Notules dominicales 2009
 
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Notules dominicales de culture domestique n°403 - 7 juin 2009

DIMANCHE.
Vie familiale. Rassemblement de la Didionnée, au sens large du terme, pour célébrer les cinquante ans de mariage de mes parents. Ce qui signifie que les choses, et parmi celles-ci celle que j'appelle moi, ayant été faites dans l'ordre et suivant les convenances, je ne dois pas être très loin moi-même du demi-siècle.

LUNDI.
Lecture. Zazie dans le métro (Raymond Queneau, Gallimard, 1959; rééd. in "Œuvres complètes III, Romans II, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 530, textes établis et présentés par Paul Gayot; 1838 p., 67 €).
De la difficulté qu'il y a à choisir tel livre plutôt que tel autre quand on possède une bibliothèque convenablement remplie. Autrement dit, comment répondre à la question : "Qu'est-ce que je vais lire maintenant ?" Pas facile. Il y a d'abord les nouveautés, les achats récents, aussitôt acquis, aussitôt ouvert, aussitôt lu, mais c'est rare. Souvent, les achats interviennent en cours de lecture d'un livre qui en entraîne un suivant et le temps que cet enchaînement prenne fin, la nouveauté a commencé à s'empoussiérer sur l'étagère et a été supplantée par une ou plusieurs autres. Il y a les obligations, les livres reçus pour chronique, là on a des priorités, des délais. Il y a les impératifs professionnels, relire Nadja chaque année avant le cours sur le surréalisme, y trouver de nouveaux itinéraires à explorer. Il y a les enchaînements dont on parlait à l'instant, le Biribi de Dominique Kalifa qui donne envie de lire le Biribi de Georges Darien, la biographie de Narcisse Ancelle qui appelle à se plonger dans la Correspondance de Baudelaire. Il y a les aléas géographiques, en Creuse je lirai Michon, en Grèce je relirais Alexakis, partout je lirais Nicolas Bouvier mais je ne vais jamais nulle part. Il y a les limites physiques : pas de pavés hors vacances, parce qu'il faut les trimballer dans le train. Il y a les livres offerts, et puis tout ce qu'on glane dans les revues, les journaux, dans les conversations, il y a les notuliens aux conseils avisés (oui, MGM, je lirai le Quinzinzinzili de Régis Messac, mais quand ?). Il y a les incontournables, les auteurs qu'on suit de livre en livre, les sagas policières et les lectures homéopathiques mais ininterrompues depuis des années de Proust, Joyce, Kafka, Flaubert... Il y a les notules, à ne pas négliger. Car s'il y a une chose qui me préoccupe lorsque j'ouvre un livre - à part la question de choisir lequel je lirai ensuite, toujours présente - c'est de savoir quelle notule je pourrai en tirer pour le dimanche qui suivra la fermeture du bouquin. Quand je notulais sur les films que je voyais, cela me taraudait tellement que j'en perdais mon plaisir de spectateur, raison pour laquelle j'ai renoncé aux notules cinématographiques et télévisuelles. Pas facile de choisir, donc. A un point tel qu'à un moment donné, j'avais mis au point un algorithme très simple qui me permettait de ne me fier qu'au hasard pour choisir mes lectures : le nombre de lettres de l'auteur et du titre du livre A que j'étais en train de lire commandait le choix du livre B que j'allais lire et ainsi de suite, méthode intéressante pour le suspense induit et la chance ainsi donnée à des titres oubliés, négligés ou pour lesquels j'avais perdu le goût qui me les avait fait acquérir. Cela a duré des années jusqu'à ce que je décide d'y mettre fin. Un jour, je fis ce que tout le monde fait : j'achetai un livre qui me faisait envie et je le lus dans la foulée, plaisir inoubliable. Le lendemain, j'en achetai un autre que je n'eus pas le temps de lire, puis un autre et c'est ainsi que je me retrouvai dans le foutoir que j'essaie aujourd'hui de décrire pour dire ce qui m'a amené à me remettre à Queneau. Parce que ça fait un moment que ça traîne, Queneau, mais sans que je réussisse à passer le pas. Peur de ne pas y retrouver le plaisir de la première lecture (1975 tout de même pour Zazie), peur déjà exprimée dans une notule de novembre 2004 : "C'est à cause d'études de ce genre [il s'agissait à l'époque d'une intervention au séminaire Perec] que je n'ose pas relire Queneau : j'ai eu l'impression, à lire et à entendre certains spécialistes, que le plaisir pris lors d'une première et jeune lecture de Queneau était en quelque sorte condamnable, que l'on se trompait si on le lisait en souriant..." Pour que je reprenne Queneau, il a fallu une conversation toute bête samedi soir, Lucie qui parlait d'un de ses condisciples surnommé Douki. Douki, Douki, de Douki à Doukipudonktan, le premier "mot" de Zazie dans le métro, il n'y avait qu'un pas et j'avais à peine plié ma serviette que j'étais en compagnie de Zazie et de tonton Gabriel. Avec un plaisir intact, le même qu'à la première lecture enrichi par quelques connaissances acquises depuis et facilitées par cette édition savante. Bien sûr, il y a Joyce, Shakespeare, Hegel et bien d'autres dans Zazie mais il y a aussi Les trois orfèvres et des tas d'inventions sacrément poilantes. "Il n'ya pas que la rigolade, il y a aussi l'art", dit Gabriel, mais la formule est à double sens. Queneau, j'en suis maintenant convaincu, se plie à tout lecteur, ce en quoi il rejoint Perec. Pas besoin de connaître les autobiographèmes pour déguster La Vie mode d'emploi, pas besoin de la lecture évangélique d'Henri Diament pour goûter Zazie dans le métro même si bien sûr ce sont deux textes qui valent aussi par la multitude des pistes d'étude qu'ils offrent. Pour Queneau, on pourra par exemple suivre la direction "fiction dans la fiction" récemment remise à l'honneur par les travaux du Collège de 'Pataphysique en partant de cette méditation de Gabriel : "Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve (charmant), Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot (oh ! pardon)". Pour rester dans le domaine pataphysique, on pourra aussi se replonger dans le numéro 27 des Carnets pour une étude topographique de Zazie due à Frédéric Descouturelles intitulée "Maizoukicrêchegaby ?" : on y trouvera tout, de la boutique de Gridoux au banc municipal où Zazie est abordée par Pédro-surplus. Bon maintenant, qu'est-ce que je vais lire ?

MARDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). La Vague de Todd Strasser, aux éditions Jean-Claude Gawsewitch.

Vie professionnelle. Mon patron se marie en fin de semaine. Je profite de l'euphorie dans laquelle je l'imagine baigner pour déposer deux demandes de congé exceptionnel concernant deux déplacements que j'ai à faire prochainement.

MERCREDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

JEUDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée..., un vieux Folio fatigué. J'imagine que les adolescentes d'aujourd'hui trouvent désormais ce livre dans les bibliothèques de leurs parents.

Vie domestique. Après trois jours de boulot, les plombiers nous quittent, la nouvelle chaudière est installée. En plus, elle fonctionne. Ces types m'épatent.

VENDREDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Mille soleils splendides de Khaled Hosseini en 10/18 et, moins bucolique, Le meilleur du DSCG 1, Gestion juridique fiscale et sociale chez Foucher. Brrr.

SAMEDI.
Vie professionnelle. Comme annoncé précédemment, mon patron convole aujourd'hui. Je le félicite chaleureusement : il m'a accordé mes demandes de congé.

IPAD. 31 octobre 2004. 51 km. (3988 km).


275 habitants

Une dame m'indique qu'il y a une plaque dans l'église, mais celle-ci est fermée. La dame me conseille de revenir le 11 novembre.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Le Teil (Ardèche), photo de Marc-Gabriel Malfant, avril 2006

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°404 - 14 juin 2009

DIMANCHE.
Vie électorale. La liste pour laquelle j'ai voté aux élections européennes atteint le score qu'elle était en droit d'espérer. Je suis sûr que c'est grâce à moi. Je me sens en effet, devant ces échéances, empli d'une importance qui ne reflète en rien la réalité. Avant un scrutin, je suis toujours persuadé que c'est grâce à moi que le camp que j'ai choisi va l'emporter et que les autres, privés de mon précieux soutien, vont se ramasser lamentablement. La politique n'est pas le seul domaine sur lequel je m'imagine régner en maître. Un journal que je cesse d'acheter est condamné à cesser de paraître dans les plus brefs délais, un commerçant auquel je retire ma pratique ne peut que mettre la clé sous la porte, le PMU, que j'ai délaissé pour les paris sur le football, doit sentir le vent de la faillite, les compagnies pétrolières, depuis que je prends le train, sont au bord du gouffre et quand je cesserai de fumer, les buralistes descendront dans la rue. L'autre jour, j'ai vu le marchand de légumes du quartier au volant d'un 4 fois 4. Je n'ai fait ni une ni deux, j'ai cessé de m'approvisionner chez lui. Deux jours après, il n'avait toujours pas fermé boutique. J'étais stupéfait.

