Notules dominicales 2009
 
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Notules dominicales de culture domestique n°407 - 5 juillet 2009

LUNDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Un volume de la série Fascination de Stephenie Meyer (Hachette). Je n'ai pu saisir le titre de l'épisode. Le résumé qui figure sur la quatrième de couverture commence par un gros D.

Vie professionnelle. Dernières heures de cours. Les élèves de sixième ont écrit "Bonne vacances" sur le tableau, histoire de me remercier pour les leçons d'orthographe que je leur ai prodiguées.

MARDI.
Vie professionnelle. Ce matin, je surveille l'épreuve de français du brevet. Je lis de l'ethnologie, ma collègue lit Marc Lévy, nous sommes heureux et tranquilles jusqu'à ce qu'on vienne me quérir en ma qualité de doyen. J'ai alors toutes les peines du monde à persuader la collègue affectée à la salle d'à côté que la suscription "A l'attention du surveillant-lecteur" n'est PAS le titre de la dictée.

Lecture. Traquer les ombres (Gone to Ground, John Harvey, 2007; Payot & Rivages, coll. Thriller, 2008 pour la traduction française, traduit de l'anglais par Mathilde Martin; 384 p., 21,50 €).
C'est ce qu'on pourrait appeler un livre orphelin, d'un auteur orphelin du personnage qui a occupé ses livres précédents. Pour John Harvey, c'est le deuxième après Couleur franche qui, en 2004, faisait suite à une dizaine de titres consacrés à l'inspecteur Resnick. Traquer les ombres survient après la trilogie Frank Elder qui a montré que John Harvey pouvait conserver sa place au sommet du polar britannique. Les livres orphelins ne sont pas les meilleurs de leurs auteurs et celui-ci vient confirmer ce constat. Il faut bien sûr compter avec la relative déception du lecteur, habitué à un héros et à un cadre bien particulier. Il faut aussi, pour ce qui est de John Harvey, compter avec le fait que cet auteur n'est pas un styliste et que ses séries valaient surtout par la personnalité de leurs protagonistes. Un personnage un peu plus fade, une intrigue un peu plus lâche et la magie disparaît. C'est ce qu'on peut constater ici où l'enquête menée par l'inspecteur Will Grayson sur le meurtre d'un homosexuel de Cambridge ne parvient jamais à atteindre la vitesse supérieure. A partir de là, les défauts et les tics d'écriture prennent davantage de relief, comme ces descriptions systématiques de vêtements et de menus qui encombrent le récit. Plus généralement, John Harvey ne parvient pas à faire oublier le caractère anachronique des procédures policières qu'il met en scène. C'est un anachronisme général, qui touche le genre policier tout entier, mais sur lequel à ma connaissance aucun spécialiste ne s'est encore penché. Je m'explique : les enquêteurs, privés ou officiels, des polars d'aujourd'hui se déplacent autant que ceux des années cinquante. Ils font des kilomètres pour aller rencontrer telle ou telle personne impliquée dans le cas qu'ils étudient, ils galopent d'un bout à l'autre de la ville ou du pays, ce qui donne à l'auteur du matériel descriptif, des portraits, des lieux des itinéraires qui, dans la réalité doivent aujourd'hui être gommés par l'utilisation du téléphone de poche et de l'ordinateur. Cet anachronisme, que l'on accepte ou que l'on oublie chez des auteurs comme Mankell ou Indridason, apparaît ici comme une autorisation à faire du remplissage.

MERCREDI.
Epinal - Eloyes (et retour). Je suis sur la même ligne ferroviaire mais vers le sud, en direction d'un collège inconnu où je dois corriger les épreuves surveillées hier. Le 7 heures 31 a laissé place au 7 heures 20. Je ne demanderai jamais de mutation pour le collège d'Eloyes même si celui-ci est beaucoup plus proche de la gare. D'abord, il n'y a pas de bistrot sur le trajet et ensuite personne ne lit dans le train.

