Notules dominicales
de culture domestique n°317 - 2 septembre 2007 DIMANCHE.
Vie dangereuse. Après les chemins déserts
de la Creuse, je tente une sortie vélocipédique avec les filles
dans la jungle urbaine histoire de leur apprendre les bonnes manières.
Pas de dégâts à déplorer malgré une certaine
indécision quand il s'agit de choisir le bon couloir de direction et de
s'y tenir à la bonne place. Courriel.
Une suggestion intéressante pour résoudre le problème des
variantes orthographiques dans l'Invent'Hair dont il était question
dans les notules du jour (Diminu'Tif ou Diminu-Tif, etc.) : "Pourquoi devoir
choisir ? C'est trop cornélien ! Vous pouvez très bien dresser plusieurs
inventaires qui respecteraient à la fois la sémantique et l'orthotypographie
de chaque inscription : - un Invent'hair - un Invent-hair - un Invent
Hair - un Inventhair..." TV.
Football. Olympique Lyonnais - AS Saint-Etienne 1- 0. LUNDI.
Vie savonneuse. Il fait beau, on dirait que
les vacances commencent. J'en profite pour nettoyer la poubelle. Pas ma corbeille
à papier, non, le gros conteneur avec les roulettes, à grande eau,
à la brosse, quelque chose de soigné. On me dira, à quoi
bon nettoyer une poubelle qu'on va remplir de cochonneries cinq minutes après.
Je n'en sais rien. C'est probablement un vestige de l'atavisme familial hérité
du grand-père cantonnier. Chez Didion, on aime nettoyer ce qui ne nous
appartient pas, les poubelles, les trottoirs, les caniveaux, les pelouses publiques.
Pour vous repérer dans Epinal : si vous voyez un monsieur bien mis chasser
du balai le gravillon au milieu de la chaussée au mépris de toute
sécurité, c'est que vous êtes devant chez mon père.
Chez moi, c'est là où il y a une poubelle qui brille. TV.
Uranus (Claude Berri, France, 1990 avec Gérard Depardieu, Philippe
Noiret, Fabrice Lucchini, Jean-Pierre Marielle, Michel Blanc, Michel Galabru;
diffusé en août dernier sur Cinécinéma Premier).
MARDI. Larmes de sang. Je
tombe au milieu d'un sujet du journal télévisé qui présente
la rentrée scolaire précoce de quelques bambins aux vacances écourtées
pour cause d'horaires aménagés. Commentaire du journaliste sur des
images de joues mouillées et d'yeux rougis : "Tout s'est bien passé
malgré l'hémorragie lacrymale qui sévissait chez certains".
Rien que pour cette perle, vive la rentrée des classes. TV.
J'irai au paradis car l'enfer est ici (Xavier Durringer, France, 1997 avec
Arnaud Giovaninetti, Claire Keim, Brigitte Catillon; diffusé en août
dernier sur Canal +). MERCREDI. Courrier.
Arrivée d'un CD qui promet "160 minutes avec Jacques Hélian"
et son orchestre, et d'un autre du Thelonius Monk Quartet avec Coltrane, un enregistrement
tellement indispensable que c'est la deuxième fois que je l'achète,
comme je le constate en voulant le ranger sur l'étagère.
TV. Quartier V.I.P. (Laurent Firode,
France, 2005 avec Johnny Hallyday, Pascal Légitimus, François Berléand,
Valeria Bruni Tedeschi; diffusé en août dernier sur Cinécinéma
Premier). VENDREDI. Vie poussiéreuse.
J'aide le père de R. à faire le tri dans ses bouquins. Le cauchemar
d'avoir à vider la maison d'un mort, il y a eu un roman là-dessus
il y a un ou deux ans, Comment j'ai vidé la maison de mes parents,
quelque chose comme ça. Cauchemar de plus en plus présent, avec
la volonté de ne pas imposer ça à ceux qui me survivront,
le souhait d'arriver au moment final, s'il ne survient pas brusquement, à
l'issue d'un lent processus de dépouillement progressif, d'une asymptote
soigneusement entretenue. Le processus en question est enclenché, cet été,
je me suis astreint à faire un voyage hebdomadaire jusqu'à la déchetterie,
pour y balancer des cartons de bouquins, cassettes, vidéos, papiers divers.
L'idéal : ne laisser, au final, qu'un disque dur à effacer, un livre
entamé, une brosse à dents et le pyjama de l'hospice.
Lecture. Lignes n° 20 (Éditions
Lignes & Manifestes, mai 2006; 208 p., 17 €). "Situation
de l'édition et de la librairie" Nez creux, prémonition
ou manque de chance, on ne sait comment qualifier le choix de ce thème
pour ce numéro de revue mais les faits sont là : depuis sa publication,
un bon paquet d'éditeurs sont tombés au champ d'honneur du papier
imprimé : Al Dante, Comp'Act, farrago, L'Esprit des Péninsules,
Maren Sell, Le Temps qu'il fait. Ironie du sort, la revue Lignes elle-même
a cessé de paraître, avant de renaître, comme d'ailleurs certaines
des maisons citées précédemment qui ont pu reprendre leurs
activités après un réajustement financier. Donc, quand on
lit, en ouverture de l'éditorial, "L'édition, la librairie
se portent mal", on a du mal à s'inscrire en faux, même si on
trouve dans ces milieux des courageux qui essaient de ramer à contre-courant.