Lecture. Le Verdict du plomb (The Brass Verdict, Michael Connelly, Little, Brown & Company, New York, 2008 pour l'édition originale; Le Seuil, coll. Policiers, 2009 pour la traduction française, traduit de l'américain par Robert Pépin; 464 p., 22,80 €).
C'est la deuxième fois que Michael Connelly met en scène l'avocat Mickey Haller. Rangé des prétoires à la suite de l'affaire racontée dans La Défense Lincoln (2006), il renfile ici la robe pour défendre un producteur hollywoodien accusé de meurtre. On connaît le schéma, maintes fois décliné dans le polar et le cinéma américains, qui consiste à raconter la constitution du dossier de la défense avant d'aboutir au procès, celui-ci étant en général truffé de révélations de dernière minute qui promènent l'accusé d'un bord à l'autre de l'acquittement. Dans l'exercice, Connelly est un as, un roi du suspense judiciaire. Sa virtuosité est telle qu'il tombe ici dans la facilité, ajoutant dans le dernier chapitre quelques rebondissements inutiles qu'on lui pardonnera en raison de ce qui suit : sûr de son fait, maître de son sujet, il a décidé de ne pas s'en contenter et d'ajouter des contraintes au schéma classique. C'est ainsi que Mickey Haller hérite, au début de l'histoire, de l'ensemble des affaires traitées par un de ses collègues qui vient de mourir assassiné. Ce qui fait que non seulement il doit se coltiner le cas principal, celui du producteur, mais aussi tout un lot de cas annexes entre lesquels il doit jongler. Sans oublier la menace qui pèse sur sa propre personne puisqu'il semble être lui aussi dans le collimateur de ceux qui ont abattu son confrère. Le Verdict du plomb est un véritable écheveau, un filet d'intrigues sur lequel Connelly règne en maître. Il parvient aussi, ce n'est pas le moindre de ses mérites, à ne pas perdre le lecteur dans les arcanes du système judiciaire américain qui n'a rien de simple. Après la déception causée par A genoux, son livre précédent qui n'était qu'une nouvelle artificiellement gonflée, Connelly revient ici en grand patron. On notera que son héros habituel, Harry Bosch, fait quelques apparitions où il s'ingénie à mettre des bâtons dans les roues de Mickey Haller.

MARDI.
Courriel. Deux demandes d'abonnement aux notules.

MERCREDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Gomorra de Roberto Saviano (Gallimard).

Vie professionnelle. Jour de travail au collège, la fameuse "Journée de solidarité" instaurée pour rattraper le lundi de Pentecôte au cours duquel nous avons chômé. On n'en fait pas beaucoup plus aujourd'hui, mais le pique-nique est sympathique. On en oublie de célébrer la première prise d'arme qui eut lieu lundi dans l'établissement, et à mains nues, sans portique de sécurité ni détecteur de métaux. Un pistolet à billes, c'est encore modeste mais je suis sûr qu'on peut faire mieux.

Vie littéraire. J'apprends par la liste Oulipo que le numéro 4 de la revue Teckel (les trois premiers ont été chroniqués ici) est sorti.

Lecture. Café de Flore, l'esprit d'un siècle (Christophe Boubal, éditions Lanore, coll. Littératures, 2004; 208 p., 23 €).
L'auteur n'est autre que le petit-fils du fameux Boubal, dit le Patron, propriétaire du Flore de 1939 à 1983. Le livre est donc un plaidoyer pro domo, destiné à célébrer la grandeur de ce monument historique, phare longtemps incontournable de la vie intellectuelle parisienne. Sans surprise, Boubal Junior fait du name dropping et aligne les anecdotes au fil d'un récit plutôt alerte et bien écrit, si l'on fait abstraction de quelques passages où le lyrisme limonadier s'avère un peu pesant ("Si Apollinaire fut l'edelweiss précieux qui fleurit sur les cimes intellectuelles du Saint-Germain-des-Prés du début du siècle et Jean-Paul Sartre le pavot fascinant qui poussa dans le secret du Flore sous les Années noires, il n'est pas faux de dire que Boris Vian fut le lys fragile et surdoué qui prit sa sève dans les nuits de l'après-guerre germanopratine", etc.). En avant donc pour les stations de Sartre, les frasques de Blondin, les nappes crayonnées de Giacometti et tutti quanti. Heureusement, Christophe Boubal se révèle un fin connaisseur de la littérature et sait ne pas s'arrêter aux têtes d'affiche. Il rend ainsi hommage à Gabriel Pomerand, poète lettriste poussé à l'ombre d'Isidore Isou, à Albert Vidalie, l'auteur des Bijoutiers du clair de lune, à Olivier Larronde qui anagramma son nom dans le titre de son recueil Rien, voilà l'ordre et à d'autres seconds rôles. Il n'hésite pas non plus à prendre position en décrétant que, sur le plan cinématographique, "le grand titre de gloire de l'établissement est de servir de décor presque constant à l'œuvre la plus importante des années 1970 : La Maman et la Putain de Jean Eustache (1970)", un terrain sur lequel on le suivra volontiers. Ces qualités ne doivent pas faire oublier quelques inexactitudes (Boris Vian ne fut pas, à ma connaissance, élève de Normale Sup', mais de Centrale) et quelques libertés orthographiques avec les noms des personnalités évoquées. Quant à faire d'Alain Queneau un visiteur du Flore, c'est faire injure à tous les Raymond de la Terre. Je ne suis jamais entré au Flore, je ne m'y suis jamais exposé en terrasse. Mais je ne suis jamais passé devant sans penser à ma mère qui faisait de même chaque matin, à la fin des années 1950, sortant du métro Mabillon pour aller taper à la machine rue de Seine chez un certain René Z., "ingénieur en fumisterie" - tout un programme.