JEUDI.
Vie professionnelle. Je retourne au collège pour les festivités de fin d'année, cérémonie des adieux pour laquelle je suis appelé à prendre la parole. C'est le moment où s'exerce une des formes les plus pauvres du discours, celle qu'on pourrait appeler la rhétorique d'entreprise. Je serais étudiant, je ferais un mémoire, une thèse même sur la rhétorique d'entreprise, celle qui se déploie au moment de saluer ceux qui la quittent pour une raison ou une autre. "Les morts sont tous des braves types" chantait Brassens en évoquant les hommages funèbres. Certes. Mais que dire alors de ceux qui quittent une boutique pour raison de retraite ou de mutation tels qu'ils apparaissent dans la rhétorique d'entreprise ? Ce sont des dieux vivants, des gens sans tache, des femmes et des hommes parfaits. Cela tient sans doute au fait que, à la différence des défunts, ils sont encore en mesure d'entendre ce que l'on dit d'eux au moment de l'hommage rendu. La pommade coule alors à flots et ils s'en vont, couverts de fleurs et de louanges, assurant de leur souvenir indéfectible des collègues dont ils auront oublié le nom dans les quinze jours. J'exagère bien sûr, il m'est arrivé de voir partir de ce collège où l'on trouve plutôt moins de fâcheux qu'ailleurs des personnes de qualité avec lesquelles j'aurai entretenu un peu plus que des liens strictement professionnels. Par la magie de la rhétorique d'entreprise, l'être le plus lymphatique est loué pour son dynamisme à toute épreuve, l'homme le plus falot qui soit se retrouve paré d'un charisme éblouissant et le con majuscule se voit doté de qualités jusqu'alors insoupçonnables. C'est bien simple, si je partais aujourd'hui, quelqu'un se lèverait pour vanter ma jovialité légendaire et mon sens inné de la conversation. Je participe de temps à autre à la rhétorique d'entreprise mais en général, j'essaie d'éviter les figures imposées pour mitonner une petite soupe ou je mets plus de séné que de rhubarbe. J'y vais ce soir de mon petit couplet, en hommage au principal qui quitte le collège pour l'académie de Toulouse. J'en livre ici un extrait qui ne peut être compréhensible que si l'on sait que le principal en question fut autrefois professeur d'éducation physique.

" [...] Le prof de gym qui devient principal, c’est un poncif récent de l’Education nationale. Et c’est là-dessus que je vais bâtir ma chronique annuelle en m’efforçant de répondre à cette question : qu’est-ce qui peut bien pousser ce beau spécimen de l’humanité, apparemment éloigné de tout ce qui est paperasse, dossiers, rapports ou réunions, à jouer les défroqués du survêtement pour se lancer dans une carrière administrative ? La réponse est simple : le prof de gym souffre.

Il souffre déjà du fait qu’on l’appelle prof de gym, alors qu’il exerce le noble métier de professeur d’éducation physique et sportive. Ça, c’est un syndrome connu, le syndrome de l’hypertrophie des étiquettes, qui a rayé des cadres les profs de dessin, de français, de musique ou de sciences naturelles. Désormais, les arts sont plastiques, les lettres sont modernes ou classiques, l’éducation est civique ou musicale, et la math est matique. Mais le prof de gym, même doté de son titre à rallonge, souffre encore.

Il souffre de son histoire ou plutôt de l’absence d’histoire de sa discipline. Malgré l’apologie de l’exercice physique que l’on peut trouver chez Montaigne, Rabelais ou Rousseau, il fallut en effet attendre 1791 pour voir Talleyrand proposer de faire du corps un objet central de l’instruction, 1850 pour voir la loi Falloux inscrire l’enseignement de la gymnastique dans les matières facultatives de l’école primaire, 1880 pour voir la matière faire partie de l’enseignement primaire obligatoire, 1981 pour voir l’EPS quitter le ministère de la Jeunesse et des Sports et entrer dans le giron de l’Education Nationale, et 1982 pour voir enfin la création d’un concours d’agrégation concernant la matière. Tout au long de cette jeune histoire, l’éducation physique oscille, en gros, entre un pôle militariste et un pôle hygiéniste. D’un côté la gymnastique amorosienne qui doit former un soldat polyvalent capable d’escalader un mur comme de franchir un fossé de fortification, de sauter sur un cheval au galop comme de savoir se servir de tous les types d’armes blanches ou à feu (je cite Jules Ferry en 1882 : "Nous sommes bien résolus à organiser, dans toutes les écoles de tous les ordres, une sérieuse et forte éducation militaire dont l’enseignement de la gymnastique soit la base et le principe"); de l’autre, la gymnastique suédoise, pratique hygiénique qui permet de compenser l’action débilitante des travaux intellectuels ainsi que les méfaits de l’urbanisation et de l’industrialisation, dans le but de protéger l’enfant mais aussi la race, attention, les dérives eugénistes ne sont pas loin. Mais revenons à notre prof et à ses souffrances.*

Le prof de gym souffre de son isolement dans son lointain gymnase qui sent la chaussette tiède et la douche mal rincée. Il tente bien quelques incursions en salle des professeurs pour essayer de faire comme les autres et gagner un soupçon de normalité. C’est pitié de le voir alors arriver à la récréation, le survêtement poché aux genoux et lustré aux fesses d’être resté trop longtemps assis, le sifflet pendouillant lamentablement autour du cou comme la clarine muette d’une vieille vache descendue trop tôt de l’alpage.

Le prof de gym souffre, obligé à longueur d’année de se coltiner les fins sarcasmes de ses collègues, des humoristes tous plus subtils les uns que les autres : "Pas trop de copies à corriger ce soir ? Ça va, ton cartable, pas trop lourd ?" et ainsi de suite.

