Notules dominicales 2010
 
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Notules dominicales de culture domestique n°437 - 7 mars 2010

DIMANCHE.
Mise à jour. Mise en ligne de ma chronique du livre de Michel Arrivé, Un bel immeuble, parue dans Vosges Matin du 25 février.

LUNDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Comment pense une personne autiste ? de Peter Vermeulen aux éditions Dunod.

Lecture. La Nuit glaciale du Kaamos (Snow Angels, James Thompson, WSOY, Finlande, 2009 pour la première édition, Balland, coll. Policier, 2009 pour l'édition française, traduit de l'américain par Christine Bouchareine; 320 p., 22,90 €).
James Thompson est un auteur américain installé en Finlande depuis plusieurs années. Il a choisi ce pays pour y situer une enquête menée par un policier attaché à la brigade d'un petit village de Laponie. Quelques notations rapides sur les conditions de vie locales, la température, la longue nuit polaire (le fameux "kaamos") et ses conséquences (dépression, alcoolisme) servent de cadre à une histoire de meurtre qui ne présente pas grand intérêt. Le récit mené au présent, à l'aide de phrases courtes, aligne une série de rebondissements totalement artificiels et invraisemblables. La caution de Michael Connelly placée en couverture ("James Thompson a réalisé un travail de maître") semble totalement incongrue. Décidément, les tentatives des éditions Balland pour accompagner la vague du polar nordique (Aino Trosell, Ann B. Ragde) ne sont guère convaincantes. Une certitude : on ne risque pas de confondre ce James avec Jim Thompson.

MARDI.
Vie immobilière. Ces deux dernières années, j'avais supporté assez facilement la traditionnelle assemblée générale des copropriétaires de l'immeuble, trouvant même un certain attrait à y retrouver les types présentés dans un film mineur mais assez bien senti, Mille millièmes (Rémi Waterhouse, 2002). Cette fois, j'avoue avoir un peu plus de mal : la mémère qui pousse des jérémiades pour avoir trouvé un mégot dans les escaliers, le vieux beau qui sait tout, le pointilleux qui épluche tout et rallonge la séance d'une bonne demi-heure, l'idiote richissime qui possède tellement de biens immobiliers qu'elle croit assister à une réunion concernant une autre copropriété, le syndic qui a réponse à tout pour noyer les poissons qu'on lui présente m'ont ce soir furieusement couru sur le haricot. L'année prochaine, c'est décidé, je délègue.

En feuilletant Livres Hebdo. Sylvain Courtoux, Vie et mort d'un poète de merde, Al Dante, 32 p., 19 €, ainsi présenté : "Dénonciation des codes régissant le milieu de l'édition". On ne sait si figure au sein des codes dénoncés le fait de vendre 19 € un ouvrage de 32 pages au titre si alléchant.

MERCREDI.
Football. SA Epinal - FC Mulhouse 1 - 1.

SAMEDI.
Lecture. Le Correspondancier du Collège de 'Pataphysique. Viridis Candela, 8e série, n° 7 (15 mars 2009, 144 p., 15 €).
Le décervelage sous toutes ses formes est à l'honneur dans ce numéro. Jarry y est bien sûr célébré pour sa machine à décerveler et ses apparitions dans le cycle d'Ubu mais le décervelage hors des livres est également traité avec un remarquable panorama merdical établi par Pascal Bouché. Celui-ci présente des figures aussi essentielles que celle du Dr Freeman, "le Mozart de la lobotomie", inventeur d'une espèce de pic à glace idéal pour pratiquer la lobotomie préfrontale sans anesthésie, une variante de médecine douce qui fit des ravages dans les asiles d'aliénés américains. Réceptacle des nourritures célestes, la cervelle peut aisément se transformer en nourriture terrestre et selon Claude Gudin, "il serait bon de s'habituer dès maintenant à la cervelle humaine et de laisser la leur aux moutons et aux vaches, cervelle qui est sans intérêt et dangereuse à cause des prions qu'elle véhicule. C'est dans cette optique que le Collège de 'Pataphysique, soucieux de son avenir, commence à étudier les aspects culinaires et la gastronomie de la cervelle humaine." On trouve d'ailleurs page 43 une recette spéciale à base de cervelle de bagnards morts à Cayenne qui fit, paraît-il, les délices de l'administration pénitentiaire locale. Gérard Berry étudie le fonctionnement cérébral des Shadocks, Pascal Varejka présente l'excellent Dr Huges, auteur d'une auto-trépanation réalisée à la perceuse électrique, et vante les délices du décervelage écologique un temps en vigueur aux Indes où l'on se plaisait à faire écrabouiller la tête des condamnés, posée sur un billot, par un éléphant. Bien d'autres choses encore dans un dossier très riche qui fait de ce numéro un des meilleurs de ces derniers temps.