C'est à eux que Lignes donne la parole, des libraires, des éditeurs,
des critiques, des directeurs de collection. On aurait aimé avoir l'avis
des auteurs, toujours étrangement absents ou muets, sauf quelques rares
exceptions, sur les structures qui les encadrent. Les problèmes sont connus,
Patrick Cloux les a lui aussi examinés dans Mon libraire, sa vie, son
oeuvre (Le Temps qu'il fait) paru depuis : inflation de l'offre, diminution
de la demande, durée de vie réduite des titres, impossibilité
de constituer un fonds stable, raréfaction du lectorat, augmentation des
loyers, développement du commerce en ligne. Les éditeurs avancent
des explications, concurrence des autres activités de loisirs, concentrations
éditoriales, Éducation Nationale ("C'est elle qui détient
la clé ouvrant sur la curiosité des générations en
formation"), erreurs stratégiques (le combat contre les bibliothèques
et la photocopie) et affirment tous leur volonté de poursuivre leur travail
pour "faire exister une littérature folle, engagée, violente,
ignominieuse, vivante " (Laurence Viallet). Les critiques, déjà
confrontés à une autre crise, celle de la presse, disent leur difficulté
à exister dans un milieu où la promotion a depuis longtemps surpassé
l'analyse. Les libraires font dans l'héroïsme ("La librairie
est un sport de combat", nous sommes "les gardiens des livres",
"Portrait du libraire en chien", "Bras de fer", etc.), multiplient
les points d'exclamation et les références à un "nous"
un peu surprenant dans une profession plutôt individualiste, ce qui n'est
pas un reproche. Mais c'est peut-être bien dans ce "nous" que
réside le seul espoir, la seule solution viable, dans la création
de réseaux, de labels et d'outils communs. SAMEDI.
Vacances (fin). A mon tour de devancer la
rentrée des classes et de reprendre le collier : je m'attelle à
ma chronique trimestrielle pour Histoires littéraires. Bon
dimanche. Notules
dominicales de culture domestique n°318 - 9 septembre 2007 DIMANCHE.
Vie scolaire (à venir). Nouveau sacrifice
à un rite archaïque : je cire mon sac d'école. Lecture.
Mardi (Mardi, and a Voyage Thither, Herman Melville, Harper &
Brothers, New York, 1849; texte traduit par Rose Celli, revu par Philippe Jaworski,
présenté et annoté par Dominique Marçais, Mark Niemeyer
et Joseph Urbas, in Oeuvres I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade
n° 433; 1432 p., s.p.m.) "Il y a peu de temps, après avoir
publié deux récits de voyage dans le Pacifique qui avaient été
accueillis en maint endroit avec incrédulité, l'idée me vint
d'écrire un pur roman d'aventures polynésiennes et de le publier
comme tel, afin de voir s'il ne serait pas possible que la fiction passât
pour vérité : dans une certaine mesure, l'inverse de mon expérience
précédente. Cette idée en engendra d'autres, qui ont abouti
à Mardi." Dans sa déclaration d'intention, Melville
annonce donc sa volonté de rompre avec ses deux premiers romans, Taïpi
et Omou. L'ouverture est cependant semblable à celle d'Omou
: c'est le récit d'un marin embarqué sur un baleinier qui cherche
à quitter le navire. Melville déroule les scènes du roman
maritime (vie à bord, désertion, survie à bord d'une chaloupe,
tempête, naufrage, abordage...) avec une virtuosité admirable, c'est
passionnant, haletant, parfait. Mais si Melville démontre cette habileté,
c'est avant tout pour faire ses adieux à un genre qui (pour l'instant)
ne l'intéresse plus. Rapidement, après un intermède insulaire,
le narrateur repart en mer, en quête d'une jeune fille qui lui a été
ravie. Il est accompagné de trois personnages : le roi de l'île,
un philosophe, un historien et un poète. Le quatuor va visiter toutes les
îles de l'archipel mardien à la recherche de la bien-aimée.