SAMEDI.
Vie littéraire. Je fais l'école buissonnière. Quatre heures de route, une heure pour la jaffe et la sieste en pleine cambrousse, j'ai emporté mon casse-croûte et mon matelas, trois heures de vie publique à Jaligny-sur-Besbre (Allier) pour le Prix René-Fallet et quatre heures de nouveau pour le retour, journée bien remplie. A Jaligny, comme je le craignais depuis un moment que je surveillais sa lente décrépitude, l'Hôtel du Progrès est à vendre. Il rejoint ainsi dans ma collection de tripots clos son vis-à-vis, l'Hôtel de France, où Fallet avait ses habitudes. J'aurai au moins la satisfaction d'avoir fréquenté les deux. Sur la place, il ne reste que le Beaujolais, où je retrouve d'ailleurs la taulière du Progrès, mais comme cliente, occupée à rouler des clopes aussi informes que les miennes. Il faut dire que l'interdiction de fumer dans les bistrots n'a pas encore atteint Jaligny, on n'est pas chez Fallet pour rien. La conversation qui roule dans le rade tient de la brève de comptoir : "L'amanite phalloïde, c'est super bon, mais faut en manger un tout p'tit peu." Je ferai graver ça au fronton de la pharmacie en rentrant. En attendant, je dois vaquer à mes obligations. Je gagne le lieu de la manifestation, vote pour Des néons sous la mer de Frédéric Ciriez qui, de plus, m'a l'air d'un type sympathique, et c'est Festin de miettes de Marine Bramly qui remporte le prix. N'importe, ce n'était pas le plus mauvais roman de la sélection. Entre le vote, le débat et la proclamation des résultats, j'ai une conversation instructive avec Agathe Fallet sur l'affaire Perret-Léautaud-Brassens dont je viens de faire le sujet d'une chronique pour Histoires littéraires. Mais le temps presse, quatre heures de route, je sais, je l'ai déjà dit.

IPAD. 11 novembre 2004. Séance de rattrapage à Bayecourt. Soucieux de la symbolique, j'arrive dans le village à 11 heures 11, quatre minutes avant la cérémonie qui rassemble, c'est une surprise, une bonne cinquantaine de personnes soit presque un cinquième de la population locale si j'en crois les indications du calendrier des postes. Les habitants m'accueillent comme un voisin, les édiles comme un électeur potentiel. Dans l'église, devant la plaque commémorative, le maire donne lecture du message du ministre délégué aux Anciens Combattants, les enfants de l'école lisent des extraits du journal d'un Poilu. Pendant ce temps, je recopie les noms qui figurent sur le monument. Plus qu’une simple plaque d'ailleurs, le monument : sur le mur du fond de l’église, à droite de la porte, c'est un véritable bas-relief surmonté d’une sorte de pinacle représentant un soldat couché secouru par un camarade (me semble-t-il, je suis assez loin) et survolé par un ange. Au moment de prendre la photo de la plaque, l'appareil photo m'avertit que ses batteries sont vides. Il ne me reste qu'à repartir, bredouille une nouvelle fois, en assurant que non je ne suis pas journaliste et que non non c'est gentil mais je ne peux m'attarder pour le vin d'honneur. Sur la porte de l'église, le calendrier des messes annonce que l'office du samedi 27 novembre prochain se tiendra en ce saint lieu. J'y serai et la photo sera prise ce jour-là.

Au centre :

1914

La Paroisse de Bayecourt

A ses enfants morts pour la Patrie

1918

A gauche :

Morts au champ d’honneur

Joseph THERRILLON 22 août 1914 Sainte-Marie-aux-Mines

André LEONARD 20 mai 1915 Verdun

Emile ANDREUX 9 avril 1916 Verdun

Joseph LEONARD 14 août 1917 Champagne

Gloire immortelle

A droite :

Morts pour la Patrie

Albert MARY 31 janvier 1916

Joseph GEORGIN 27 juin 1917

Camille THIRIET 15 février 1917

Louis MULLER mai 1918

Emile MARTIN 1er novembre 1918

Souvenons-nous

Au-dessous :

1939-1945

Morts au champ d’honneur

Gilbert PREVOT 10 mai 1940 Oettingen (Moselle)

Joseph JEANVOINE 29 septembre 1944 Méménil (Vosges)

Victimes civiles

Fernand VALENCE 4 avril 1945 à Bayecourt (Vosges)

Marc PREVOT 4 Avril 1945 à Bayecourt (Vosges)

A.F.N. 1954 – 1962

Guy DEMANGE 31 octobre 1955 Tizi-Ouzou (Algérie)

L'Invent'Hair perd ses poils.