"Bart Huges trepanning himself", 1965. Photo Cor Jaring.

"Je me sens comme lorsque j'avais quatorze ans", Bart Huges après son opération.

IPAD. 18 janvier 2008. 61 km. (7381 km).


3384 habitants

Le monument est situé sur une place bien dégagée. Le Poilu, complètement vert-de-grisé, porte une oriflamme. Derrière la stèle, une rangée de boulets de canon. A son pied, une gerbe sculptée et le mot PATRIE.


Face :

Aux enfants de Bruyères morts pour la France

1914 – 1918

Droite :

26 noms d’AMET René Marie à GUITTARD Albert

En bas, un bloc de marbre a été ajouté :

1939 – 1945 Militaires

10 noms de ZERBINI Louis à GEOFFROY Fernand (colonne de gauche)

10 noms de CHONAVEY Michel à VOUAUX Raymond (colonne de droite)

Sur les côtés, on a ajouté les noms des victimes AFN :

QUINTIN Jean

PETITJEAN Jacques

ROHR Jean

Dos :

27 noms de HENRY Louis Georges à MAGNIER Alphonse

Sur le bloc :

1939 – 1945 Déportés

9 noms de BERNARD Henri à PAYEUR Paul (colonne de gauche)

9 noms de PECHEUR Georges à WEILL Michelle qui clôt une série de 6 WEILL (colonne de droite)

Gauche :

26 noms de MOURANT François le bien nommé à RAVON Henri

1939 – 1945 Victimes civiles

Sur le bloc :

12 noms d’ANCEL Albert à GACHENOT Marcel (colonne de gauche)

13 noms de GAILLARD Paul à NOURDIN Hubert (colonne de droite)

Au dos de la statue, la signature du sculpteur se devine mais l’éloignement la rend difficilement lisible : Fontaine, Fontanne peut-être.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Narbonne (Aude), photo de Marc-Gabriel Malfant, 27 juin 200

On a déjà rencontré un Planet Hair, sans apostrophe, à Montbéliard (388).

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°438 - 14 mars 2010

LUNDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Jimmy the Kid de Donald Westlake chez Rivages.

MARDI.
En feuilletant Livres Hebdo. Pierre Prenez & Claire Séverac, Ici Claude François, Alphée/Jean-Paul Bertrand, 371 p., 21, 90 €, ainsi présenté : "Des témoignages de proches du chanteur, d'artistes l'ayant côtoyé, des fans, sont rassemblés avec des messages de C. François émis de l'au-delà et reçus par des médiums."

Transports.
"Avions ravitailleurs américains : EADS renonce" (Le Monde). EADS fait bien. L'avenir de l'homme est dans la brouette. On parlera ici prochainement des Causeries brouettiques du marquis de Camarasa mises à l'honneur dans les Cahiers de l'Institut mais en attendant, ceux qui s'intéressent à ce moyen de transport peuvent graisser leur moyeu pour se rendre à temps au colloque "Causeries brouettiques, brouettes, fous littéraires, bibliothèques imaginaires" qui se tiendra à Limoges le 1er avril prochain et où la notulie sera représentée. Programme détaillé sur demande.

MERCREDI.
Courriel. Une demande de désabonnement aux notules.

