Notules
dominicales de culture domestique n°444 - 2 mai 2010
DIMANCHE.
Lecture. Oblomov (Ivan Gontcharov,
1859; L'Âge d'Homme, 1988 pour la traduction française, rééd.
Librairie Générale Française, Le Livre de poche Biblio
n° 3315, traduit du russe par Luba Jurgenson; 672 p., 10 €).
Ils ne sont pas nombreux les comportements nommés à partir
de personnages de romans : le donquichottisme, le donjuanisme, le bovarysme,
je ne vois que ça, en dehors de l'oblomovisme qui nous occupe aujourd'hui.
Encore que cette dernière appellation soit dotée d'un statut
spécial puis que c'est Gontcharov lui-même qui emploie le
mot à propos de son héros Oblomov. L'oblomovisme, c'est
un mélange de nonchalance, de paresse, de procrastination, de fatalisme,
une sorte d'aquoibonisme en un mot, qui rend l'homme incapable d'entreprendre
quoi que ce soit, fût-ce pour son bien. Oblomov vit à Pétersbourg.
C'est un barine, un petit propriétaire terrien, qui mène
une existence végétative dont rien ni personne ne parviendra
à le tirer, ni les exhortations de ses amis, ni la menace de la
ruine, ni l'amour. Avec Oblomov, Gontcharov n'est pas loin du "roman
sur rien" rêvé par Flaubert : la scène du lever,
qui ouvre le livre, s'étend sur deux cents pages, il faut dire
que cette opération, pour un tel être, peut prendre une journée
entière. Elle est ponctuée par une série de visites
d'amis et par les disputes entre Oblomov et son valet, Zakhar, qui donnent
une touche comique à cette ouverture. Puis vient l'histoire sentimentale,
aboutissant à l'échec que l'on sait, puis la lente descente
vers la mort. Ce pourrait être le roman d'un échec - et celui
d'une société russe sclérosée, celle qui précède
l'abolissement du servage - si Oblomov, outre un homme qui dort, était
aussi un homme sans qualités. Mais son aboulie dissimule autre
chose : une recherche obstinée du bonheur sans tapage, une fidélité
à un rêve d'enfance fait de douceur et de nonchaloir, un
refus de marcher avec son temps. Stolz, l'ami d'Oblomov qui est aussi
tout son contraire, ne s'y trompera pas dans son hommage funèbre
en célébrant "son coeur honnête et fidèle.
Ce trésor qu'il a sauvegardé tout au long de sa vie. A chaque
coup encaissé il tombait, se refroidissait, s'endormait, enfin,
abattu et désenchanté, il a perdu les forces vitales, mais
non son honnêteté et sa fidélité. Son coeur
n'a pas émis une seule fausse note, il ne s'est pas couvert de
boue. Aucun mensonge ne le séduira, rien ne lui fera suivre une
fausse voie. Même si tout un océan d'ordures ondoyait autour
de lui, même si le monde entier se gorgeait de poison et allait
à l'envers, jamais Oblomov ne se prosternerait devant l'idole du
mensonge. Son âme demeurera toujours aussi pure, limpide et honnête..."
MARDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Des héros ordinaires d'Eva Joly (Les Arènes, 2009)
à l'aller et Mort à l'opéra de Gladys Mitchell
(10-18, 2001) au retour.
MERCREDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
"L'opinion, ça se travaille..." : Les médias
et les "guerres justes" de Serge Halimi, Dominique Vidal
& Henri Maler (Agone, 2006).
Lecture. Sukkwan Island
(David Vann, 2008, Gallmeister, coll. Nature Writing, 2010 pour la traduction
française, traduit de l'américain par Laura Derajinski;
200 p., 21,70 €).
Ce petit livre raconte une aventure tragique, celle entreprise par un
homme qui décide d'aller vivre une année entière
dans une cabane isolée sur une île, en Alaska. Le rêve
de nature se transforme vite en cauchemar, l'impréparation et l'inadaptation
aboutissent à un drame inattendu qui a fait beaucoup pour le succès
de ce volume en librairie. Impossible de ne pas songer à une autre
histoire d'échec équivalente, celle d'Into the Wild : les
protagonistes y sont aussi pitoyables, même si l'on accepte plus
facilement les défaillances du personnage romanesque que celle
du personnage réel dépeint par Jon Krakauer. La gêne
du lecteur ne provient pas ici des faiblesses du héros mais de
celles du romancier qui, une fois passé le coup de théâtre
sur lequel il a fondé son histoire et son succès, ne sait
plus que faire du personnage survivant. On n'est alors qu'à la
moitié du livre et ce qu'il en reste ne suscite pas grand intérêt.
Football. SA Epinal - AS Marck 1 -
0.
JEUDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
L'Essor de l'empire espagnol d'Amérique de Salvador de Madariaga
(Albin Michel, deuxième édition, 1986).
VENDREDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Journal of Thoracic Oncology (avril 2010). Je ne sais de quoi il
retourne exactement mais ça m'a l'air plus sérieux que le
rhume des foins.
Courriel. Une demande d'abonnement
en provenance de Rimouski (Québec).
Lecture. Quinzinzinzili (Régis
Messac, La Fenêtre ouverte, coll. Les Hypermondes, 1935, rééd.
L'Arbre vengeur, coll. L'Alambic, 2007; 200 p., 13 €).
En fait, si l'on veut trouver une histoire originale, inattendue, ce n'est