Carcassonne (Aude), photo de Marc-Gabriel Malfant, avril 2006

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°405 - 22 juin 2009

DIMANCHE.
Rectificatif. Contrairement à ce qui était annoncé dans la dernière livraison des notules, le numéro 4 de la revue Teckel n'est pas le dernier. Le quadrupède n'est pas encore mûr pour la fatale piqûre.

Lecture. Passage de Minuit (Midnight Pass, Stuart M. Kaminsky, 2003; Alvik, 2007 pour la traduction française, traduit de l'américain par Jean-Noël Chatain; 288 p., 18 €).
C'est la troisième aventure de Lew Fonesca, l'huissier de justice dépressif de Sarasota, Floride. Il en reste trois à traduire parues entre 2007 et 2009, la série est encours mais les éditions Alvik qui se sont chargées des deux derniers épisodes ne semblent pas très vaillantes. Souhaitons qu'elles se rétablissent et qu'elles poursuivent la série ou qu'une autre maison prenne le relais : Lew Fonesca est le personnage le plus attachant, toutes nationalités confondues, du polar actuel. Il serait même capable, en cas d'arrêt des traductions, de me faire revenir à l'anglais pour le lire en version originale.

LUNDI.
Vie d'avant. Y., fidèle metteur en ligne des notules depuis leur naissance ou presque, révèle un pan de la jeunesse du notulographe sur son site.

MARDI.
Vie merdicale. Pour être à l'hôpital de Saint-Avold à 8 heures 30, il faut prendre le premier train, celui de cinq heures. J'ai peur de le rater : à minuit, je ne dors pas, à trois heures, je ne dors plus. Le docteur K, qui suit Lucie, a convoqué une demi-douzaine de parents pour un atelier pratique sur l'utilisation de la pompe à insuline afin de corriger de façon rationnelle et non empirique les éventuelles hyperglycémies (rien d'éventuel d'ailleurs en ce qui concerne Lucie qui a tendance à les cumuler ces temps-ci). Le docteur K est un petit homme à cheveux gris, du genre pétillant. J'imagine qu'il pourrait facilement jouer les mandarins assis. Mais c'est un bourlingueur : il vadrouille de Toulouse à Ljubljana en passant par la Réunion, il est toujours en quête de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres, de nouvelles techniques, il asticote ses confrères, les bouscule. Il revient de ses voyages bardé de statistiques, d'informations nouvelles et il a besoin de parents volontaires pour tester les améliorations qu'il essaie d'apporter au traitement des enfants diabétiques. C'est bien volontiers que nous suivons les pistes qu'il propose, pour Lucie et pour tous ceux qui suivront.

Bon goût. Trouvé ceci dans le Journal des Goncourt (21 mars 1861), qui le tiennent de Gavarni : "Je suis dégoûté de la merde depuis que j'ai trouvé un cheveu dedans".

MERCREDI.
Courrier littéraire. Arrivée du Bulletin de l'Association Georges Perec, tout de vert vêtu, le 54e du nom, le 11e sous ma responsabilité.

JEUDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Les Déferlantes de Claudie Gallay (éditions du Rouergue) et Gai-Jin de James Clavell (édition non reconnue) qui n'est pas un pavé mais un moellon.

SAMEDI.
Lecture. Revue des Deux Mondes (mai 2008; 192 p., 11 €).
"L'art et le sacré"
Du dossier particulièrement soporifique qui occupe ce numéro, on ne retiendra que l' entretien avec Pierre Soulages, un peintre qui, à ma connaissance, est plutôt avare de confidences. Hors dossier, un autre entretien intéressant avec Saul Friedländer, auteur des deux volumes de L'Allemagne nazie et les Juifs. L'historien s'explique sur son choix d'ajouter une somme à celle de Raul Hillberg et sur les différences entre sa démarche et celle de son prédécesseur. On passera par charité et pas devoir de réserve sur un troisième entretien qui donne la parole à Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale. Une information locale pour terminer : on apprend par Lucien Suel qui lui consacre un article que Germain Nouveau fut professeur de dessin à Remiremont dans les années 1880.

Vie de bord de route. Je suis en voiture, retour de Saint-Jean-du-Marché. Avant d'entrer à Epinal, sur le bas-côté, une voiture capot levé, une femme avachie contre la portière, un homme qui fait de grands gestes. Je m'arrête, le type radine, look Balkans fleuris. "Moi Roumanie, problème essence, bébé malade, aïe, aïe, aïe, argent pour essence." Moi : "Bon si le bébé et la voiture sont souffrants, je peux vous conduire en ville." Lui : "Non non, bébé ça ira, besoin d'argent, dix euros". A ce moment-là, ça fait un moment que je subodore l'entourloupe mais je le laisse continuer. Il me sort de ses poches un paquet de bagouzes et autres colifichets, du genre qu'on trouve dans les tirettes "Plaisir d'offrir" à la fête foraine. "Si tu veux, chef, tous les bijoux du mariage, aïe, aïe, aïe, dix euros." Je lui dis de remiser sa joncaille et lui colloque trois euros par amour du théâtre et de la mise en scène. Et puis il m'a appelé chef.