Lecture. L'Education sentimentale (Gustave Flaubert, Lévy, 1869; rééd. Gallimard in Oeuvres II, Bibliothèque de la Pléiade n° 37, 1952, texte établi et annoté par A. Thibaudet et R. Dumesnil; 1056 p., s.p.m.).
C'est ma troisième lecture de L'Education sentimentale. La première était une lecture de découverte, la deuxième destinée à retrouver les fragments du roman repris par Perec dans La Vie mode d'emploi et la troisième... Je ne sais trop, il y a à la fois le besoin de me rafraîchir la mémoire avant d'entreprendre le récent Flaubert de Pierre-Marc de Biasi, le désir d'accompagner ma lecture continue de la Correspondance, et puis l'envie, tout simplement, puisque toutes les entreprises de relecture que j'effectue se révèlent toujours bénéfiques. Non que L'Education sentimentale soit un chef-d'oeuvre, c'est un livre mal fichu, plein des va-et-vient pesants de Frédéric Moreau entre ses maîtresses potentielles, bourré de micro-événements économiques et de considérations politiques auxquels on ne comprend goutte. Mal fichu, certes, "convenu" et "balourd" peut-être, parfois, comme le dit Thierry Beinstingel dans une de ses récentes feuillesderoute. Car c'est aussi un peu à cause de ce billet de Thierry Beinstingel que j'ai eu l'idée de revenir au roman. A cause d'une réflexion sur une phrase tirée de la scène de rencontre entre Frédéric et Mme Arnoux et à propos de laquelle je me permettrai d'exprimer un amical désaccord : "C’est sans doute difficile à expliquer, je cite Beinstingel, mais je ne pourrais jamais écrire une telle phrase sans rigoler, sans avoir l’impression d’être un imposteur, de prendre le lecteur pour un gogo, bref, de lui manquer de respect. Je trouve cette phrase de mauvais goût, comme un petit taureau en plastique marqué souvenir d’Espagne et posé sur la télévision, c’est ainsi." Ce qui m'apparaît, à la lumière de cette relecture, c'est que Flaubert lui-même n'a pas pu écrire la phrase en question, ni toutes les autres, sans rigoler et, partant, souhaiter que son lecteur se joigne à la rigolade. L'Education sentimentale est un jeu de massacre, un dézingage consciencieux de tous les personnages, de leurs vies, de leurs rêves, de leurs opinions. Ce n'est certainement pas une réflexion neuve mais c'est un sentiment qui devient plus évident à chaque plongée dans le livre. Il n'y a pas de taureau en plastique mais "des statues en plâtre, Hébés ou Cupidons tout gluants de peinture à l'huile", une vieille féerie dont "la scène représentait un marché d'esclaves à Pékin, avec clochettes, tam-tams, sultanes, bonnets pointus et calembours", des conversations d'une nunucherie accomplie ("Souvent, celui des deux qui écoutait l'autre s'écriait : Moi aussi ! Et l'autre à son tour reprenait : Moi aussi !"), un festival interminable de niaiseries et de ridicules. Flaubert règle son compte à sa jeunesse et sort l'artillerie lourde. Pas de nostalgie, rien que du sarcasme. Il ricane, le bourgeois de Croisset, ne quittant la charge que pour les morceaux de bravoure stylistiques qu'il affectionne et faire admirer sa phrase. A part ça, quoi de neuf dans cette relecture ? Un plagiat par anticipation de Proust ("Bien qu'il connût Mme Arnoux davantage (à cause de cela peut-être), il était encore plus lâche qu'autrefois" qui copie "les quoique sont toujours des parce que méconnus" de la Recherche) et surtout deux phrases qui ne pouvaient laisser indifférent le responsable de l'Invent'Hair : "C'est peut-être une idée de coiffeur que j'ai eue ?" et, au moment où Frédéric se présente chez Rosannette, l'accueil de celle-ci : "Ah : pardon, Monsieur ! Je vous prenais pour le coiffeur." Flaubert n'aimait pas les coiffeurs. Non plus.

JEUDI.
Lecture. Enigmes littéraires spectaculaires (Stéphanie Bouvet, Marabout, 2010, coll. Jeux n° 5421; 160 p., 3,90 €).
Compte rendu à rédiger pour Histoires littéraires.

VENDREDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

SAMEDI.
IPAD. 27 janvier 2008. 115 km (7496 km).


1398 habitants

Le monument est sur une place dégagée. Il est bien entretenu : les lettres d'or sont brillantes, la terre autour des plantes peintes qui le jouxtent fraîchement remuée.

Face :

Aux enfants de Bulgnéville morts pour la France

1914 – 1918

BRISSON Emile

CHEBION Emile

COLLIN Gustave

DELARUE Adolphe

FRENOT Charles

GUIDET Louis

LAMONTAGNE Louis

LAVALLEE Jean

MARTIN Charles

ROBERT Marcel

TAVERNET Gustave

PHILIPPE Pierre

A la base, une plaque de marbre blanc, vissée :

A la mémoire de Mme Juliette MENETEAU

De son gendre Mr Gustave DELERIS percepteur à Bulgnéville

Chef de groupe FFI

Torturés et assassinés par les Allemands le 30 août 1944

De Mr Henri GUILLEMAUT chef de secteur FFI

Déporté au camp de Neuengamme

Mort au camp de Sandbostel

Morts pour la France !