pas vers David Vann qu'il faut se tourner mais vers ce bon vieux Régis
Messac. Lui aussi raconte une histoire de survivant, mais à une
autre échelle : Gérard Dumaurier, son narrateur, est le
rescapé d'une fin du monde. Une fin du monde assez bien imaginée
puisque, en 1935, Régis Messac en fait la conséquence d'une
guerre mondiale au cours de laquelle apparaît une arme de destruction
massive, un gaz, "un composé chimique irrespirable, qui possédait
de plus la faculté étrange de contracter les muscles zygomatiques,
c'est-à-dire de faire rire - ou du moins de donner au visage l'apparence
du rire. [...] Avant qu'on ait eu le temps de faire quoi que ce soit,
le fléau s'abattait sur l'Europe et l'Afrique. Allemagne, France,
Espagne, Angleterre, virent leur air empoisonné par le gaz hilarant.
Et partout, dans les vallées ou sur les sommets, dans les rues
ou sur les routes, dans les villages et dans les métropoles, dans
les champs ombreux ou sur les plages étincelantes, le visage crispé,
les mains à la gorge pour tenter d'élargir le passage de
l'air - d'un air qui n'existait plus - l'humanité mourut en ricanant."
Dumaurier n'est pas le seul survivant : le hasard a voulu qu'au moment
de l'explosion il se soit trouvé en randonnée avec un groupe
d'enfants, à l'abri d'une grotte où le gaz ne pénètre
pas. C'est donc à un adulte et à cette dizaine d'enfants
qu'il appartient de reconstruire l'humanité. La logique voudrait
que l'adulte prenne en charge le groupe, le fasse profiter de son instruction
et de son expérience mais Dumaurier ne veut pas de ce rôle
: il se contente d'observer et de consigner, pour un lecteur éventuel,
le fruit de ses observations. Les enfants, livrés à eux-mêmes,
vont reproduire naturellement, sans aide ni modèle, les structures
de l'ancien monde : un langage (dont Quinzinzinzili est le
maître mot), une religion, une hiérarchie, bref une société
nouvelle au sein de laquelle les tares de l'ancienne ne tarderont pas
à réapparaître : jalousies, meurtres, luttes de pouvoir.
Dumaurier assiste à cette renaissance avec un oeil dégoûté,
refuse de s'impliquer, de servir de modèle. Il est le dépositaire
du pessimisme de Messac, un pacifiste engagé que la marche du monde
a rendu sans illusion, et à juste titre : il mourra, dix ans plus
tard, au cours d'une "marche de la mort", quelque part entre
Dora et Bergen-Belsen. Régis Messac aujourd'hui n'est plus un inconnu
: son fils Ralph, Michel Lebrun, Léo Malet, Didier Daeninckx et
l'inusable Francis Lacassin ont beaucoup fait pour la redécouverte
de son oeuvre, aujourd'hui en partie rééditée. Il
existe même Société des Amis de Régis Messac
qui publie un bulletin intitulé, bien sûr, Quinzinzinzili
et une salle de lecture de la Bilipo porte son nom. Hommage mérité
: par ses trouvailles, par sa langue inventive et par sa force visionnaire,
Quinzinzinzili est un chef-d'oeuvre.
SAMEDI.
J'y vais, j'y vais pas. Finalement,
j'y vais. Premier mai, rassemblement à dix heures devant la préfecture
pour le défilé. Pas une manifestation, un défilé
paisible, assez fourni me semble-t-il. Les manifs, cela fait un moment
que je ne m'y suis pas frotté, la dernière fois ce devait
être sous Villepin, pour ou plutôt contre le CPE. Je ne me
sens pas coupable : j'ai tout de même débuté le 1er
mai 1974 à Saint-Dié, j'ai laissé suffisamment de
semelle sur le pavé et de trentièmes de salaire dans des
journées de grève pour ne pas avoir à rougir lorsque
je comparaîtrai devant le saint Pierre des revendications ni à
recevoir de leçons de ce côté-là. Et puis,
égoïstement, je pourrais dire que pour ce qui est du sujet
chaud du moment, la retraite, mon pain est cuit du bon côté,
et que j'ai démarré le boulot suffisamment tôt pour
ne pas avoir à redouter de partir à l'âge où
mes petits-enfants feront leur première communion - contrairement
à certains de ceux que je côtoie, promis à blanchir
sous le harnais et dont je chercherais en vain les visages parmi les processionnaires
de ce matin. Mais je parlais des manifs. Celles de l'an dernier, je les
ai vues passer depuis ma fenêtre, comme le défilé
de la Saint-Nicolas. Un beau cortège, avec des couleurs, de la
musique, des ballons et des farandoles. Un spectacle de rue. Et c'est
ça qui me gêne : les manifs m'ont paru spectaculaires, jolies,
festives. Or, il me semble, mais c'est peut-être un effet déformant
de l'âge, que les manifestations d'antan n'étaient pas là
pour faire joli : elles étaient là pour faire peur. Il n'y
avait qu'à voir les mineurs de Lorraine comme j'ai pu les voir
à Nancy, à Metz ou à Strasbourg, je ne sais plus,
avec leurs casques et leurs torches, ou les gueules des mecs de Montefibre
à Epinal en 1977 ou 78 pour se rendre compte que ces gens-là
n'étaient pas du genre à défiler avec une baudruche
à la main en soufflant dans un mirliton. On me dira que leurs combats
n'ont pas été franchement couronnés de succès.
N'empêche. Quand ils passaient devant la préfecture, on voyait
les rideaux trembler.

