me demande bien ce que recouvre l'expression "ayatollah de l'esprit gaulois". Quant au "phare de l'impertinence" il rappelle le "Danube de la pensée" et autres joyeusetés métaphoriques d'une autre époque.

Conjugaison. Je saute du collège à l'hôpital, puis de l'hôpital à l'école où se tient la réunion de rentrée pour la classe d'Alice. Comme attendu, ça grogne quand le maître annonce que les bambins suivront une initiation à l'allemand, encore une génération d'anglophones en devenir fauchée dans la fleur de l'âge. En revanche, aucune réaction quand le même maître déclare que "certains problèmes se résolveront d'eux-mêmes."

TV. Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes 6 & 7 diffusés le soir même sur Canal +).

VENDREDI.
Bougies. Lucie a aujourd'hui dix ans, quatre fois moins que la Colombière, et passe de la Barbie à la gerbille, nouveau pensionnaire du genre rongeur. C'était ça ou un poney.

TV. Rugby. France - Irlande 25 - 3 (en direct sur TF1).

SAMEDI.
Football. SA Epinal - FC Mulhouse 0 - 0.
Et ça fait quarante ans que ça dure. Pendant ce temps, les filles se lancent dans une chasse à la gerbille et réussissent à récupérer la bestiole échappée de sa cage avant qu'elle ait fini de bouffer tous les fils de la télé.

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°321 - 30 septembre 2007

DIMANCHE.
Vie rurale. Dimanche au soleil à Saint-Jean-du-Marché. C'est peut-être le dernier de la saison, après il faudra reprendre les activités hivernales, l'itinéraire patriotique départemental en tête. Les monuments aux morts s'ennuient sans moi.

LUNDI.
Vie littéraire. La sortie du numéro 32 d'Histoires littéraires autorise la mise en ligne de mes chroniques parues dans le numéro précédent concernant l'actualité et une note de lecture sur Manchette : http://pdidion.free.fr/chroniques/chroniques_2007.htm

Vie familiale. Retour du père prodigue à son domicile après deux semaines d'hôpital.

Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

TV. Fahrenheit 451 (François Truffaut, G.-B., 1966 avec Oskar Werner, Julie Christie, Anton Diffring, Cyril Cusack; diffusé ce mois sur Canal +).

MARDI.
TV. Violette Nozière (Claude Chabrol, France, 1978 avec Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Jean Carmet, Jean-François Garreaud; diffusé sur Canal + en septembre 2005).
Une énigme s'ajoute à l'affaire : qu'a fait Chabrol du s final de Nozières ?
Pour rester dans le sujet, je joins le poème de Benjamin Péret publié dans la brochure surréaliste évoquée la semaine dernière, aimablement transmis par BB :

VIOLETTE NOZIÈRES

Elle était belle comme un nénuphar sur un tas de charbon
de ce charbon
que son père enfournait dans les trains présidentiels
au lieu du président
belle comme une perle dans une huître qui ne sera jamais pêchée
belle comme un jeune sabot
qui frappe des fesses paternelles
belle comme une hirondelle
nichant sous la gouttière d’une prison en démolition
et si jeune qu’on aurait dit
un raz de marée nettoyant une ville de tous ses curés

Papa
Mon petit papa tu me fais mal
disait-elle
Mais le papa qui sentait le feu de sa locomotive
un peu en dessous de son nombril
violait
dans une tonnelle du jardin
au milieu des manches de pelle qui l’inspiraient
Violette
qui rentrait ensuite étudier
entre le mécanicien du malheur
et la mère méditant sa vengeance
ses leçons pour le lendemain
où l’on vantait la sainteté de la famille
la bonté du père et la douceur de la mère
La sienne son billet de mille francs cousu dans son sordide jupon
valait une concierge et son chien hargneux
une boîte de conserve bombée
plusieurs escouades de ces flics dont s’enorgueillit la famille
Sur le père rien d’autre à dire
N’en parlons plus

Mais le fumier décoré d’une couronne comtale aura de l’avancement
à la brigade mondaine
avant d’épouser une riche héritière
la fille d’un quelconque M. Émile
tremblant dans son pantalon
Passons le nez bouché

Loin de là l’élève Violette Nozières
revient lentement du lycée Fénelon
dans l’espoir que son père sera rentré du jardin
Mais il a déjà préparé une serviette derrière le paravent

Plus tard ce sera sur les boulevards
à Montmartre rue de la Chaussée-d’Antin
que tu fuiras ce père
dans les chambres d’hôtels qui sont les grandes gares de l’amour

Au croupier au nègre à tous tu demanderas de te faire oublier
le papa le petit papa qui violait
Mais la martyre
la mère laissée pour compte
manie la vengeance
comme on tient la chandelle
singe les héroïnes antiques de bouse sèche
pour venger la serviette
maculée
oubliée derrière le paravent
qui devait avoir plus d’un trou

Et tous ceux qui font uriner leur plume sur le papier de journal
les noirs flaireurs de cadavres
les assassins professionnels à matraque blanche
tous les pères vêtus de rouge pour condamner
ou de noir pour faire croire qu’ils défendent
tous s’acharnent sur celle qui est comme le premier marronnier en fleurs
le premier signal du printemps qui balaiera leur boueux hiver
parce qu’ils sont les pères
ceux qui violent
à côté des mères
celles qui défendent leur mémoire