Courriel. Une demande d'abonnement aux notules en provenance d'Espagne.

IPAD. 11 novembre 2004. 65 km (4053 km)


90 habitants.

Là aussi, le monument est dans l’église, et l’église est fermée. Coup de chance : la dame à qui je me suis adressé pour obtenir ces renseignements me dit que son mari s’occupe de la sonnerie des cloches et qu’il a la clé de la sacristie. L'homme accepte de m’ouvrir l’église. Appuyé sur une canne, peu ingambe, il met dix bonnes minutes à parcourir la quinzaine de mètres qui nous séparent de l'édifice. M'est avis que les cloches ne doivent pas souvent sonner à l'heure. Enfin, il m'ouvre et je peux prendre les notes et les photos désirées. Je ne le raccompagnerai pas, je tiens à me coucher à une heure décente. Comme à Bayecourt, la plaque est un bas-relief avec un soldat et un ange, à droite de la porte, au fond de l’église.

A nos glorieux morts pour la Patrie

Adrien JEANNOT

Hubert CONRARD

Camille FERRIOT

Jules CHARPENTIER

Pierre PICHANCOURT

Pierre DENIS

Paroisse de Bazegney

Le sonneur me fait remarquer, de l’autre côté de la porte, une autre plaque :

Elle est consacrée à deux frères originaires du village mais qui, à l’époque de la guerre, l’avaient déjà quitté pour s’installer à Paris. Il me parle alors de l’exode du début du siècle dernier. Les coteaux qui entourent Bazegney étaient plantés de vignes. Les gens en vivaient, pauvrement, mais en vivaient. La construction des chemins de fer a fait venir la concurrence, les vins du Midi, le phylloxera s’en est mêlé et c’en fut fini de la vigne.

Plus tard, j’ai eu affaire à un type originaire de ce village qui avait écrit un livre et qui avait besoin de moi pour sa promotion. Lorsque ce besoin fut satisfait, il me jeta sans plus de façon. Je n'en garde pas d'amertume : après tout, c'était un peu grâce à moi qu'il était devenu, et demeure sans doute, le plus grand écrivain de tout Bazegney.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Carcassonne (Aude), photo de Marc-Gabriel Malfant, avril 2006

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°406 - 28 juin 2009

DIMANCHE.
Vie (fort) matinale. Retour à quatre heures trente d'une ribouldingue qui se serait sans aucun doute déroulée aussi bien, voire mieux, sans moi. La vie sociale d'un teetotaller taiseux est parfois bien morne.

Courriel. Deux demandes d'abonnement aux notules.

LUNDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Le grand truquage : comment le gouvernement manipule les statistiques de Lorraine Data (La Découverte).

JEUDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Shannara 1. L'Epée de Shannara de Terry Brooks et Rosalie Guillaume (J'ai lu).