Droite :

CARET Henri

CIROT Rodolphe

COLSON Emile

DUPERREIN Alphonse

GAILLARD Antoine

HUGO René

LAPREVOTTE Louis

LEVVI Henri

PICARD Camille

ROBIN Paul

ROBIN René

TURQUET Paul

Base :

1939 – 1945

COLLIN René

GALLAND Maurice

BAYER Martin

Gauche :

BEAUDINET Charles

CHAUDY Jules

CLASQUIN Maurice

CLASQUIN Louis

FELISSE Henri

GAUDEL Jules

JOIGNY Joseph

LAUMONT Paul

LUTTENBACHER Léon

PIERRON Paul

SIMONIN André

TOCQUART Emile


A côté, une stèle :

UNC AFN UDC Vosges

Aux combattants d’Afrique du Nord du canton de Bulgnéville

Morts pour la France

VAUDONCOURT CEVALTE André le 1er décembre 1959

BULGNEVILLE BAYER Martin le 3 mai 1960

VRECOURT JACQUOT Philippe le 19 février 1962

1952 – 1962

Il y eut donc deux Martin Bayer de Bulgnéville tués dans deux conflits différents, père et fils peut-être.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Illustration tirée d’Une oreille de chien de Nathalie Quintane avec des illustrations de Nelly Maurel,
livre édité par les éditions du Chemin de fer, transmise par Caroline Leboucq

Il est à noter qu'aucune des enseignes proposées sur cette page n'a encore été rencontrée dans la réalité, du moins sous l'orthographe présentée (il y eut un Antiqu'Hair dans le n° 358).

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°439 - 21 mars 2010

DIMANCHE.
Lecture. Cancer du Capricorne (Jean-Jacques Busino, Payot & Rivages, coll. Rivages, 2010; 192 p., 18 €).
Compte rendu à rédiger pour Vosges Matin.

Itinéraire patriotique départemental. Le monument aux morts de Dolaincourt est enregistré.

TV. Soirée électorale. Il fut un temps où ce genre de programme m'intéressait davantage mais je me laisse faire. Les vainqueurs s'efforcent de ne pas trop plastronner, les vaincus essaient de minimiser leur déroute, la pièce a déjà été jouée cent fois avec des costumes différents. A droite, Xavier Bertrand, chef de parti, et Frédéric Lefebvre, porte-parole du même, sont à leur poste, nient l'évidence et ânonnent consciencieusement le fade argumentaire qu'on leur a commandé de servir. C'est leur rôle, ils sont là pour ça, rien à dire. C'est plus gênant quand ils sont rejoints par Luc Chatel qui en remet une couche avec la même mauvaise foi. Luc Chatel, c'est le ministre de l'Education nationale, celui qui est au premier rang pour incarner les valeurs que je dois servir dans mon métier, définies par Nicolas Sarkozy dans sa Lettre aux éducateurs (en un mot, ma Bible) de septembre 2007 : "Récompenser le mérite, sanctionner la faute, cultiver l'admiration de ce qui est bien, de ce qui est juste, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre." Petit, mensonger, superficiel, médiocre. Si d'aventure j'avais eu le moindre soupçon d'estime pour ce monsieur, il n'en resterait plus grand-chose aujourd'hui.

Lecture. Un an dans un tiroir (Pierre Bost, Gallimard, 1945, rééd. Le Dilettante, 2010; 128 p., 14 €).
Compte rendu à rédiger pour Vosges Matin.

MARDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

En feuilletant Livres Hebdo. Philippe Dupuis, Gérer un cimetière, Territorial, 139 €.

MERCREDI.
Football. SA Epinal - Olympique Noisy-le-Sec Banlieue 93 1 - 1.

JEUDI.
Lecture. Teckel (Les Contrebandiers Éditeurs, n° 4, hiver 2009; 96 p., 10 €).
Revue de "Folies littéraires".
On n'y croyait plus : quatre années séparent ce numéro 4 de la précédente livraison de Teckel. Le personnel n'a pas changé (Francis Mizio, Christian Dufour, Rémi Schulz...) et c'est toujours Jean-Bernard Pouy qui mène la meute. Cependant, la joie des retrouvailles ne parvient pas à empêcher un léger sentiment de déception à la lecture de ces pages : on a l'impression, pour ne pas dire la certitude, que chacun des auteurs a déjà fait mieux. Les folies littéraires sont devenues folies douces, douceâtres parfois. Contentons-nous donc de citer ce qui sort un peu du lot : "Fondements pour une métaphysique des cycles" d'Ernest Vanoorenberghe qui présente Tantale, Ixion, Prométhée et Sisyphe comme les précurseurs du cyclisme moderne et "Déjà midi et toujours pas de nègres" de Rémi Schulz qui louvoie entre Agatha Christie, Ellery Queen et Perec. On espère tout de même ne pas avoir à attendre des années avant le prochain numéro et que d'ici là, Teckel aura repris du poil de la bête.

VENDREDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon au Livre de poche.

SAMEDI.
Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

Football. SA Epinal - Jeanne d'Arc Drancy 0 - 2.

IPAD. 3 février 2008. 49 km (7545 km).


296 habitants

Le monument se dresse à la porte de l’église. Le Poilu porte un fusil prolongé par une baïonnette très fine. La plaque tricolore RF masque l’inscription 1914 – 1919. Sur le côté, une jardinière de fleurs qui doit dater du 11 novembre. La statue est signée Ch. POURQUET sculpteur Paris 1919.

La commune de Bult à ses enfants

Morts pour la France

Erigé par les habitants en 1920

FORTERRE Jules

MANGEOLLE Jules

PAQUIN Victor

1939 – 1945

BUFFARD René

PAQUIN Marcel

ANXIONNAT Georges 1956 T.O.F.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Villefranche-sur-Saône, photo de Marc-Gabriel Malfant, 28 novembre 2006

Bon dimanche.

 

Notules dominicales de culture domestique n°440 - 28 mars 2010

DIMANCHE.
Itinéraire patriotique départemental. Le monument aux morts de Dombasle-devant-Darney est enregistré.

Courriel. Une demande d'abonnement aux notules.

Lecture. Hiver (Midvinterblod, Mons Kallentoft, Natur och Kultur, Suède, 2007, Editions du Rocher/Le Serpent à Plumes, coll. Serpent Noir, 2009 pour la traduction française, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss, 494 p., 24 €).
Après la vague des grosses pointures, Mankell, Indridason, Larsson et consorts, on voit surgir désormais, chez tous les éditeurs, le peloton des suiveurs dans la catégorie polar en moufles. Mons Kallentoft n'apparaît pas comme le plus mauvais du lot avec ce premier roman traduit qui met en scène Malin Fors et ses collègues de la brigade criminelle d'Ostergötland. La découverte d'un cadavre nu pendu à une branche d'arbre les amène à fouiller le passé d'une famille de marginaux qui abrite peut-être le meurtrier. C'est la peinture de ce milieu qui constitue le meilleur du livre dans la mesure où l'on assiste aux agissements de déclassés dont la Suède semblait a priori dépourvue. Le clan en question fait plutôt penser à un ramassis de hillbilles du Tennessee échappés d'un roman de Jim Thompson. Les autres aspects de l'histoire, une échappée du côté du culte des Ases pour faire couleur locale entre autres, et les démêlés de l'héroïne avec la fille qu'elle élève seule, comme toute bonne enquêtrice de polar, sont beaucoup plus convenus.

LUNDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). La Musique du hasard de Paul Auster chez Actes Sud.

MARDI.
En feuilletant Livres Hebdo. Josh Richman, Anish Sheth, Tébo, In pipi veritas, Glénat, 48 p., 7,50 € ainsi présenté : "Démystifie les mécanismes urinaires et démontre la quantité d'informations sur la santé d'un individu qu'apporte l'analyse de son urine. Fait suite à In caca veritas".
Phil Mason, Les hémorroïdes de Napoléon... et toutes ces petites histoires qui ont fait la grande, l'Opportun, 224 p., 14,90  €.
Serge Ciccotti, Pourquoi les gens ont-ils la même tête que leur chien ?, Dunod, 240 p, 17,50 €.
Mick O'Hare, Comment fossiliser son hamster et autres expériences épatantes à faire chez soi, Points Sciences, 192 p., 6,50 €.

Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). Personne n'est parfait de Hirotada Ototake au Livre de poche et Physiologie animale (tome 1 : "Les cellules dans l'organisme", avec schémas complexes) de Michel Rieutort chez Masson.

MERCREDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). La première nuit de Marc Levy chez Robert Laffont et Vers un théâtre pauvre de Jerzy Grotowski aux éditions L'Âge d'Homme.

JEUDI.
Epinal - Châtel-Nomexy (et retour). La Traque du mal de Guy Walters chez Flammarion.