MERCREDI.
Decline and Fall of... Encore une belle bûche cet après-midi. Dans le jardin, cette fois. Ce n'est plus la peine de faire semblant, on est en route pour l'hiver et il convient de s'affairer en conséquence. Je sacrifie donc aux activités de saison, arrache les betteraves, range les meubles et jeux de jardin et dépends les balançoires du portique. C'est haut. Tiens, un tabouret. Un machin en plastique qui traîne là depuis des années. Aubaine. Je me perche, entreprends le décrochage et crac, le siège, vaincu par le gel et les mauvais traitements se coupe en deux et me voilà par terre. Bien sûr, je prends la planche de la balançoire sur la cafetière mais le bilan est positif : il n'y a rien de cassé à part le tabouret, les filles de la pharmacie qui lorgnaient, j'en suis sûr, par la fenêtre donnant sur le jardin ont fait semblant de regarder ailleurs et je ne m'étais pas passé la corde autour du cou.

TV. Girondins de Bordeaux - FC Metz 1 - 2 (en direct sur France 3).

Lecture. Les Sentiers du désastre (The Road to Ruin, Donald Westlake, 2004; éditions Payot & Rivages, coll. Thriller, 2006, pour la traduction française, traduit de l'américain par Jean Esch; 304 p., 20 €).
Il devient difficile de suivre la production de Donald Westlake. Pas en raison de son abondance, après tout, on est bien arrivé à suivre Ed McBain de bout en bout mais à cause des zigzags de ses sorties en France : là où Ed McBain alignait comme un métronome les épisodes de la saga du 87e District, il faut louvoyer pour Westlake entre les vraies nouveautés, les rééditions des oeuvres sous pseudonyme et les nouvelles traductions, le plus souvent dotées d'un titre différent de l'originale, d'ouvrages parus anciennement dans la Série Noire. Ce qui nous fait en moyenne trois ou quatre nouveaux Westlake par an parce que l'homme, qui doit bien être septuagénaire à l'heure qu'il est, continue à avoir la plume alerte. Il oscille désormais entre le polar à tendance sociale dans la veine du Couperet et les aventures de son antihéros récurrent, le cambrioleur Dortmunder dont ces Sentiers constituent un nouveau volet. L'amateur sait que les cibles de la bande à Dortmunder constituent un des charmes de la série : quand ces Pieds Nickelés américains décident de cambrioler une banque, ce n'est pas du contenu des coffres qu'il s'agit mais de déménager l'édifice entier. Ce qui suscite ici leur convoitise, c'est la collection de voitures anciennes d'un richard chez lequel ils réussissent à se faire engager comme domestiques. Présenter Dortmunder dans un costume de majordome, c'est une façon claire pour Westlake de payer son tribut à P.G. Wodehouse et à Jeeves, son personnage emblématique (on trouve même ici, pour rendre les choses encore plus évidentes, un flic nommé Wooster, comme le nobliau aux services duquel Jeeves est attaché). L'humour à froid, l'ironie, l'absurde, les mêmes ingrédients sont à l'oeuvre chez Wodehouse et chez Westlake pour le plus grand plaisir du lecteur. Et si on peut légitimement trouver que Westlake ronronne un brin, que cet épisode est un peu plus plat que les précédents, ce ne sont sans doute que caprices d'enfant gâté par un auteur qui nous comble depuis des lustres et qui, de toute façon, nous sortira dans six mois un nouvel épisode propre à faire oublier toutes les réticences éventuelles.

JEUDI.
Littérature. Grâce à deux émissaires notuliens, ma bibliothèque s'enrichit de deux curieux objets : Pour un Perec lettré, chiffré de Jean-Michel Raynaud publié en 1987 aux Presses Universitaires de Lille, dont je n'avais jamais entendu parler en dix ans de Perecquie et qui était encore en vente cette semaine au Hall du Livre à Nancy pour 120 francs, et la Lettre du Baron de Petdechèvre à son secrétaire au château de Saint-Magloire (Pierre Cailler, Genève, 1949) signée Arthur Rimbaud mais dont je ne sais si elle doit être désormais considérée comme un faux authentique. J'en appelle ici à la notulie érudite pour m'éclairer sur ces deux ouvrages.

Spectacle. Derniers feux de célébration anniversaire pour Lucie qui, conduite par plus courageux que nous, assiste à une représentation du Cirque Plume à Thaon-les-Vosges.

TV. Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes 8 & 9 diffusés le soir même sur Canal +).

VENDREDI.
TV. Zonzon (Laurent Bouhnik, France, 1998 avec Pascal Greggory, Gaël Morel, Jamel Debbouze, Fabienne Babe, Elodie Bouchez, Véra Briole, Jean-François Gallotte; diffusé ce moi sur Canal +).

SAMEDI.
TV. Joyeuses Pâques (Georges Lautner, France, 1984 avec Jean-Paul Belmondo, Sophie Marceau, Marie Laforêt; diffusé ce mois sur Cinécinéma Star).

Bon dimanche.