Lecture. Le pire voyage au monde. Antarctique 1910-1913 (The Worst Journey in the World, 1922 pour la version originale; Paulsen, 2008 pour la version française, traduit de l'anglais par Thibaut Mosneron Dupin; 654 p., 32  €).
Le 15 juin 1910, le Terra Nova appareille de Cardiff. A son bord, les membres d'une expédition scientifique en Antarctique, aux commandes, Sir Robert Falcon Scott. Apsley Cherry-Garrard est le plus jeune membre de l'équipe. Il ne retrouvera le bateau qu'en janvier 1913 mais devra attendre, avant de publier le récit de l'aventure, d'avoir vécu une autre épreuve inhumaine en Flandre pendant la Première Guerre Mondiale. Scott, lui, n'est pas un novice. Il a déjà mené une expédition sur ces terres en 1902 mais cette fois il veut aller plus loin, atteindre le pôle Sud. Il connaît le terrain, les précautions à prendre, il s'est entouré d'une équipe de scientifiques, météorologues, géologues, zoologistes, des hommes qui sont là pour faire avancer la connaissance. Il n'est pas question de gloriole, on n'est pas encore à l'époque où l'aventure consiste à aller jusqu'au bout de soi-même et attendre qu'on vienne vous rechercher en hélicoptère, il est question de science : "Nous savions fort bien ce que nous avions enduré et risqué, mais nous savions aussi que la science ne le prenait pas en compte; nous savions qu'un homme n'est pas meilleur parce qu'il a entrepris la pire expédition au monde; nous savions enfin que, cent ans plus tard, sa mort ou sa survie ne changeraient rien : l'essentiel était que les relevés et spécimens fussent parvenus à destination." La vie quotidienne est consacrée à l'étude du milieu et à la préparation de la conquête du pôle, avec la mise en place de dépôts de nourriture et de matériel pour baliser le parcours. Il faut aussi dresser et entraîner les chevaux et les chiens embarqués, apprendre à manœuvrer les traîneaux à moteur qui se révéleront inutilisables, apprendre à deviner les crevasses, à se méfier des mouvements de banquise, apprendre à vivre ensemble, apprendre à ne pas se plaindre. Cherry-Garrard fait partie du trio qui, en plein hiver 1911 (donc en pleine nuit ou presque) effectuera un périple dantesque de cinq semaines pour rapporter du cap Crozier trois œufs de manchots empereurs après avoir supporté des températures descendant jusqu'à moins 60°. C'est celui-là, "le pire voyage au monde" et le récit qu'il en donne est absolument fascinant. L'autre moment exceptionnel du livre est bien sûr l'expédition polaire. Faisant partie de l'équipe de soutien, Cherry ne parcourt qu'une partie du voyage aller, long au total de 1300 kilomètres. Pour la suite, Scott choisit de s'entourer de quatre hommes au lieu des trois initialement prévus. Erreur ? Les rations prévues seront-elles suffisantes pour cette équipe élargie ? Scott et ses hommes ne reviendront pas. Ils seront retrouvés le 12 novembre 1912 par une équipe de recherche à laquelle appartient Cherry. Ils sont morts depuis six mois, usés, vaincus par des conditions climatiques exceptionnellement rudes et, finalement, une inhabituelle série de neuf jours de blizzard qui les bloque et les empêche d'atteindre le dépôt qui les sauverait, distant d'une vingtaine de kilomètres. On sait tout de leur fin, de leurs derniers jours grâce au contenu de leurs carnets, tenus jusqu'au bout et reproduits ici par Cherry, jusqu'aux dernières lignes de Scott : "Jeudi 29 mars. Depuis le 21, tempête en continu, W.S.W. et S.W. Le 20, avions assez de combustible pour deux tasses de thé chacun, et la nourriture pour deux jours. Etions prêts, à chaque instant, à partir pour le dépôt à vingt kilomètres. Mais, passé la porte de la tente : la tourmente ! Ne crois pas en une amélioration, maintenant. Tiendrons jusqu'au bout, mais sommes de plus en plus faibles, bien sûr ! La fin ne peut être loin." Cependant, le but est atteint : Scott et ses hommes ont atteint le pôle... pour s'apercevoir, une fois arrivés, qu'ils avaient été devancés de quelques semaines par une équipe norvégienne, celle d'Amundsen. Le même Amundsen qui, à leur départ d'Angleterre, faisait savoir à Scott qu'il n'aurait pas à craindre sa concurrence puisqu'il s'apprêtait à partir pour le pôle Nord. Les représentants de la perfide Albion avaient trouvé plus perfide encore...

Vie politique. J'étudie la composition du nouveau gouvernement. Un nom m'attire, celui de Benoist Apparu. Un prénom plutôt. J'aime bien les prénoms, ils m'intéressent, je les considère comme des révélateurs conscients ou inconscients. J'aime à croire, par exemple, que le prénom de ma mère, un palindrome monovocalique et monoconsonantique respectant la contrainte du prisonnier (devinez lequel), n'est pas pour rien dans mon intérêt pour les travaux oulipiens ou que mon propre prénom explique à lui seul ma fréquentation des PMU. Dans une notule de février 2005, j'avais déjà évoqué les prénoms à propos d'un homme politique : "Depuis que Le Canard enchaîné a révélé qu'il occupait un appartement de 600 mètres carrés au loyer mensuel, payé par l'État, de 14 000 euros, Hervé Gaymard, ministre des finances et apôtre de la rigueur budgétaire, va partout clamant son goût pour l'honnêteté, la modestie et la simplicité. Les enfants Gaymard, il en a une tripotée, se prénomment Philothée, Bérénice, Thaïs, Amédée, Eulalie, Faustine, Jérôme-Aristide et Angelico. Il y a des gens qui sont d'une simplicité proprement émouvante." Aujourd'hui, je me demande à quoi ressemblent des gens qui prénomment leur fils Benoist. Je me demande où ils vivent (après tout, Benoist est désormais secrétaire d'Etat au logement et à l'urbanisme), ce qu'ils mangent, à quoi ils s'occupent, ce qu'ils reprochent à l'accent circonflexe. Je me demande quelle a pu être l'enfance d'un Benoist. Est-ce qu'on lui demandait "Benoist, reprendrez-vous des huistres ?" Est-ce qu'on lui donnait des coups de baston quand il travaillait mal à l'eschole ? Est-ce que sa première fiancée lui disait "Cessez, Benoist, vous me chastouillez ?" Et je me demande quels prénoms portent les enfants de Benoist Apparu.