Chaque escale, chaque île visitée sert de prétexte à
une description du système de gouvernement qui y a cours (monarchie absolue,
théocratie, anarchie...) et à de longues discussions sur la politique,
l'histoire, la condition humaine, la providence, la religion, la guerre et bien
d'autres sujets. Melville passe donc du roman exotique au banquet philosophique,
du traité ethnologique à l'écriture symbolique : l'archipel
est une représentation du monde à haute teneur allégorique
qui permet à l'auteur de discourir par personnages interposés et
à mots couverts sur des problèmes de son temps comme l'esclavage,
l'expansionnisme américain, la ruée vers l'or ou la révolution
de 1848 qui vient d'avoir lieu en France. Le problème, c'est que Melville
change aussi de calibre : là où ses deux premiers romans tenaient
en trois cents pages, il en livre ici le double, sur cent quatre-vingt-quinze
chapitres et le pudding est bien indigeste. Là où les contes de
Voltaire, qui participaient un peu de la même démarche, passaient
sans problème, Mardi se révèle d'une lecture beaucoup
plus difficile et ennuyeuse. C'est qu'il a voulu tout y mettre, ses idées
mais aussi ses lectures, les rappels de Rabelais, de Montaigne, de Swift, de Burton,
de Thomas Browne qui finissent par écraser l'humour et la légèreté
qu'on lui connaissait. Mais si l'on en croit les critiques, il n'y aurait jamais
eu Moby Dick sans Mardi... Il fallait donc bien en passer par là,
pour le lecteur aussi. LUNDI. Vie
scolaire. Le collège vit sa journée de prérentrée.
Le ronron coutumier est juste troublé par une minute de silence qu'on nous
demande d'observer à la mémoire de R. C'est un peu ridicule, j'ai
l'impression d'être au stade et que le match va commencer. Sinon, c'est
l'ennui habituel. Le professeur, c'est bien connu, n'est là que pour connaître
son emploi du temps mais les autorités ne lâchent pas la chose comme
ça. Avant d'en connaître la teneur, il faut obligatoirement en passer
par les circonlocutions alambiquées d'usage destinées à faire
comprendre combien son élaboration fut délicate, ardue, en raison
des contraintes d'horaires, d'effectifs, de groupes, de salles, de bus, de cantine,
sans compter les exigences exorbitantes des enseignants. Le responsable de la
chose ne manquera jamais de souligner qu'il a sué sang et eau jusqu'à
la veille voire jusqu'à l'aube avant de trouver une solution qui de toute
façon ne satisfera personne. Quand on entend cet amphigouri pour la vingt-cinquième
fois, on en arrive à se demander quel est le calibre de la pétoire
qu'on lui a collée sur la tempe pour qu'il accepte une telle charge. Une
fois en possession du précieux papelard, je le fourre dans mon sac ciré
sans en prendre connaissance et je file : ma présence est indispensable
at home, personne ne peut faire la sieste à ma place. MARDI.
Vie scolaire. Au tour des filles de reprendre
l'école. Alice me fait peur, blanchit de minute en minute jusqu'à
ce qu'elle entre en classe. Surtout ne pas revivre les premières semaines
de l'an passé, les peurs, les pleurs, la maladie... A midi, le sourire.
Cette fois, c'est sûr, ça va aller. MERCREDI.
Emplettes. J'achète une anthologie
de mystères en chambre close et une anthologie de voyages en Polynésie
(suite aux lectures de Melville). Une anthologie, deux anthologies, après
ça, je rentre au logis. Courrier.
Décidément on n'en sort pas : je reçois une Anthologie
de la connerie militariste d'expression française, un volume étonnamment
mince eu égard au sujet traité. JEUDI. Obituaire.
Mort d'un ténor qui me permet enfin de replacer une devinette
familiale : Que dit le notulographe en parlant de sa fille aînée
qui marche derrière ses parents percluse de coups de soleil ? Réponse
: Lucie à nos pas va rôtie. TV.
Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007
avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes
1, 2 & 3 diffusés le soir même sur Canal +). VENDREDI.
Rugby. France - Argentine 12 - 17 (en direct
sur TF1). Lucie, tombée par hasard sur la cérémonie d'ouverture
: "Tiens, Intervilles." SAMEDI. Football.
SA Epinal - Vesoul Haute-Saône Football ? - ?. Le score est de 2 à
0 pour Vesoul au moment où un coup de téléphone m'apprend
que mon père est hospitalisé aux urgences, traumatisme crânien,
fracture du crâne, suite à une chute à cette heure inexpliquée.
Je quitte les lieux fissa pour rejoindre ma mère et porter quelques affaires
à l'hôpital. Bon dimanche. Notules
dominicales de culture domestique n°319 - 16 septembre 2007 DIMANCHE.
Vie bien remplie. Laisser les filles à
ma mère, aller à l'hôpital où la morphine ne rend pas
le malade très accessible, récupérer les filles, monter dans
les hauteurs des Vosges pour une réunion de famille destinée à
fêter une famille de la Réunion, en redescendre en catastrophe parce
que Lucie a flingué sa tubulure en faisant l'andouille avec ses cousins
et qu'il faut changer son cathéter dans les meilleurs délais, passer
à l'hôpital, revenir ici, repartir chercher ma mère à
l'hôpital, la reconduire, reprendre cette chronique Histoires littéraires
qui n'avance pas, c'est une journée sans ennui. Une bonne chose : le SAS
est parvenu à revenir à 2 - 2 hier soir après mon départ
précipité, comme quoi tout n'est pas si moche. LUNDI.
Vie monotone. Comme à l'automne dernier,
l'hôpital Jean-Monnet est en passe de devenir notre résidence secondaire.
La différence, c'est que depuis qu'il a acquis une radieuse auréole,
tout le monde sait aujourd'hui de quoi je parle quand je parle de l'hôpital
d'Epinal. Mon père a quitté les urgences pour le service de neurologie.