Epinal, photo de l'auteur, 4 avril 2006
IPAD.
13 juillet 2008. 75 km (8075 km).

170 habitants
Un beau poilu
rouge dû à E. Camus, statuaire à Toulouse, surmonte
le monument, sis près de l’église.

VIRY
Joseph
BALLAND
Henri
VOIRIN
Albert
DORIDANT
Henri
MARCHAL
Emilien
VIRY
Emile
MANGIN
Eugène
LEJAL
Georges
GEORGES
Auguste
LECOMTE
Joseph
DEFRANOUX
Félix
VOIRIN
Séraphin
VILLEMIN
Louis
VIRY
Albert
LEMARQUIS
Henri
BADONNEL
Albert
VILLEMIN
Séraphin
DIDIER
Henri
A
nos morts pour la France
1914
– 1918
Ajouts :
A.F.N.
REMY
Marcel 1962
1939-1945
Militaires
CUNIN
Gaston
LEMARQUIS
Marcel
Victimes
civiles
DELON
Félicien
PIERRAT
Albert
PIERRAT
André
PIERRAT
René
TOUSSAINT
Adeline
Déporté
PENTECÔTE Félicien
L'Invent'Hair
perd ses poils.

Charlieu (Loire), photo d'Hervé Bertin, 26 décembre 2006
Bon
dimanche.
Notules
dominicales de culture domestique n°445 - 9 mai 2010
MERCREDI.
Lecture. L'impossible Monsieur
Grant (To Catch a Spy, Stuart Kaminsky, 2002, Payot & Rivages,
coll. Rivages/Noir n° 744, 2010 pour la traduction française,
traduit de l'américain par Emmanuel Pailler; 288 p., 8,50 €).
Alfred Hitchcock, les Marx Brothers, Errol Flynn, Fred Astaire, Gary Cooper,
Judy Garland, Mae West... Ce n'est pas le générique d'un
impossible film américain mais la liste - incomplète - des
clients successifs du détective privé Toby Peters, qui officie
dans le Hollywood des années 40. Une série inaugurée
en 1977 et dont on découvre sans doute ici un des derniers numéros,
avec Cary Grant en invité d'honneur, puisque Kaminsky est mort
en octobre dernier. Les aventures de Toby Peters valent surtout par le
travail de reconstitution historique effectué par l'auteur qui
donne un aperçu de la vie américaine au temps de "l'effort
de guerre" : spectacles, publicités, émissions de radio
et informations de l'époque parsèment des enquêtes
qui, par ailleurs, ne sont pas franchement emballantes. Peu importe :
en dehors de ses prestigieux comparses, le personnage de Toby Peters vaut
à lui seul le détour par la façon dont il annonce
son confrère Lew Fonesca, héros des derniers romans de Kaminsky
(Biscotti à Sarasota, Soleil post-mortem et Passage de
minuit - il en reste deux à traduire) qui constituent le somment
de son oeuvre.
Football. SA Epinal - Entente Sannois-Saint-Gratien
3 - 1. La partie est arbitrée par M. Sébastien Crampon.
Ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir un aptonyme en pleine activité.
VENDREDI.
Lecture. Les Cahiers de l'Institut
n° 3 (Institut International de Recherches et d'Explorations sur
les Fous Littéraires, 2009; 132 p., sur abonnement).
Le marquis de Camarasa est la figure de proue de ce numéro dont
une bonne partie est consacrée à son ouvrage mythique,
Les Causeries brouettiques. Tous les amateurs de folie littéraire
connaissent les Causeries brouettiques mais souvent, et c'est mon
cas, uniquement de réputation et par ce qu'en dit André
Blavier dans ses Fous littéraires. Francis Mizio apporte
enfin quelques lumières sur l'homme et l'oeuvre, sans qu'on sache
encore exactement ce qui a bien pu pousser un noble espagnol à
écrire, au début du XXe siècle, un ouvrage de 540
pages entièrement dédié à la brouette. Je
ne sais si l'ouvrage en lui-même est consultable quelque part (il
en existerait une quarantaine d'exemplaires) ni s'il sera un jour réédité,
ce qui rend particulièrement précieuses les quelques pages
qui en sont reproduites. Au sommaire par ailleurs la première partie
d'une enquête sur Hersilie Rouy, la découverte du Patoiglob,
novlangue due à Benjamin Bohin (1822-1911), les élucubrations
politiques de Maurice de Boeck, hétéroclite bruxellois,
sans oublier une étude du "plancher de Jeannot", une
oeuvre gravée par un séquestré volontaire, aussi
dérangeante que celles d'Aimable Jayet dont on a déjà
parlé ici.
SAMEDI.
Football. SA Epinal - Vesoul Haute-Saône
Football 3 - 1.
IPAD. 14 juillet 2008. 64 km (8139
km).