Histoire d'Armelle. Voilà, il n'y a qu'à l'appeler Armelle. Armelle est une cliente de la pharmacie, une fidèle, une assidue. C'est elle qui se charge de l'approvisionnement médicamenteux pour sa famille et elle passe souvent le seuil de l'officine, non sans s'être consciencieusement essuyé les pieds sur la bouche d'égout qui se trouve devant la porte. On ne sait si elle aime venir mais elle aime rester, s'installe dans le coin aménagé pour les enfants où elle parcourt les livres et albums qui sont mis là à leur disposition. Je ne dis pas qu'elle les lit, je ne sais pas si Armelle sait lire. Compter, elle ne sait pas, ça se remarque vite au comptoir, mais lire, c'est difficile à dire. Pourtant Armelle est allée à l'école du quartier, la même que les filles, celle dont le fronton indique Ecole enfantine, je n'en connais qu'une autre possédant cette appellation dans le département. En tout cas, si elle ne sait pas lire, Armelle connaît bien les livres et elle râle quand certains traînent depuis trop longtemps. Les filles sont chargées du réassort, cette semaine, elles ont viré les Franklin et mis des Caroline à la place, Armelle sera contente. Armelle, sur le plan de la lecture et sur bien d'autres, est restée au stade de l'enfance. Je ne sais pas comment dire ça autrement, Fallet aurait dit qu'elle est bredine, il y a d'autres mots mais aujourd'hui on préfère les périphrases, comme si celles-ci pouvaient adoucir les maux qu'elles recouvrent. Armelle a travaillé jusqu'à une époque récente, dans un atelier protégé. Elle vit avec ses parents. Pour eux, pas besoin de périphrases : sa mère est à moitié aveugle et son père est complètement sourd. Un trio de choc. On les imagine devant la télé, l'un pour les images, l'autre pour les paroles et la troisième pour on ne sait quoi. En tout cas, ils tiennent debout, ils s'épaulent, chacun est la béquille de l'autre. Ils habitent une petite maison, au-dessus de la pharmacie, dans ce qui reste des cités de l'usine d'en face, celle devant laquelle on repeint chaque année les bandes du passage protégé alors que le dernier ouvrier en a passé la porte en 1986. Le père d'Armelle travaillait à l'usine, dire qu'il a eu les oreilles fracassées par le bruit des métiers à tisser ajouterait une petite touche zolienne à l'histoire mais il était contremaître, il n'était pas au front. Hier, Armelle est venue à la pharmacie. Pas de chance, elle avait oublié l'ordonnance. Elle a eu beau fouiller, retourner son sac, pas moyen de mettre la main dessus. Caroline l'a reconduite chez elle. Elle était désemparée : "Maman va me gronder." Armelle a soixante-dix ans, sa mère quatre-vingt-onze, son père quatre-vingt-dix-sept. Quand ces deux-là partiront, on ne sait pas ce que deviendra Armelle.

SAMEDI.
IPAD. 17 février 2008. 123 km (7668 km).


1676 habitants

Le monument se trouve devant la gare, désaffectée, qui a conservé un beau fronton (Chemin de fer) et de beaux dessus-de-porte (Sous-chef de gare, Bagages et messageries, Chef de gare, 1ère et 2e classe, 3e classe). Le monument est fait de blocs de pierre empilés au centre d'un parterre circulaire recouvert de morceaux d'écorce.

Face :

Aux morts pour la Patrie

1914 – 1918

8 noms de ANHEIM Nicolas Louis à BOURGOIN Paul

8 noms de BRESSON Jean Bte Ferdinand à CLAUDEL Emile

1939 – 1945

47 noms sur trois colonnes de ANTOINE Georges à MULLER Pierre

Droite :

16 noms de CLAUDEL Joseph Auguste à COME Joseph

15 noms de FLAGEOLLET Gaston à GROSJEAN Auguste Hte

Dos :

16 noms de HANS Maurice à LAMBOLEY Henri

16 noms de MARTER Gaston à PARMENTIER Gustave (9 PARMENTIER au total)

Gauche :

15 noms de PIAT François à VANNSON Louis

15 noms de VANNSON Henri à POTTECHER Jean

Guerre d’Indochine 1946 – 1954

PARMENTIER Aimé

VANNSON Julien Constant

Bussang est la dernière commune en B du département.

L'Invent'Hair perd ses poils.


Fraize (Vosges), photo de Bernard Visse, 6 août 2007

Bon dimanche.