Les examens du jour ont été rassurants, n'ont révélé
ni causes, ni séquelles cardiaques ou cérébrales mais il
va falloir beaucoup de temps et de repos pour récupérer.
MARDI. Lecture. Le Club des
conspirateurs (The Conspiracy Club, Jonathan Kellerman, Ballantine
Books, New York, 2003; Seuil, coll. Policiers, 2006 pour la traduction française,
traduit de l'américain par William Olivier Desmond; 368 p., 21 €).
Jonathan Kellerman semble être apprécié en France puisque
ce titre est le onzième traduit par les éditions du Seuil. On peut
imaginer qu'il a été plus convaincant dans ses livres précédents
car pour ce qui est de celui-ci, il n'apparaît pas comme un auteur de polar
incontournable. L'histoire met en scène un psychologue hospitalier dont
la petite amie a été assassinée sauvagement et qui a connaissance
d'autres actes criminels présentant les mêmes caractéristiques.
Le héros est peu à peu mis sur la piste de l'assassin par une série
de messages énigmatiques envoyés par un de ses collègues
sans qu'on sache vraiment pourquoi ce dernier ne lui dit pas les choses clairement,
ce qui ferait gagner du temps à tout le monde. Tout cela est poussif, filandreux
et totalement improbable. Il reste une description parfois intéressante
de la vie d'un hôpital avec cette belle définition : "L'hôpital
avait perdu son statut de lieu consacré à soigner et ayant besoin
de fonds destinés au traitement des malades au profit de celui de gros
employeur municipal ayant besoin des chèques des malades pour payer son
personnel." A noter aussi, au rang des curiosités, ce qui doit être
la première apparition dans une fiction de l'expression "démocratie
participative". Citation. "Une sacher torte et du cognac l'achevèrent
sur fond de conversation légère." C'est intéressant
de voir comme la fameuse Sacher Torte de Vienne perd de sa superbe quand on la
prive de ses majuscules. MERCREDI. Vie
notariale. C'est aujourd'hui renouvellement du bail pour la maison
qui abrite l'appartement et la pharmacie. On en reprend pour neuf ans. Certes
le propriétaire aimerait nous vendre la chose mais il y a une légère
distorsion entre le prix qu'il en veut et la valeur réelle de la turne,
qu'il a oublié de visiter et d'entretenir depuis trente ans, ceci expliquant
cela. Nous nous contenterons encore pour un temps de rester ses locataires, peu
désireux que nous sommes de l'enrichir trop brutalement. TV.
Football. France - Ecosse 0 - 1 (en direct sur TF1). JEUDI.
TV. Desperate Housewives (série
américaine de Marc Cherry, 2007 avec Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity
Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes 4 & 5 diffusés le
soir même sur Canal +). SAMEDI. Vie
officinale. Déferlement de blouses blanches dans une cantine
locale que je ne citerai pas par charité (même si les fourmis congelées
parsemant les fruits confits ont su donner aux agapes un petit côté
Koh-Lanta qui vous anime une tablée en un rien de temps) où l'on
célèbre une préparatrice qui travaille depuis vingt ans à
la pharmacie. J'ai du mal à oublier mon pied qui bleuit gentiment dans
ma chaussure gauche. C'est que les Didion volent bas en cette saison : ce midi,
en me levant de mon bureau, je me suis pris les pieds dans un sac d'école
(le samedi, ici comme ailleurs, c'est le jour où les enfants rapportent
leur cahier du jour et déposent leur cartable aux pieds du pater familias
en attendant que celui-ci joue de la férule ou du brin de laurier) et je
suis allé m'encastrer à toute volée dans les étagères,
rayon du bas, entre L'Histoire du rock'n'roll de Charlie Gillett (deux
volumes chez Albin Michel) et le Jenny Marx de Françoise Giroud
dont j'ignorais totalement l'existence (pas Françoise Giroud, elle, je
connais, Jenny Marx, c'est limite mais le bouquin, alors là, pas du tout)
dans un fracas tel qu'en bas à la pharmacie on a cru que cette fois, pour
de bon, la cabane était tombée sur le chien. Bon dimanche. Notules
dominicales de culture domestique n°320 - 23 septembre 2007 DIMANCHE.
Journée du patrimoine. Nous nous limitons
au patrimoine local, voire vicinal, avec une visite à l'exposition de notre
voisin clown jongleur sculpteur et, en l'occurrence, peintre. Son support : la
cagette. Son slogan : "2007, l'année de la cagette". L'an prochain,
c'est promis, il peindra des coquilles d'huîtres. TV.
Rugby : France - Namibie 87 - 10 (en direct sur TF1). LUNDI.
Bougies. Cela n'apparaît pas dans les
gazettes locales mais mes archives sont formelles : on devrait célébrer
aujourd'hui le quarantième anniversaire du stade de la Colombière.