Vie musicale. Ce soir, c'est concert à la salle de la Louvière. Les élèves de trois écoles d'Epinal sont sur scène pour interpréter devant leurs parents éblouis une douzaine de chansons. Alice fait partie de la troupe. Toute l'année, chaque vendredi après-midi, ils ont répété avec leurs instituteurs, ils ont bien bossé. Pour la soirée de gala, ils sont accompagnés par un quatuor à cordes, des musiciens, des vrais, des professeurs de l'école de musique du chef-lieu qui d'ailleurs ne s'appelle plus école de musique mais conservatoire de je ne sais plus quoi. Ils ont même un chef, un vrai avec une baguette comme Louis de Funès dans La grande vadrouille. Les instits, ceux qui ont bossé toute l'année pour ce résultat, sont réduits au rôle de garde-chiourme. Les chansons s'enchaînent et, petit à petit, le malaise me gagne. C'est que les musiciens ne se contentent pas d'accompagner, ils brodent, ils froufroutent, ils appogiaturent, ils ménagent des ponts instrumentaux interminables au long desquels ils citent Schubert, Schumann et autres, citations aimablement soulignées par le Monsieur Loyal de la soirée, un vrai Monsieur Prudhomme celui-là. Le chef est aux anges, cajole ses virtuoses, ne s'occupe plus des mômes que pour rappeler à l'ordre ceux qui récalcitrent. C'est que la troupe s'impatiente, hésite, se trompe parfois, faute de reconnaître complètement ce qu'elle a répété. Au final, j'ai la détestable impression que les gosses ont été utilisés comme faire-valoir, pour mettre en valeur l'excellence - réelle - des musiciens. Je serais instituteur, j'aurais l'impression de m'être fait voler mon travail. Je sors de là plutôt colère, jurant, mais un peu tard, qu'on ne m'y prendra plus. En attendant, s'il vous plaît, beaux messieurs et belles dames du conservatoire de je ne sais quoi, continuez à vous amuser entre vous et occupez-vous des Benoist et des Philothée. Nous, nous irons écouter des batteries fanfares le cul dans l'herbe fraîche en mangeant des frites avec nos doigts. Et estimez-vous heureux que nous tous, enfants, parents, amis, ayons résisté à l'envie de pisser dans vos violons.

VENDREDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

SAMEDI.
Épinal - Châtel-Nomexy (et retour). Comment naissent les révolutions (Collectif) dans une collection de poche des éditions Perrin.

Lecture. Histoires littéraires n° 29 (janvier-février-mars 2007, Histoires littéraires et Du Lérot éditeurs; 296 p., 20 €).
Un numéro passionnant ou indigeste selon l'intérêt qu'on porte ou non au mouvement préraphaélite et, plus particulièrement, à sa réception sur le territoire français. Philippe Saunier présente en effet un dossier copieux et complet qui met à l'honneur Ernest Chesneau (1833-1890), vulgarisateur du Préraphaélisme en France, dont il livre une imposante collection de lettres à Dante Gabriel Rossetti et à Ford Madox Brown, principales figures du mouvement né en Angleterre. Pour amateurs éclairés. Les autres se rabattront sur la présentation du fonds Jacques Bens à la Bibliothèque de l'Arsenal, sur l'entretien avec le photographe Louis Monier qui a à son actif une belle galerie d'écrivains et sur les rubriques habituelles consacrées à l'actualité du trimestre.

IPAD. 21 novembre 2004. 82 km (4135 km)


86 habitants

Le monument est massif, si l’on considère le nombre d’habitants recensés. C’est une stèle en grès, flanquée d’un mât à drapeau, sur un parterre de cailloux blancs, au sommet d’un petit tertre.

De face une plaque de marbre :

Pro patria

Aux enfants de Bazien morts pour la France

1914-1919

GLE Charles Lorraine 1914

SIMONIN Charles Marne id

BILOT Henri Verdun 1916

EURIAT Joseph Champagne id

BOULANGER René Aisne 1918

GENAY Charles Lyon id

Sur le socle, un macaron du Souvenir français.

Au dos, une phrase un peu énigmatique sur une plaque de marbre représentant une silhouette de maison :

En souvenir

Aux enfants de Bazien morts pour la France

J’ai érigé sur l’emplacement de ma maison détruite par la guerre

1914

Jph GENAY

Paul GENAY

CHAMAGNE 10 janvier 1924

Milesi (sans doute le marbrier)

Côté droit une plaque de marbre :

Victimes civiles 1939-1945

ADAM Paulette 1944

EURIAT Jean-Pierre 1944

SAGARD Paul 1945

L'Invent'Hair perd ses poils.


Lyon (Rhône), photo de Marc-Gabriel Malfant, avril 2006.

Bon dimanche.