Le prof de gym souffre pour faire admettre à ses élèves que l’éducation physique est une discipline aussi chiante que les autres, pour doucher l’enthousiasme de cette meute qu’il accueille en début d’année : "M’sieu, M’sieu on fait foot aujourd’hui ? Ah, non, mes enfants, là, on va travailler le cheval d’arçon. Pendant cinq semaines". Non mais.

Le prof de gym souffre tous les jours de l’année sauf un. C’est le jour de gloire du prof de gym, son triomphe, son apothéose : c’est le jour du cross du collège qu’il prend soin de mettre en place à la charnière automne hiver, histoire de bénéficier de conditions climatiques optimales pour emmerder, au sens propre si l’on peut dire, le plus de monde possible. Il plante alors ses collègues finauds le long du parcours avec une vague consigne d’observation statique et cache mal sa jubilation à les voir bleuir au fil des heures. L’événement lui permet en outre de renouer avec son passé historico-militaire, de redevenir un vrai prof d’éructation physique avec parcours balisé, mouvements de troupes et médailles en chocolat.

Un jour, à force de souffrir, le prof de gym se rebelle. On va voir ce qu’on va voir, dit-il en frottant ses mains abîmées par les multiples pressions sur le poussoir du chronomètre. Puisqu’il ne peut être l’égal des autres, il va être leur supérieur. Pour prouver qu’il n’est pas plus bête qu’un autre, il passe des concours et comme il n’est pas plus bête qu’un autre, il les réussit. Le voilà stagiaire, principal-adjoint, principal, chef. Pendant ses vacances, il s’entraîne discrètement à porter des chaussures de ville, il achète des stylos, un cartable pour ranger L’Equipe, il se rase tous les jours, apprend à faire un nœud de cravate. Les premières années sont difficiles, le job d’adjoint n’est pas une sinécure, mais il est là pour apprendre et il sait ce que c’est que souffrir. De temps en temps, il passe sa tête dans le bureau du principal, histoire de voir comment c’est meublé. Si le chef n’est pas là, il essaye son fauteuil, met ses pieds sur le bureau, comme ça, pour voir comment ça fait. En réalité, c’est plus souvent le principal qui vient le voir dans son petit bureau à lui tout riquiqui : "Dis donc, Machin, j’ai une réunion au Conseil général, alors tu gères, hein ? T’oublies pas qu’on a trois profs absents cet après-midi, que les cinquièmes sont en visite au château et qu’il me faut les emplois du temps aménagés pour le pont de l’Ascension demain matin. Allez salut je file, j’suis déjà en retard."

Un beau jour enfin, le prof de gym devient principal, son heure est venue. Pour la pré-rentrée, il a mis ses nouvelles chaussures, noué sa cravate correctement et planqué, en souvenir du bon vieux temps, une petite paire d’haltères sur l’étagère supérieure de son armoire où les dossiers sont bien rangés. Il accueille les professeurs, puis les élèves, les premiers ont remballé leurs sarcasmes, les seconds savent qu’il ne faut plus compter sur lui pour taper un foot. Il préside son premier conseil d’administration, reçoit ses premiers élèves exclus de cours, cajole son premier inspecteur, met en place des projets, des réformes, un tas de trucs ambitieux qu’il refilera comme une patate chaude à son successeur quand lui-même aura obtenu sa mutation vers des cieux plus prestigieux et plus cléments. A part ça, il est gentil avec sa secrétaire, il lit le journal, reçoit du courrier important et passe de temps en temps voir son adjoint : "Dis donc Machin, c’est toi qui verras les profs qui veulent modifier les emplois du temps, OK, moi j’ai une réunion avec l’Inspecteur d’Académie, je file, j’suis déjà en retard, etc." Il n’était pas un prof comme un autre, il est devenu un principal comme un autre. Quoique. Pour qui sait observer, le principal ex-prof de gym n’est pas tout à fait un principal comme un autre. Il a parfois gardé de ses anciennes attributions un goût marqué pour les voitures voyantes et les lunettes de soleil miroir, une tendre dilection pour la bonne plaisanterie gauloise qui sent bon la douche collective d’après match et un attrait certain pour la tape dans le dos amicale qui vous démonte l’omoplate et vous envoie valser contre l’armoire à dossiers, attention tu vas faire tomber mes haltères. [...]"

* Sources historiques : Patrick Clastres & Paul Dietschy, Sport, culture et société en France du XIXe siècle à nos jours, Hachette Supérieur, coll. Carré Histoire, 2006.

SAMEDI.
IPAD. 19 décembre 2004. 87 km (4222 km)


121 habitants

Le monument est au sommet du village, après l’église, on y accède par une volée de marches.