Le match d'inauguration eut lieu le 17 septembre 1967, un dimanche après-midi,
un match amical entre deux grandes équipes du moment, Lyon et Sedan, je
m'en souviens, j'y étais. Je me souviens aussi du score, 2 - 1, mais je
ne sais plus pour qui. Et si la Colombière a quarante ans, ça veut
dire que j'ai quarante ans de Colombière. Je n'ai pas vu tous les matches
du SAS, Stade Athlétique Spinalien, des quarante dernières années,
il y a eu des absences, des voyages, des maladies, des fâcheries, une longue
parenthèse même lorsque le club était tombé aux mains
d'une bande d'aigrefins au milieu des années 90, mais je n'en ai pas manqué
beaucoup. A la Colombière, j'ai tout connu, la Division d'Honneur, la 3e
Division, la 2e Division, le National, les montées, les relégations,
jusqu'au Championnat de France Amateur d'aujourd'hui. J'ai connu les quatre buvettes
aux quatre coins du stade, le panneau "Respectez l'arbitre" au-dessus
du panneau d'affichage, Monsieur Thouvenot, speaker officiel, boucher dans le
civil, Robert Ternier qui était mon chaperon lors des déplacements
à l'extérieur parce que je faisais aussi les déplacements,
j'avais dix ans, départ du car quai des Bons-Enfants devant le siège
de La Liberté de l'Est, premier arrêt dix bornes plus loin au premier
bistrot, le pied-bot juché toujours à la même place sur ses
caisses de bière et ses "Allez les gamins", Dundov qui ôtait
son short à chaque but marqué, les coups francs de Dupa, les dribbles
de Nagbe, les buts de Schwartzwalder, les touches d'Ady Schmitt, la classe de
Patrice Vicq, les beuglements qui s'échappaient du centre d'insémination
tout proche, Dugarry et Lizarazu qui débutaient avec Bordeaux, Charly Loubet
venu avec l'AS Cannes, le FC Metz de Jules Bocandé, le 11 - 0 contre Lunéville,
le rougeoiement des cigarettes lors des pannes de courant, les spectateurs sans
le sou qui se hissaient sur le mur d'enceinte du camping voisin, les embouteillages,
"Le ballon du match est offert par Le Prêt-à-Porter,
rue des États-Unis", les chauds derbys contre Saint-Dié ou
Nancy, les matches de garçons bouchers contre Stiring-Wendel ou Merlebach,
des joies, des peines. La Colombière me doit de fières onglées,
quelques tonneaux d'adrénaline, un ou deux poumons et un écheveau
de cordes vocales. Pourtant, la Colombière n'est même pas un vrai
stade de foot, la piste d'athlétisme qui l'entoure éloigne les spectateurs,
on n'y voit rien, on y gèle, le vent s'engouffre de partout, le spectacle
y est souvent pitoyable, d'ailleurs plus personne n'y va à part quelques
schnocks dans mon genre, les gens préfèrent le hockey, le basket
ou la télévision. N'empêche. Tous les quinze jours, je palpite
à l'idée d'y retourner et je sais que je serai vraiment vieux quand
je n'aurai plus le goût d'y aller. Vivement samedi. Courrier.
Arrivée d'un CD de Laura Veirs. Vie scolaire.
Signature d'un nouveau PAI (Projet d'Accueil Individualisé) pour Lucie
à l'école avec la directrice et le médecin scolaire.
Courriel. Une demande d'abonnement aux
notules. MARDI. TV. La
Maison du diable (The Haunting, Robert Wise, G.-B., 1963 avec Julie
Harris, Claire Bloom, Richard Johnson; diffusé en août dernier sur
Cinécinéma Classic). Lecture.
Violette Nozières, la fille aux poisons (Véronique Chalmet,
Flammarion, 2004; 264 p., 18,90 €). C'est une des affaires criminelles
les plus célèbres du XXe siècle qui a déjà
donné lieu à plusieurs récits (on aurait aimé une
biographie, même succincte, en fin de volume) : le 21 août 1933, Violette
Nozières, 18 ans, empoisonne ses parents dans leur appartement parisien.
Le père meurt, la mère survit, renie sa fille, se réconcilie
avec elle, Violette est condamnée à mort, graciée, réhabilitée
et meurt en 1966. La quatrième de couverture annonce la couleur : il s'agit
d'une "biographie romanesque" et question romanesque, il y a la dose
: dialogues reconstitués, monologues intérieurs, descriptions symboliques,
style Détective ("L'errante s'assied sur un banc et noie ses
larmes dans l'encre du ciel"), rien ne manque. Heureusement, après
le morceau de bravoure ampoulé que constitue l'assassinat proprement dit,
Véronique Chalmet s'éloigne un peu du récit factuel pour
recentrer son propos sur la réception de l'affaire, son impact sur l'opinion
de l'époque et devenir, du coup, plus sobre et plus intéressante.
Sitôt les faits connus, Violette Nozières est livrée à
la vindicte publique. Une haine féroce, bien entretenue par les journaux,
qui tient bien sûr à la nature du crime, le parricide, mais aussi
à la vie dissolue que menait Violette au Quartier latin et surtout aux
justifications avancées par la criminelle pour expliquer son geste, à
savoir les relations incestueuses auxquelles son père la forçait
depuis plusieurs années avec la complicité muette de la mère.