579 habitants
Le
monument est dans le cimetière. Sur la stèle, deux drapeaux
entrecroisés de part et d’autre d’une croix de Lorraine et un casque
en bronze portant l’inscription « Les démobilisés
de Champ-le-Duc à leurs camarades ».
Face :
Hommage
à ceux
Dont
le sacrifice
Nous
a donné
La
victoire
Gauche :
FIMENIL
DIDIER
Henri
SERGENT
Paul
GROS
Emile
GEORGEL
Flavien
GEORGEL
Louis
MARTIN
Marcel
STOUVENIN
Auguste
GUILLEMAUD
Auguste
RIVAT
Eugène
DUHAUT
Georges
LAMBOLEZ
Marcel
PREY
WOLFF
Charles
KIENTZEL
Albert
CUNIN
Louis
DURUPT
Alphonse
Droite :
CHAMP-LE-DUC
BOULAY
Joseph
JACQUOT
Albert
DELAITRE
Emmanuel
TISSERANT
Henri
LEDUC
Emile
LECOMTE
Albert
MELINE
Pierre
RICHARD
Edmont (sic)
AIGLE
Louis
MANGEOLLE
Pierre
TOUSSAINT
Fernand
BEAUMENIL
MANGIN
Albert
DIVOUX
Etienne
GENAY
André
GENAY
Georges
DIDIER
Etienne
Dos : rien.
Mais il devrait y avoir quelque chose. La plaque de marbre a été
enlevée. Il manque donc des noms, d’autres villages, puisque c’est
un monument intercommunal, ou plutôt, je pense, de Champ-le-Duc,
les onze victimes recensées sur le côté droit me semblant
insuffisantes, si j’ose dire, pour un village de 500 habitants.
A mon retour,
j’ai essayé d’en savoir plus sur la plaque manquante. J’ai eu du
mal à joindre la mairie de Champ-le-Duc, à cause des vacances.
Quand j’ai réussi à l’avoir, on m’a renvoyé vers
celle de Beauménil. Là aussi j’ai eu de mal, et ce n’est
que le 25 août que j’ai pu parler à M. Gremillet, maire de
la commune et chargé du cimetière. Il m’a dit que la plaque
manquante n’existait pas, qu’on avait prévu un emplacement mais
qu’on n’avait pas eu besoin de l’utiliser. L’état-civil du monument
est donc complet, contrairement à ce que je pensais.
L'Invent'Hair perd ses poils.