De face :

Bazoilles

A ses enfants morts pour la France

1914-1918

CAILLOT Charles 1914

GEORGES Louis 1914

MORIZOT Georges 1915

VAUTRIN Antoine 1915

COLLE Albert 1915

COLLIN Noël 1915

COLLE Clément 1917

COLLIN Henri 1918

THOMERET Marcel 1918

GAILLOT Louis 1918

1939-1945

BOURGUIGNON Pierre 1940

Côté droit :

Jacques COLLIN

8-3-1952

Côté gauche, un médaillon émaillé :

A la mémoire

de mon cher Fils et Frère regretté

VAUTRIN Antoine

Mort pour la France

27 septembre 1915 âgé de 20 ans

Priez pour lui.


L'Invent'Hair perd ses poils.


Lyon (Rhône), photo de Marc-Gabriel Malfant, avril 2006.

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°408 - 12 juillet 2009

DIMANCHE.
Vie musicale. Michael Jackson est mort. Consolons-nous : John Lennon est vivant. C'est mon nouveau voisin de palier, il est arrivé la semaine dernière, j'ai pris son bouton de sonnette en photo.

Bien sûr, il a un peu transformé son nom, de plus il a troqué ses lunettes pour des verres de contact, il s'est laissé poussé la bedaine et a coupé ses cheveux, bien sûr il me regarde bizarrement quand je le croise et que je me mets à fredonner d'un air entendu "Imagine all the people..." mais je sais que c'est lui. Je compte sur votre discrétion.

LUNDI.
Vie politique. "Le Front National échoue aux élections municipales d'Hénin-Beaumont" (les journaux). La tête de liste du FN était occupée par un certain Steeve Briois. Les férus d'anagrammes auront remarqué que l'on retrouve dans cet état-civil toutes les lettres du nom Stirbois, celui de Jean-Pierre et Marie-France qui furent parmi les premiers élus municipaux de ce parti, à Dreux si je ne m'abuse, en 1983.

TV. TMC diffuse ce soir Le Trou normand (Jean Boyer, 1952). Le film serait oubliable si Bourvil n'y chantait une de ses meilleures chansons, ma préférée pour tout dire : "Les enfants fan fan". La version du film est moins bonne que la version studio, celle que je possède en tout cas, enregistrée le 25 juin 1952.

MARDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

MERCREDI.
Sucrette story. Jour de visite pour Lucie à l'hôpital de Saint-Avold. Les résultats sont sensiblement les mêmes qu'en avril dernier, voire en léger progrès : hémoglobine glyquée à 8,2 (un dixième de mieux mais la norme est à 7,5), 47% des résultats conformes aux objectifs (+ 5%). C'est un soulagement car l'optimisme n'était pas de mise avant cette entrevue avec le docteur K. La mise en place de l'insulinothérapie fonctionnelle, pour laquelle je m'étais rendu à Saint-Avold en juin, devrait permettre de poursuivre dans cette voie rassurante. J'ai l'impression, en écrivant cela, de rédiger un bulletin scolaire. Si je devais rester dans ce registre, je dirais que l'élève en question est bien courageuse.

JEUDI.
Courrier musical. Arrivée d'un disque des Sœurs Etienne, charme désuet peut-être mais les harmonies vocales ne sont pas si ringardes. La compilation s'arrête en 1950, ce qui nous prive de la chanson d'actualité "Faire le Tour de France" que je dois avoir ailleurs, mais où ?

Lecture. Le Correspondancier du Collège de 'Pataphysique. Viridis Candela, 8e série, n° 5 (15 septembre 2008, 128 p., 15 €).
Un numéro entièrement dédié aux Pieds Nickelés dont on peut retrouver les faciès que l'on imagine rubiconds sous les traits des différents dessinateurs, les calembours improbables ("Les habitants de Rognon-les-Abattis sont fascinés par un éclairage a giorno - celui qui inventa les kiosques"), les comparaisons inimitables (untel gueulant "comme un cochon de lait auquel on a barboté son biberon", un autre roulant "des yeux de papillon qu'on chatouille") assortis d'un tas d'informations fouillées sur la saga. Epatant.

SAMEDI.
IPAD. 26 décembre 2004. 166 km (4388 km)


647 habitants

Premier monument moderne, une flamme de bronze stylisée située devant l’église.

1914-18

CARCHON Henri

DE CONTET Camille

LHUILLIER Augustin

MORIOT Jules

MORIZOT Jules

PERDRIX Jules

RAOUL Jules

RICHY Maurice

SCHENER Marcel

1939-1945

BASTIAN Pierre

Il valait mieux ne pas s’appeler Jules à cette époque dans ce village.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse), photo de Francis Pierre, 28 avril 2006.

Bon dimanche.