L'auteur évoque aussi, mais on aurait aimé que le sujet fût
un peu plus creusé, la dimension littéraire du personnage. Violette
Nozières devint l'icône des surréalistes qui trouvaient chez
elle un modèle de refus violent de la société : le 1er décembre
1933, André Breton, René Char, Paul Eluard, Maurice Henry, E.L.T.
Mesens, César Moro, Benjamin Péret, Guy Rosey, Salvador Dali, Yves
Tanguy, Max Ernst, Victor Brauner, René Magritte, Marcel Jean, Hans Arp,
Alberto Giacometti, Man Ray cosignent une plaquette intitulée Violette
Nozières pour défendre la parricide; le 17 octobre 1934, Marcel
Aymé signe dans Marianne un article remarquable ("En condamnant
Violette Nozières sans vouloir entendre parler d'inceste, le tribunal s'est
montré fidèle à l'une de ses plus chères traditions.
Il a voulu affirmer le droit du père à disposer absolument de ses
enfants, tout compris : droit de vie et de mort, et droit de cuissage aussi").
Véronique Chalmet aurait pu aussi mentionner un certain docteur Destouches
qui, sous le pseudonyme de Bardamu, étudie dans La Revue anarchiste
d'octobre 1933 le cas de "L'infortunée Violette Nozières"
sous l'angle de l'habitat urbain : "En fait, l'exiguïté des logements
citadins provoque la fornication." Curiosité. Page 39 : "C'est
l'époque où Violette découvre le feu de la passion dans des
romans sentimentaux à quatre sous dévorés le soir sous ses
couvertures et dans les quelques films avec son actrice préférée,
Louise Brooks, qu'il lui a été permis de voir. Peut-être est-ce
parmi l'une de ces références qu'il faut chercher l'origine d'une
phrase, isolée dans une marge [de son cahier de français] et soulignée
: Je souffre le dépit de me voir outragée..." Allons bon, voilà
Molière (Le Misanthrope) ravalé au rang d'auteur de romans
sentimentaux. MERCREDI. Lecture/Écriture.
Les mots croisés (Georges Perec, P.O.L., 1999; 240 p., 179 F).
C'est la partie alimentaire de l'oeuvre : pendant plusieurs années, Georges
Perec a fourni au magazine Le Point sa grille hebdomadaire de mots croisés.
A ces 232 grilles déjà rassemblées dans deux volumes parus
précédemment s'ajoutent ici des problèmes composés
de façon exceptionnelle pour d'autres publications (Politique hebdo,
La Quinzaine littéraire, Jeux et stratégie...) et des grilles
préparées mais jamais publiées dont certaines sans solutions
et sans cases noires, le tout précédé de "considérations
de l'auteur sur l'art et la manière de croiser les mots". Les énigmes
sont de difficulté moyenne, parfois exigeantes mais faisables sans l'aide
des solutions (à part, pour ce qui me concerne la grille 348), et pèchent
parfois par un abus de chevilles ("Au bout du chemin", "Un fragment
de Calderon", etc.). Perec aime utiliser des définitions négatives,
ce qui lui permet de donner place au calembour ("Ne désignent pas
des rencontres entre deux sourds" = ENTREPOTS), à l'à-peu-près
("Ce n'est pas Jeanne d'Arc qui a voulu en bouter hors Langlois" = CINEMATHEQUE)
et à la franche rigolade ("On ne peut pourtant pas dire qu'il ait
fait des croûtes" = LEPARMESAN). Sans oublier quelques exercices de
pure virtuosité, plusieurs grilles blanches et cette grille 344, de 9 X
9, qui contient les mêmes mots disposés horizontalement et verticalement.
TV. Separate Lies (Julian Fellowes,
G.-.B., 2005 avec Tom Wilkinson, Emily Watson, Rupert Everett, Hermione Norris,
John Warnaby, Linda Bassett, Richenda Carey, Christine Lohr; diffusé en
juillet dernier sur Canal +). JEUDI. Presse.
Le "Carnet" du Figaro du jour publie ce texte à la rubrique "Condoléances"
: "Les membres de l'Association des amis de Jacques Martin s'associent à
la tristesse de toutes celles et ceux qui ont sincèrement aimé cet
ayatollah de l'esprit gaulois. L'AJM veillera avec vigilance au respect de la
mémoire de ce phare de l'impertinence." L'existence d'une association
des amis de Jacques Martin interloque déjà un brin mais je me demande
bien ce que recouvre l'expression "ayatollah de l'esprit gaulois". Quant
au "phare de l'impertinence" il rappelle le "Danube de la pensée"
et autres joyeusetés métaphoriques d'une autre époque.
Conjugaison. Je saute du collège
à l'hôpital, puis de l'hôpital à l'école où
se tient la réunion de rentrée pour la classe d'Alice. Comme attendu,
ça grogne quand le maître annonce que les bambins suivront une initiation
à l'allemand, encore une génération d'anglophones en devenir
fauchée dans la fleur de l'âge. En revanche, aucune réaction
quand le même maître déclare que "certains problèmes
se résolveront d'eux-mêmes." TV.
Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec
Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes
6 & 7 diffusés le soir même sur Canal +). VENDREDI.
Bougies. Lucie a aujourd'hui dix ans, quatre
fois moins que la Colombière, et passe de la Barbie à la gerbille,
nouveau pensionnaire du genre rongeur. C'était ça ou un poney.
TV. Rugby. France - Irlande 25 - 3 (en
direct sur TF1). SAMEDI. Football.
SA Epinal - FC Mulhouse 0 - 0. Et ça fait quarante ans que ça
dure. Pendant ce temps, les filles se lancent dans une chasse à la gerbille
et réussissent à récupérer la bestiole échappée
de sa cage avant qu'elle ait fini de bouffer tous les fils de la télé.
Bon dimanche. Notules
dominicales de culture domestique n°321 - 30 septembre 2007 DIMANCHE.
Vie rurale. Dimanche au soleil à Saint-Jean-du-Marché.
C'est peut-être le dernier de la saison, après il faudra reprendre
les activités hivernales, l'itinéraire patriotique départemental
en tête. Les monuments aux morts s'ennuient sans moi. LUNDI.
Vie littéraire. La sortie du numéro
32 d'Histoires littéraires autorise la mise en ligne de mes chroniques
parues dans le numéro précédent concernant l'actualité
et une note de lecture sur Manchette : http://pdidion.free.fr/chroniques/chroniques_2007.htm
Vie familiale. Retour du père
prodigue à son domicile après deux semaines d'hôpital.
Courriel. Une demande d'abonnement aux
notules. TV. Fahrenheit 451
(François Truffaut, G.-B., 1966 avec Oskar Werner, Julie Christie, Anton
Diffring, Cyril Cusack; diffusé ce mois sur Canal +). MARDI.
TV. Violette Nozière (Claude
Chabrol, France, 1978 avec Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Jean Carmet,
Jean-François Garreaud; diffusé sur Canal + en septembre 2005).
Une énigme s'ajoute à l'affaire : qu'a fait Chabrol du s final de
Nozières ? Pour rester dans le sujet, je joins le poème de Benjamin
Péret publié dans la brochure surréaliste évoquée
la semaine dernière, aimablement transmis par BB : VIOLETTE NOZIÈRES
Elle était belle comme un nénuphar sur un tas de charbon de
ce charbon que son père enfournait dans les trains présidentiels au
lieu du président belle comme une perle dans une huître qui ne
sera jamais pêchée belle comme un jeune sabot qui frappe des
fesses paternelles belle comme une hirondelle nichant sous la gouttière
d’une prison en démolition et si jeune qu’on aurait dit un raz de
marée nettoyant une ville de tous ses curés Papa Mon
petit papa tu me fais mal disait-elle Mais le papa qui sentait le feu de
sa locomotive un peu en dessous de son nombril violait dans une tonnelle
du jardin au milieu des manches de pelle qui l’inspiraient Violette qui
rentrait ensuite étudier entre le mécanicien du malheur et
la mère méditant sa vengeance ses leçons pour le lendemain où
l’on vantait la sainteté de la famille la bonté du père
et la douceur de la mère La sienne son billet de mille francs cousu
dans son sordide jupon valait une concierge et son chien hargneux une boîte
de conserve bombée plusieurs escouades de ces flics dont s’enorgueillit
la famille Sur le père rien d’autre à dire N’en parlons plus
Mais le fumier décoré d’une couronne comtale aura de l’avancement à
la brigade mondaine avant d’épouser une riche héritière la
fille d’un quelconque M. Émile tremblant dans son pantalon Passons
le nez bouché Loin de là l’élève Violette
Nozières revient lentement du lycée Fénelon dans l’espoir
que son père sera rentré du jardin Mais il a déjà
préparé une serviette derrière le paravent Plus tard
ce sera sur les boulevards à Montmartre rue de la Chaussée-d’Antin que
tu fuiras ce père dans les chambres d’hôtels qui sont les grandes
gares de l’amour Au croupier au nègre à tous tu demanderas
de te faire oublier le papa le petit papa qui violait Mais la martyre la
mère laissée pour compte manie la vengeance comme on tient
la chandelle singe les héroïnes antiques de bouse sèche pour
venger la serviette maculée oubliée derrière le paravent qui
devait avoir plus d’un trou Et tous ceux qui font uriner leur plume sur
le papier de journal les noirs flaireurs de cadavres les assassins professionnels
à matraque blanche tous les pères vêtus de rouge pour condamner ou
de noir pour faire croire qu’ils défendent tous s’acharnent sur celle
qui est comme le premier marronnier en fleurs le premier signal du printemps
qui balaiera leur boueux hiver parce qu’ils sont les pères ceux qui
violent à côté des mères celles qui défendent
leur mémoire MERCREDI. Decline
and Fall of... Encore une belle bûche cet après-midi.