Lyon (Rhône), photo de Patrick Flandrin, 29 décembre 2006
Bon dimanche.
Notules
dominicales de culture domestique n°446- 16 mai 2010
LUNDI.
Nouvelles électroniques. L'Association
Georges Perec est désormais dotée d'un site Internet. Lequel
est encore en construction mais déjà consultable : http://associationgeorgesperec.fr/
Par ailleurs, le numéro 4 de Chos'e, revue d'art et de poésie,
est en ligne : 194 pages, 46 auteurs dont un notulographe : http://fr.calameo.com/read/000036710a4d190566a14
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Le Choeur des femmes de Martin Winckler (P.O.L., 2009) et Le
Soleil des morts de Bernard Clavel (Pocket, 1999).
MARDI.
Presse. Extrait de la chronique de
Pierre Foglia dans La Presse de Montréal du jour :
Seconde
petite nouvelle. LaShawn Merritt ? Cela ne vous dit rien, c'est normal.
C'est un coureur de 400. Champion olympique à Pékin, champion
du monde l'an dernier à Berlin. Vient de se faire prendre lors
de trois contrôles inopinés, positif à la DHEA (un
stéroïde anabolisant). Pour sa défense, Merritt explique
: je prends des médicaments pour augmenter la taille de mon pénis.
Juste
une parenthèse pour dire que j'étais dans la zone mixte,
à Pékin, pour accrocher le Canadien Tyler Christopher après
les séries du 400, Merritt est passé en coup de vent, mais
j'ai eu le temps de voir son pénis moulé dans son cuissard
et, franchement, je ne comprends pas qu'il veuille en augmenter la taille
à moins qu'il projette prochainement de copuler avec une hippopotame.
Mais bon, c'est pas de mes affaires.
Epinal
- Châtel-Nomexy (et retour). Mon amour ma vie
de Claudie Gallay (Actes Sud, 2010).
MERCREDI.
Lecture. Une lecture (Roland
Cailleux, Gallimard, 1948, rééd. Privat/Le Rocher, coll.
Motifs n° 294, 2007; 480 p., 10 €).
Un demi-siècle avant Alain de Botton, Roland Cailleux voulait montrer
comment Proust pouvait changer votre vie. Les armes n'étaient pas
les mêmes : là où l'écrivain suisse allait
choisir la forme de l'essai, brillant au demeurant, Cailleux optait lui
pour le roman. Bruno Quentin, marchand de verrerie de la rue de Paradis,
se voit contraint à l'inactivité pour raisons médicales.
Au cours d'un séjour dans le Midi, il entreprend la lecture de
La Recherche et voit sa vie sous un angle tout à fait différent.
Cailleux divise son roman en trois parties. Dans la première, on
découvre son héros menant sa "vie d'avant" : un
homme jeune, brillant, un peu fat et superficiel qui n'est pas sans évoquer
le Proust d'avant lui aussi, celui des plaisirs mondains. La deuxième
partie est une lecture commentée de La Recherche, assortie
des horizons qu'elle laisse entrevoir pour l'avenir. Dans la dernière
partie, Bruno Quentin, guéri, commence sa nouvelle vie. Tout cela
n'est guère convaincant : ça commence par un roman au style
très nénéref de l'époque, comme dirait Céline,
une pâle évocation des Thibault de Martin du Gard. Dès
que son héros entame sa lecture miraculeuse, le style de Cailleux
change : la phrase s'enfle automatiquement dans une imitation ratée
du maître. Une fois le livre refermé, Bruno Quentin devient
une sorte de Marcel bis, analysant le monde à travers les yeux
du Narrateur, se découvrant, là aussi de façon fort
mécanique, une nouvelle philosophie sentimentale et politique.
En bref, Cailleux proustifie. Ce n'est pas sa propre lecture qui est en
cause - les analyses du texte proustien sont fouillées, l'influence
que celui-ci peut avoir sur le lecteur n'est plus à démontrer
- mais les outils qu'il utilise, ceux du roman traditionnel qu'il ne parvient
pas - il n'essaie pas d'ailleurs, apparemment à l'aise dans ce
costume étriqué - à dépoussiérer.
Curiosité. Page 45, un ami de Bruno Quentin fait lecture à
ce dernier d'un de ses poèmes - dans le style de Cailleux, il "régale
Bruno de ses dernières productions" :
"Sur la route en lacets du col Belivantour,
Jean Benitolarvu conduit sa blanvoiture,
Le phare étincelant de bel albunovitre.
Soudain sur son volant il se tarnibovule.
Les roues n'avaient pas l'air de se vantiboler,
L'huile était pourtant bien de la Novubratile,
Lui aurait-on livré du Turnebavoïl ?
Si la boîte aux outils est sans tanovibleur,
Faudra-t-il revenir par le vélobutrain ?
Mais non ! L'idée de Jean est une ultravibone :
Il retourne chercher sa Bouillie Bultravoine
Et les deux petits grains de l'Urinet Bavol,
Car au Belivantour, c'est peut-être Introuvable."
Roland Cailleux, oulipien par anticipation ? Dans ce cas, il faut considérer
la disparition du u au vers 5 comme un clinamen et non comme une coquille.
JEUDI.
Vie littéraire. Jour férié,
consacré à la rédaction du Bulletin de l'Association
Georges Perec.
VENDREDI.
Vie d'un collectionneur. C'est en
faisant route vers le monument aux morts de Domèvre-sur-Durbion
que je tombe sur ce calicot, qui vient fort opportunément agrandir,
et peut-être clore, une de mes collections préférées.

SAMEDI.
IPAD. 20 juillet 2008. 14 km (8153
km).

3119 habitants
Le monument
est une sobre stèle située dans le cimetière, le
parterre est abondamment fleuri et ceinturé d’obus reliés
par une chaîne.