Dans le jardin, cette fois. Ce n'est plus la peine de faire semblant, on est en
route pour l'hiver et il convient de s'affairer en conséquence. Je sacrifie
donc aux activités de saison, arrache les betteraves, range les meubles
et jeux de jardin et dépends les balançoires du portique. C'est
haut. Tiens, un tabouret. Un machin en plastique qui traîne là depuis
des années. Aubaine. Je me perche, entreprends le décrochage et
crac, le siège, vaincu par le gel et les mauvais traitements se coupe en
deux et me voilà par terre. Bien sûr, je prends la planche de la
balançoire sur la cafetière mais le bilan est positif : il n'y a
rien de cassé à part le tabouret, les filles de la pharmacie qui
lorgnaient, j'en suis sûr, par la fenêtre donnant sur le jardin ont
fait semblant de regarder ailleurs et je ne m'étais pas passé la
corde autour du cou. TV. Girondins
de Bordeaux - FC Metz 1 - 2 (en direct sur France 3). Lecture.
Les Sentiers du désastre (The Road to Ruin, Donald Westlake,
2004; éditions Payot & Rivages, coll. Thriller, 2006, pour la traduction
française, traduit de l'américain par Jean Esch; 304 p., 20 €).
Il devient difficile de suivre la production de Donald Westlake. Pas en raison
de son abondance, après tout, on est bien arrivé à suivre
Ed McBain de bout en bout mais à cause des zigzags de ses sorties en France
: là où Ed McBain alignait comme un métronome les épisodes
de la saga du 87e District, il faut louvoyer pour Westlake entre les vraies nouveautés,
les rééditions des oeuvres sous pseudonyme et les nouvelles traductions,
le plus souvent dotées d'un titre différent de l'originale, d'ouvrages
parus anciennement dans la Série Noire. Ce qui nous fait en moyenne trois
ou quatre nouveaux Westlake par an parce que l'homme, qui doit bien être
septuagénaire à l'heure qu'il est, continue à avoir la plume
alerte. Il oscille désormais entre le polar à tendance sociale dans
la veine du Couperet et les aventures de son antihéros récurrent,
le cambrioleur Dortmunder dont ces Sentiers constituent un nouveau volet.
L'amateur sait que les cibles de la bande à Dortmunder constituent un des
charmes de la série : quand ces Pieds Nickelés américains
décident de cambrioler une banque, ce n'est pas du contenu des coffres
qu'il s'agit mais de déménager l'édifice entier. Ce qui suscite
ici leur convoitise, c'est la collection de voitures anciennes d'un richard chez
lequel ils réussissent à se faire engager comme domestiques. Présenter
Dortmunder dans un costume de majordome, c'est une façon claire pour Westlake
de payer son tribut à P.G. Wodehouse et à Jeeves, son personnage
emblématique (on trouve même ici, pour rendre les choses encore plus
évidentes, un flic nommé Wooster, comme le nobliau aux services
duquel Jeeves est attaché). L'humour à froid, l'ironie, l'absurde,
les mêmes ingrédients sont à l'oeuvre chez Wodehouse et chez
Westlake pour le plus grand plaisir du lecteur. Et si on peut légitimement
trouver que Westlake ronronne un brin, que cet épisode est un peu plus
plat que les précédents, ce ne sont sans doute que caprices d'enfant
gâté par un auteur qui nous comble depuis des lustres et qui, de
toute façon, nous sortira dans six mois un nouvel épisode propre
à faire oublier toutes les réticences éventuelles.
JEUDI. Littérature.
Grâce à deux émissaires notuliens, ma bibliothèque
s'enrichit de deux curieux objets : Pour un Perec lettré, chiffré
de Jean-Michel Raynaud publié en 1987 aux Presses Universitaires de Lille,
dont je n'avais jamais entendu parler en dix ans de Perecquie et qui était
encore en vente cette semaine au Hall du Livre à Nancy pour 120 francs,
et la Lettre du Baron de Petdechèvre à son secrétaire
au château de Saint-Magloire (Pierre Cailler, Genève, 1949) signée
Arthur Rimbaud mais dont je ne sais si elle doit être désormais considérée
comme un faux authentique. J'en appelle ici à la notulie érudite
pour m'éclairer sur ces deux ouvrages. Spectacle.
Derniers feux de célébration anniversaire pour Lucie qui, conduite
par plus courageux que nous, assiste à une représentation du Cirque
Plume à Thaon-les-Vosges. TV.
Desperate Housewives (série américaine de Marc Cherry, 2007 avec
Eva Longoria, Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross; saison 3, épisodes
8 & 9 diffusés le soir même sur Canal +). VENDREDI.
TV. Zonzon (Laurent Bouhnik, France,
1998 avec Pascal Greggory, Gaël Morel, Jamel Debbouze, Fabienne Babe, Elodie
Bouchez, Véra Briole, Jean-François Gallotte; diffusé ce
moi sur Canal +). SAMEDI. TV.
Joyeuses Pâques (Georges Lautner, France, 1984 avec Jean-Paul Belmondo,
Sophie Marceau, Marie Laforêt; diffusé ce mois sur Cinécinéma
Star). Bon dimanche. |