Face :
Chantraine
A
ses enfants
Morts
pour la France
1914-1918
Gauche :
45 noms d’AUBERTIN A. à LARRIERE L. Parmi ceux-ci, un CHRIST J.
dont on se demande quel pouvait bien être le prénom.
Droite :
44 noms de LECLERE L. à WITZCALL L.
En
avant de la stèle, une plaque :
A
la mémoire des habitants de Chantraine
Victimes
de la Guerre 1939-1945
47
noms sur trois colonnes, d’ANCEL Paul à ULRICH André.
L'Invent'Hair perd ses poils.

Buis-les-Baronnies (Drôme), photo d'Hervé Bertin, 7 janvier
2007
Bon dimanche.
Notules
dominicales de culture domestique n°447 - 23 mai 2010
DIMANCHE.
Mise à jour. Mes dernières
chroniques parues dans Vosges Matin (Jean-Jacques Busino) et Histoires
littéraires (Boris Vian, Romain Gary, Antoine Blondin, actualité
littéraire) sont désormais en ligne : http://pdidion.free.fr/chroniques/chroniques_2009.htm
LUNDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Que serais-je sans toi ? de Guillaume Musso (Pocket, 2010).
MERCREDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Scarpetta de Patricia Cornwell (Le Livre de poche, 2010).
Lecture. Quai des enfers (Ingrid
Astier, Gallimard, coll. Série Noire, 2010; 416 p., 17,50 €).
Une nouvelle venue dans la Série Noire, manifestement grande lectrice
de Fred Vargas (mais aussi de René Fallet qui est cité,
ce qui est moins commun), une série de meurtres qui ont la Seine
pour décor, une enquête menée par un grand patron
de la Crime du quai des Orfèvres, voilà les ingrédients
de ce polar dont on pourrait aisément dégommer les travers.
Une dimension hyperesthétique qui donne aux dialogues un air affecté,
l'abus des italiques pour souligner des sentences pseudo-poétiques
ou prétendument frappantes, des personnages maniérés,
une galerie de phraseurs et de poseurs imbuvables, tout cela n'est a priori
pas très attirant. Heureusement, Ingrid Astier a d'autres atouts.
Un beau travail de documentation sur l'histoire de Paris et sur les coulisses
de la police (les arcanes du 36, la morgue du quai de la Rapée,
le travail de la Brigade fluviale) viennent donner un peu de réalité
au cadre dans lequel elle fait évoluer ses personnages improbables
et une révélation finale assez inattendue réussissent
à sauver la mise de ce livre bancal. Volontairement bancal, sans
doute, mais dont les deux aspects, l'aspect réaliste et l'aspect
poétique, ne parviennent jamais à s'emboîter de façon
convaincante.
JEUDI.
Lecture. Les Pieds dans l'eau
(René Fallet, Mercure de France, 1974 pour la première édition,
rééd. Le Cherche Midi, 2010; 112 p., 12 €).
Chronique proposée à Vosges Matin.
VENDREDI.
Vie linguistique. Dans le film La
Loi et l'Ordre (Righteous Kill, Jon Avnet, E.-U., 2008) vu
ce soir, on entend Al Pacino répondre sèchement, en détachant
bien les syllabes, à une question qui lui est posée : "Absofuckinglutely".
C'est une construction que j'appellerais volontiers le juron farci, qui
consiste à insérer un gros mot (fucking) à l'intérieur
d'un mot anodin (absolutely). Une pratique que j'imagine impossible en
français mais que l'anglais semble autoriser. Je n'en connais qu'un
autre exemple qui me fut rapporté il y a bien longtemps par AN,
témoin auriculaire de l'emportement d'un Irlandais gastronome pestant
contre le "cubloodycumber" qu'il découvrait dans son
sandwich. Je ne désespère pas d'en trouver d'autres occurrences
: je collectionnerais bien les jurons farcis.
SAMEDI.
Football. SA Epinal - AS Nancy-Lorraine
B 1 - 0.
IPAD. 15 août 2008. 50 km (8203
km).

677 habitants
Le monument
se dresse entre l’église et la mairie, à l’écart
de la route départementale. L’encadrement a l’air neuf. Il semble
d’ailleurs qu’on ait affaire à un mélange de deux monuments
dont le plus ancien comportait, sur un socle de marbre, la statue du Poilu,
drapeau sur le cœur, poing serré, yeux clos.

Face :
Aux
enfants
De
La Chapelle-aux-Bois
Morts
pour la France
1914-1918
Une petite
plaque sur la base, à droite, « Souvenir français
».
Gauche :
première colonne, 15 noms d’ANTOINE Em. à
BEAUDOIN M.
deuxième colonne, 14 noms de BRUTON R. à COLNOT P.
troisième colonne, 16 noms de COLNOT H. à GRANDCLAUDON J.
Droite :
première colonne, 15 noms de HENRY J. à
MATHIEU L.
deuxième colonne, 14 noms de MOUGEOT E. à PIERRE A.
troisième colonne, 14 noms de PIERRON R. à VIVIN E.
Dos :
1939-1945
LALLOUE
Pierre 1940
DEPORTES
5
noms de BRENIERE Marcel à MURY Charles
Un
macaron tricolore du Souvenir français
Par acquit
de conscience touristique, je pousse la porte de l’église. Sur
le mur du fond, surprise, deux plaques de bois portant la mention «
A nos glorieux morts pour la patrie » m’attendaient.

Au monument
républicain correspond donc un monument religieux qui apporte plus
de détails : les grades des victimes, qui sont rangées par
ordre décroissant, des sergents aux soldats, et les lieux où
ils sont tombés (N.D. de Lorette, Vaux, Grand Ham, « Aux
Armées »,…). La première place est occupée
par MR. l’abbé DUSAPIN, aumônier, tombé à Monacu
(Somme). Je compte 30 noms sur le panneau gauche, 30 noms sur le panneau
droit. Question : pourquoi 88 noms sur un monument et 60 seulement sur
l’autre ?
L'Invent'Hair
perd ses poils.

Epinal (Vosges), photo de l'auteur, 10 janvier 2007
Bon
dimanche.
Notules
dominicales de culture domestique n°446 - 30 mai 2010
DIMANCHE.
Vie familiale. Nous participons au
regroupement familial qui se déroule traditionnellement en ce week-end
de Pentecôte. J'ajoute donc un élément à ma
liste de lieux où j'ai dormi, la chambre 141 du VVF d'Obernai,
en Alsace. VVF, Village Vacances Famille. J'aime les villages, je passe
mes dimanches à les sillonner en quête de monuments aux morts,
j'aime les vacances, j'ai parfois l'impression de ne vivre que pour ça,
j'aime ma famille et même certaines familles qui ne sont pas la
mienne. Mais j'avoue que je serais bien malheureux si je devais passer
des vacances dans un tel endroit. A part ça, Obernai n'est pas
très riche en salons de coiffure dignes de l'Invent'Hair et je
dois me rabattre sur les ersatz.

LUNDI.
Lecture/Ecriture. Mots croisés
6 (Michel Laclos, Zulma, coll. Grain d'orage, 2002; 112 p., 7,50 €).
Lecture. Le Rocambole, revue des
Amis du Roman populaire n° 50. Les naissances du roman populaire
(Encrage, printemps 2010; 176 p., 15 €).
Compte rendu à rédiger pour Histoires littéraires.
MARDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour).
Le Symbole perdu de Dan Brown (Lattès, 2009).
MERCREDI.
Vie linguistique (suite). La science
du juron farci est en marche. La notulie, toujours pleine de ressources,
semble intéressée par le phénomène. Ce furent
d'abord des témoignages oraux, un "coldfuckinturkey"
appartenant au vocabulaire d'un serveur de chez Leo's sur Division Street,
Chicago, qui le disait en un seul mot, et un Irlandais prénommé
Seamus qui clamait "Down with Amefuckingcuntbastardrica"
à qui voulait l'entendre. Ces exemples, plutôt iconoclastes,
sont plus du domaine de l'inventivité langagière des locuteurs
en question que de la norme régissant les jurons farcis. Car il
existerait une norme. Une notulienne qui étudie à l'Ecole
Normale Supérieure de la rue d'Ulm évoque un cours de linguistique
donné en ce saint lieu : "Le professeur nous avait notamment
parlé d'abso-fuckin'-lutely et de fan-fuckin'-tastic
pour illustrer le fait qu'il existait probablement une grammaire universelle
: en effet d'après lui, qui visiblement avait beaucoup étudié
cela aux Etats-Unis, il ne serait venu à l'idée d'aucun
locuteur natif de dire absolu-fuckin'-tely ou fantas-fuckin'-stic,
même si aucun d'eux ne savait dire pourquoi. Il s'employait donc
à résoudre, entre autres problèmes, la brûlante
question de savoir quelle loi linguistique déterminait cet état
de fait." Mieux encore, appris ce matin grâce aux recherches
de BH, notulien de proximité et redneck corrézien
: le juron farci est connu et reconnu, il a un nom : c'est un tmesis
(tmeses au pluriel) en anglais. Des exemples (imbloodypossible,
asfreakingtounding, vietfuckin'nam, hooblastedray, etc.) en sont répertoriés
et doivent figurer sur Internet. John O'Grady, écrivain australien,
en fit même un poème sur la ville de Tumbarumba qui se termine
par ces vers : "But as for me, I'm here to say the interesting
piece of news / Was Tumba-bloddy-Rumba shootin' kanga-bloody-roos."
En fait, on l'aura compris, le juron farci est une forme de tmèse,
une figure de rhétorique connue de nos dictionnaires spécialisés
qui "consiste en la séparation, par une suite intercalée,
des deux éléments d'un mot composé ou d'une locution",
définition donnée par Georges Molinié qui offre cet
exemple : "Et ils mangèrent donc les pommes, bien vieilles,
de terre". A mon avis, on pourrait également qualifier de
tmésique, pourquoi se priver de l'adjectif, la construction de
bon nombre de chansons populaires ou folkloriques dans lesquelles une
phrase, souvent fantaisiste, vient couper régulièrement
le récit conduit par les paroles, comme le "mironton mironton
mirontaine" de Malbrough s'en va-t-en guerre ou le "et
ron et ron petit patapon" d'Il pleut bergère. Le chapitre
pourrait être clos. Il serait pourtant intéressant de connaître
ce qui se passe dans les autres langues, notamment en allemand, qu'on
sait friand de concaténations et d'amplifications lexicales. La
notulie compte en son sein de fameux germanistes. On attend leurs lumières,
qui seront weldiddlyelcome, avant de leur adresser nos congrafuckin'lations.
JEUDI.
Vie littéraire. Je fais un
saut aux Imaginales, "le festival des mondes imaginaires",
qui en est à sa neuvième édition. Une manifestation
désormais bien installée, qui bénéficie d'une
belle réputation mais que je visite pour la première fois.
Il faut dire qu'elle met en valeur des genres littéraires, science-fiction,
fantasy, bande dessinée, qui m'échappent totalement, mais
on ne peut pas tout faire. En tout cas, ça marche fort et c'est
tant mieux, pour un jour de semaine les allées sont déjà
bien garnies, les tables rondes tournent rond et une pléthore d'auteurs
sont attendus. Je profite de la présence d'un libraire de Fontenoy-la-Joûte
pour prendre des nouvelles de son confrère président de
l'Institut International de Recherches et d'Explorations sur les Fous
Littéraires. J'ai appris voici peu que la revue qu'il animait,
Les Cahiers de l'Institut, suspendait sa parution après
les quatre numéros parus. J'espérais en connaître
la véritable raison mais j'en serai pour mes frais. L'homme est,
paraît-il, très secret...
SAMEDI.
IPAD. 17 août 2008. 71 km (8274
km).

633 habitants
Le village
est construit sur un mamelon, le monument est au sommet, sur une place
qui dessert la mairie-école et la salle des fêtes. C’est
une petite stèle en granit, dressée sur trois marches.

Face :
Aux
enfants de La Chapelle-devant-Bruyères
Morts
pour la France
1914-1918
Gauche :
Adjudant-chef
MERVELET
Alfred
Sergent
fourrier
GALMICHE
Maurice
Caporal
GUERY
Alphonse
Soldats
BARADEL
Auguste
BARADEL
Henri
BROCARD
Emile
CHRISTAL
Léon
COLIN
Aymond
COLIN
Lucien
Droite :
Soldats
COLLE
Léon
CUNY
Eugène
DANIEL
Paul
DANTANT
Emile
DENY
Germain
DEMANGEON
Léon
GEORGES
Albert
GEORGES
Lucien
GROSDIDIER
Henri
LALEVEE
Henri
MARTIN
Henri
MOLLAD
Paul
PARADIS
Raymond
ROUSSEL
Adrien
Je pousse
là aussi jusqu’à l’église, et là aussi, stupeur
: une plaque sur le mur latéral gauche, dans un cadre peint qui
porte l’inscription « A ceux dont le sacrifice nous a donné
la victoire ».

A nos héros morts pour la France
1914-1915-1916-1917-1918
Hommage paroissial
Les 23 noms
qui suivent concordent cette fois avec le monument extérieur. Plusieurs
signatures figurent : Minoux et Mangin 1920 (pour le cadre), Ch. Desvergnes
(pour le bas-relief) et M. Marrou éditeur Orléans (pour
la plaque).
Un vertige
me prend : et si tous les monuments civils que j’ai étudiés
depuis le début de ce chantier étaient doublés d’un
hommage paroissial que je ne me suis pas soucié de rechercher ?
J’ai bien trouvé quelques monuments dans des églises mais
là aussi je m’en suis contenté, je n’ai pas cherché
de monument civil à partir du moment où j’en avais trouvé
un à caractère religieux. Si ça se trouve, je n’ai
fait que la moitié du travail… Je me rassure : non, toutes les
communes n’ont pas deux monuments, ce n’est pas possible, mais il est
certain que j’ai raté quelques doublons comme ceux que je viens
de rencontrer à La Chapelle-aux-Bois et ici. La Chapelle, dans
les deux noms d’ailleurs. De toute façon, il est trop tard pour
faire demi-tour.
L'Invent'Hair perd ses poils.

Lyon (Rhône), photo de Marc-Gabriel Malfant, 22 janvier 2007
Bon dimanche.
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